A Mossoul le pape a justement rappelé qu'il n'y a pas de guerres saintes et qu'il n'est pas permis de faire la guerre au nom de Dieu, et il a appelé les chrétiens à pardonner leurs agresseurs islamiques.
Le pape était dans son rôle en rappelant la doctrine chrétienne qui, si elle était appliquée, permettrait une paix durable à la source d'un développement humain et spirituel inouïe de notre petite planète. Mais la paix est impossible si elle n'est pas garantie par la force au service du Droit.
Et de fait la doctrine évangélique n'est pas l'acceptation passive de la violence. Sans les moines soldats templiers les pèlerins chrétiens en Palestine étaient voués au massacre ou à la rançon. Tout récemment en Irak les miliciens arabes chrétiens furent aux avants postes dans la lutte contre l'Etat Islamique, il est bon de rendre hommage à ces héros.
A Mossoul le pape a rappelé la spécificité chrétienne du Dieu d'amour avec beaucoup de si..Si Dieu est ceci ou cela ....n'a-t-il cessé de répéter. Rien ne peut être dit de Dieu, et peut-être eut-il été plus sage en terre d'Islam de constater, face à la réalité du Mal, que seul le pardon ramène la vie et permet de progresser vers Dieu, ce Mystère absolu sur qui ou quoi rien ne peut être dit.
Le discours du pape fut un discours pacifiste et franciscain, bienvenu dans une région défigurée par la violence et la haine. Mais sur le terrain les chrétiens ne peuvent se réfugier dans le pacifisme. Il leur faut faire les choix réalistes qui s'imposent, à savoir que l'islam chiite est actuellement leur allié naturel et que c'est avec lui qu'ils reconstruiront l'Irak et le Moyen-Orient.