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Christianisme - Page 93

  • Vade retro Salvini !

    images (13).jpgLa religion est un sujet sérieux à condition de la pratiquer avec humour, cela est particulièrement vrai en Italie. Dans ce pays dont on dit souvent que la situation est tragique mais pas sérieuse, le pape François et Matteo Salvini se livrent un combat médiatique digne de la Commedia dell' Arte. La farce s'appelle " Plus catholique que moi tu meurs !"

    Tous les deux mettent le chapelet, la Sainte Vierge et les migrants au service de leurs intrigues politiques avec pour résultat que les catholiques italiens ne savent plus à quels saints se vouer !

    Majoritairement opposés à l'accueil des migrants, ils soutiennent  massivement Matteo Salvini contre la hiérarchie gauchiste autour de François. On peut y voir un retour au moyen-âge lorsque les partisans de l'autorité du pape  s'opposaient aux adversaires du pouvoir clérical, conflit immortalisé par Dante et la littérature autour des Guelfes et des Gibelins.

    Mais nous vivons au 21 è siècle et la pantalonnade  italienne révèle un clivage très profond au sein de l'église catholique. Dossier à suivre de très près.

  • Catholicisme : les derniers chamans.

      chamanisme-3.pngAu sein du catholicisme la querelle des anciens et des modernes concerne également le statut du prêtre. Son statut focalise les débats et les oppositions  entre les partisans de sa fonction magique et chamanique et ceux qui ne voient en lui qu'un simple pasteur, voire un fonctionnaire distributeur  de pilules consacrées.

    Le cas du prêtre exorciste illustre parfaitement le débat. L'exorciste est acteur dans un univers qui ressort de la magie comme de la psychologie des profondeurs, il est chaman ou psychiatre selon la lecture donnée aux phénomènes de possession.

    De même, selon que l'eucharistie est assimilée, ou non, à  un simple repas mémoriel, le prêtre est chaman, ou simple fonctionnaire distributeur d'hosties. Dans une communauté qui croit que les souffrances, la mort et la résurrection ( réelle ou imaginaire ) du Christ rejouent le drame de la personne incarnée et celui de  l'humanité, le prêtre est le chaman, le médium entre l'ici-bas et l'Au-delà. Mais pour cela il faut admettre la réalité vivante des symboles. D'où l'idée de la Présence Réelle dans l'hostie. Cette conception  intégrale du christianisme est rejetée par les chrétiens modernes qui n'y voient que magie.

    Ils ont peut-être tort dans la mesure où ne savons pas ce qu'est le Réel car il y a des réalités qui échappent aux lois que nous connaissons et il ne suffit pas de les classer sous l'étiquette" hystérie" pour les expliquer  (les stigmates par exemple )

    Le plus sage consiste donc à laisser croire les croyants et réfléchir les raisonneurs. Les premiers seront à l'aise dans une communauté intégriste, les seconds dans un environnement qui privilégie une foi rationnelle. L'opposition entre  les anciens et les modernes ne sert de rien car pour faire Eglise il faut d'abord donner du sens au réel et à la vie selon sa conscience, pour ensuite construire ensemble dans nos différences. Si nous n'en sommes pas capables alors jamais nous ne saurons répondre à la question de Jésus " Qu'as-tu fait de ton frère ?"

    Le Padre Pio qui fut un prêtre chaman type nous le rappelerait sans doute, tout comme tout pasteur qui se respecte fût-il  protestant. Les uns et les autres sont des hommes de Dieu dont l'Eglise a besoin. 

    Question en guise de conclusion. Et si les femmes aussi  étaient appelées au sacerdoce ?

    Depuis que l'humanité existe les chamanesses n'ont elles pas, elles aussi, gravi l'échelle iniatique qui relie le Ciel et la Terre ?

  • Catholicisme : la querelle des anciens et des modernes.

    F0007202.jpgSelon les informations parues dans le "Catholic World Report",  le pape François remettrait en cause l'héritage théologique de Jean-Paul II au profit des tenants des conceptions les plus audacieuses du concile Vatican II, en particulier s'agissant des enjeux de la morale sexuelle.

    Rien de surprenant en cela de la part d'un pape gauchiste et provocateur, mais rien de bien nouveau non plus dans ce nouvel épisode de la querelle des anciens et des modernes. A terme c'est le pape François qui gagnera car en théologie aussi, ce sont toujours les modernes qui l'emportent avec le temps qui passe.

    Le triomphalisme de l'Encyclique Splendor Veritatis de Jean-Paul II appartient déjà au passé, le présent et l'avenir c'est l'Encyclique Amoris Laetitia du pape François. Dans ce texte ce dernier esquisse un depoussiérage des positions morales de l'église catholique en accord avec l'évolution des moeurs. Et c'est en cela qu' il s'oppose à son prédecesseur.

    Pour  Jean-Paul II, il existait des actes intrinsèquement immoraux, et il se fondait pour l'affirmer sur la grande tradition médiévale de Saint Thomas. A l'opposé de ces positions moyenâgeusesson successeur admet que les actes individuels doivent être replacés dans un contexte relatif; cela est en accord  avec le relativisme de la physique moderne et comble le hiatus entre la science et la foi. Mais évidemment cela pose problème aux tenants de la tradition dogmatique figée. 

    Plus qu' une simple querelle de sacristie, il s'agit d'une révolution. Mais il y a  plus. Consciemment ou non, en essayant d'adapter les positions de l'église catholique à l'état de la société moderne et au niveau d'avancement des connaissances, le pape François dénonce l' hypocrisie et le jésuitisme ( un comble pour ce Jésuite !) de  la morale catholique. 

    Celle-ci en effet distingue le for interne et le for externe s'agissant de jugements moraux. Prenons le cas concret de la morale sexuelle. Au nom du for externe l' infidélilté conjugale est condamnable, mais elle pourra être comprise au niveau du for interne par un directeur de conscience si elle est replacée dans le contexte de relations conjugales particulièrment difficiles au sein d'un couple. Le pécheur est ainsi pardonné  mais  cela ne remet pas en cause l'obligation de fidélité liée au mariage et qui relève du for externe.

    Ceci n'est qu'un  exemple parmi d'autres  des difficultés d'une théologie morale que les modernes   voudraient rendre plus conforme à l'évolution des moeurs. Espérons seulement qu'ils n'iront pas trop loin dans la remise  en cause. Bien que très imparfaite et très criticable, la morale catholique a le mérite d'exister et de constituer un repère solide au coeur d'une société en pleine décomposition sociétale.