Source : Alexandre Orlov ancien ambassadeur de l'URSS et de la Russie en France a répondu aux questions du journaliste bien connu François Hervouet et à celles du public dans le cadre du Centre Universitaire Méditerranéen de Nice le mercredi 31 janvier 2024.
Le divorce franco-russe est-il consommé ? Telle était la question centrale du débat conduit par François Hervouet devant un amphithéâtre bondé. A juger des comportements du public, très partagé visiblement entre pro russes et pro Ukraine la vraie question me semble plutôt être de savoir si un profond divorce franco français inter européen et même atlantique n'est pas en train de s'établir.
L'ex ambassadeur a tendu au public un miroir de l'Occident décadent qui a déplu, en particulier à une homosexuelle se revendiquant comme telle, et qui a été particulièrement agressive envers l'ex ambassadeur. Face à notre décrépitude l'ex ambassadeur s'est montré confiant dans la victoire russe en louant les qualités de joueur d'échec de Poutine.
Je n'ai pas posé de question n'aimant pas les manifestations agressives d'égos surexcités qui apparaissent dans ce genre de manifestations, mais en tant qu'amateur du jeu d'échec, j'ai eu envie de réagir lorsque l'ex ambassadeur a vanté les qualités de joueur d'échec de son ex patron. Et de fait en Ukraine la partie évolue vers la partie nulle avec avantage russe.
A la place de Poutine je me garderais de me laisser enivrer par l'avantage momentané qui peut conduire à la faute, je proposerais la partie nulle et ferais des propositions de paix gagnant gagnant. Mais il est vrai que Poutine spécule sur la dislocation de l'UE et de l'Occident après une possible victoire de Trump. Il a peut-être raison mais il oublie qu'aux échecs le raisonnement s'appuie sur l'idée que l'adversaire est rationnel lui aussi, or justement il n'est plus sûr que ce soit le cas désormais, surtout en Amérique. Il est plus raisonnable de faire la paix maintenant.
Commentaires
Partie nulle ? Quelle étrange idée...
D'abord "Poutine" n'existe pas. On doit d'abord parler de la direction russe, plus collégiale qu'on ne croit, et qui même dirigée par Vladimir Poutine mène une guerre complexe dans un environnement ouvert. L'armée par exemple, n'est pas un instrument narcissique comme il l'est en Ukraine, mais un sous-système vivant gouverné qui a su s'adapter.
Ensuite, Poutine n'a aucun intérêt à la "dislocation de l'Occident", mais au contraire à sa mise à la raison, ce à quoi il s'emploie. Pour cela, l'affirmation de la puissance russe doit être entière et exprimée pleinement. Le deuil de l'Occident sur certain nombre de sujets doit ainsi être mené à terme:
- affirmation de la puissance économique et industrielle
- affirmation de l'unité de la fédération russe
- annexion du rivage de la mer noire
Une fois tout cela effectif et perçu les écailles tomberont des yeux.
Bizarre de dire que Poutine n'existe pas. Pour le reste rien de nouveau il y a un complexe militaro industriel en Russie comme aux USA mais en dernière analyse c'est