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Initiation et spiritualité - Page 145

  • Non ce n'est pas un poisson d'avril, une église chrétienne s'ouvre aux musulmans..

    S4.gifCela s'est passé en Ecosse, à Aberdeen précisément, par une après midi froide et neigeuse de ce printemps qui n'arrive pas. Cela s'est passé le vendredi jour de prière des musulmans à la veille de Pâques.

    Trop nombreux dans leur petite mosquée, les musulmans priaient dans la rue sous la neige, le pasteur de l'église épiscopale voisine de St Jean a alors pris la décision de les faire entrer dans son église pour qu'ils puissent prier au chaud.

    Depuis musulmans et chrétiens ont décidé de partager l'église selon les heures de prière.

    Commentaire : ce système de partage des lieux de culte existe en Alsace entre protestants et catholiques, l'étendre aux musulmans ne poserait pas problème si l'esprit d'oecuménisme prévalait. Ce n'est pas le cas hélas à l'heure où partout dans le monde se développent les nouvelles guerres de religion...partout, et pourtant, en Ecosse et ailleurs, il existe encore des croyants qui comprennent l'évangile, même sans être chrétiens ! Non ce n'est pas un poisson d'avril,  mais peut-être une hirondelle qui annonce le printemps des religions ?

  • En route vers le Champ des étoiles. Note 1

    m31-gendler.jpgLe titre de cette chronique pourrait être chronique d'une mort annoncée car le Champ des étoiles est le terme de notre passage sur terre. Bref le terme de cette chronique ce sera ma mort. Je m'efforcerai comme un reporter de décrire le chemin qui y mène et j'essaierai de prendre des notes jusqu'au bout si c'est possible. Mais avant de mourir je veux parler de la Vie en espérant vous aider à bien vivre pour bien mourir. Mon but c'est d'écrire une chronique du bonheur de vivre,car ne vous y trompez surtout pas, c'est parce que j'aime tant la vie que je veux vous en parler jusqu'au bout. Dans cette affaire ma hantise sera la mort subite qui ne me permettrait pas de finir le job, c'est à dire d'être conscient jusqu'au bout. Pour tout dire, j'aimerais finir comme mon grand-père Jean ou ma tante Odette, de parfaits inconnus, ou comme Alexandra David-Neel qui l'est un peu. Le premier est parti en recommandant à la famille de ne pas oubliers les cochonailles et de mettre le bourgogne au frais, la seconde a dit vouloir se reposer un peu en recommadant à sa fille qui sortait, de ne surtout pas oublier ses clés. Puis elle a commencé sa sieste habituelle pour ne plus en sortir. Quant à Alexandra David-Neel, elle a annoncé qu'elle allait passer dans 10 minutes et elle a demandé une tasse de thé avant de s'endormir définitivement dans un fauteuil. En ce qui me concerne je serai peut-être mort demain et il n'y aura pas de chronique n°2, mais ça peut-être long aussi,car il y a déjà deux centenaires dans ma famille. Il faut dire que je sors d'une solide famille bourguignonne et que le Pouilly Fuissé doit y être pour quelque chose. Ma grand mère Marguerite repose dans le cimetière de Fuissé et je lui dédie cette première chronique. Si maintenant vous voulez en savoir plus sur les qualités salvifiques de la Bourgogne, je vous renvoie aux ouvrages d'Henri Vincenot. Pour ce qui est du Pouilly Fuissé, je vous recommande celui de Frédéric Burrier, mais vous n'êtes pas obligé de me croire.

    Mais revenons maintenant à cette fin d'octobre 2003 qui me vit achever mon pèlerinage à Compostelle. Le 24 octobre au matin je pris un train jusqu'à Irun et la frontière française où un train de nuit m'amena à la gare d'Austerlitz au petit matin blême du 25 octobre. De là je pris le métro pour aller à la gare de l'Est où m'attendait le TGV du retour. Dans le métro je compris que j'étais de nouveau dans la "civilisation" urbaine. Le métro des travailleurs de l'aube, c'est l'enfer de Dante rempli de gens blafards qui toussent, qui puent la clope et qui se regardent en silence sans se voir. Bienvenue chez les zombies.

    Arrivé à Strasbourg en fin de matinée je pris un TER qui m'amena à Colmar en début d'après midi, et là, dans le train, j'eus la surprise d'y retrouver ma fille, alors étudiante à Strasbourg,qui rentrait à Colmar avec une bande de copines. Je me sentis presque comme un intrus. Un vieux de retour de pèlerinage, quel archaïsme pour cette jeunesse du 21è siècle ! Pouvais-je partager ce que je venais de vivre ?  Il parait que la relation père-fille est ce qu'il y a de mieux, et pourtant comment partager son âme avec ses enfants ? Je n'ai pas la relation de complicité qui est la norme dit-on entre père et fille et je me sens plus proche de mes garçons. Suis-je normal docteur ? En fait j'imagine qu'il n'y a pas de normes en la matière. J'aime mes enfants de la même manière, mais le communication dépend surtout des caractères et des goûts. Comment communiquer avec ses enfants en ce temps d'internet et de smartphones ? Sur facebook nos jeunes étalent volontiers toute sorte de pipi caca devant le monde entier, mais ils oublient de téléphoner aux vieux pour leur dire que l'on sera présent au dîner à l'heure convenue.

    Mais n'anticipons pas, en 2003 ce n'était encore que le début d'internet. J'ai dû avoir un peu de communication normale, ou à l'ancienne, avec ma fille malgré ses copines. Nous arrivâmes ensemble à Colmar où nous attendait ma femme. Il fallait maintenant se réadapter à la vie sédentaire. Sur le sentier de Compostelle on disait ultréïa pour annoncer la prochaine étape. Avec mes jeunes et les SMS j'ai appris à dire à  +. A + donc.

  • Le Sacré et les institutions religieuses et politiques.

    !cid_RWxlY3Rpb25zRXVyb3BlZW5uZXMuanBn$2597729$973217@alsacedabord.jpgQu'est-ce qui est sacré et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Est sacré ce qui pour nous a de la valeur en soi , mais qu'est-ce qui a de la valeur en soi ?

    Je me souviens avoir profondément vexé une femme après lui avoir offert un bijou. Face à son émerveillement devant un superbe diamant, j'avais remarqué sottement "qu'après tout ce n'était qu'un caillou".

    Face à l'Eternel que nous portons en nous, tout est sans valeur et relatif. Quand bien même je serais le roi du monde cela me ferait rire, et je me sentirais comme un benêt face au ciel étoilé. Pour moi seul l'Eternel est sacré et digne d'intérêt, mais je ne suis pas seul au monde et je dois vivre avec les autres.

     Pour vivre dans ce monde il nous faut  des  institutions, sociales, politiques, religieuses et autres. Ces institutions me font père de famille, citoyen, humain tout simplement. C'est à travers elles que je donne un sens sacré à ma vie ici-bas, en essayant de faire l'oeuvre de Dieu.  Au nom du Sacré je ne peux donc me retirer comme l'ermite sur la montagne car l'oeuvre de Dieu doit être faite. Je ne peux renoncer car l'oeuvre de Dieu est éternelle et je dois aller jusqu'au bout de mon chemin personnel à son service. Pourtant je comprends ce pape qui renonce et se retire pour prier. Prier c'est aussi oeuvrer pour Dieu. Je comprends Benoît XVI ce pape qui n'a plus voulu couvrir l'imposture vaticane au nom de Dieu. Et pourtant il faut aussi des papes qui mettent les mains dans le cambouis, car un monde d'ermites est inconcevable, même s'il faut aussi des ermites voués à la prière et au renoncement sacré.

    De plus, un monde sans ermites serait un monde qui aurait définitivement perdu le sens du Sacré. Moines et ermites nous rappellent que l'Eternel et le Sacré sont bien au-delà des institutions  transitoires (institutions religieuses comprises ) que nous ne devons surtout pas idolâtrer.

    Notons pour conclure que contrairement au 20è siècle qui avait dévoyé le sens du Sacré dans les grandes idolâtries fascistes et communistes, le 21 è siècle débute dans la désacralisation générale des institutions religieuses et politiques. Le monde semble perdre  ses repères les plus sacrés et courir vers le chaos moral et spirituel, encore plus que politique ou économique. L'Italie du pape démissionnaire et du triomphe de Beppo le clown, en est la parfaite illustration. Tandis que le pape lucide s'en va pour ne plus couvrir les turpitudes de son église, les clowns à la Berlusconi et à la Beppo font recette ! Pour combien de temps encore avant l'effondrement final ? Et comme l'on comprend les sages qui quittent la nef des fous pour se faire... ermites !