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Christianisme - Page 94

  • Comment gérer les surcapacités immobilières et foncières de la Multinationale Vatican and co ?

    F0007202.jpgLe Figaro immobilier (30 07 2019) nous apprend que la justice se penche sur l'expulstion de trois locataires d'un appartement parisien appartenant au Vatican. Deux de ces locataires sont des handicapés et c'est tout à l'honneur du Vatican de les avoir logés gratuitement pendant des années dans un appartement cossu de 160 m2 du 7 e arrondissement,  sauf que c'est l'Etat français qui paie les impayés depuis 2017. Dans ce domaine comme pour les migrants la charité de l'Eglise dépend de celle des Etats et des contribuables. 

    C'est ce qui m'amène à m'interroger sur la gestion de la Multinationale Vatican and co, une Multinationale immobilière et foncière pour l'essentiel qui, rien qu'à Paris, possède au moins 500 appartements d'une valeur de 470 millions d'euros. (source Figaro immobilier

    N'ayant aucvune capacité pour répondre à mes interrogations j'ai donc placé cette note  dans la rubrique "Art et Création" laissant à des catholiques qualifiés le soin de proposer des réponses. J'imagine par exemple que Michel Camdessus, ce grand financier catholique pratiquant pourrait peut-être proposer de gérer autrement la Multinationale Vatican and co ? N'appartient-il pas au Conseil Pontifical ?

    Les chiffres sont connus puisque chaque année  le bilan financier de la  Multinationale est publié par l'Institut pour les Oeuvres de la Religion (IOR). Le dernier en date remonte au 11 juin 2019. J'y renvoie le lecteur.

    Contrairement aux fantasmes sur le sujet la gestion de l'institution romaine n'a rien de mystérieux ni de particulièrement scandaleux. Les affaires d'argent sale des années 80 ressortent d'un problème classique de  toutes les institutions financières, à commencer par celles de Suisse ( qui d'ailleurs y furent mêlées à l'époque) 

    Pas de faillite  en vue  pour l'église catholique qui est bien gérée, mais un  énorme problème de restructuration et de réemploi de son patrimoine. immobilier et foncier. L'actualité de la semaine en donne une nouvelle illustration. et pas seulement à Paris.

    Selon la presse portugaise  les quatre derniers moines âgés, voire très âgés, de la célèbre chartreuse portugaise d'Evora, vont partir. Que deviendra-t-il des bâtiments et de l'économie de la chartreuse appréciée par les touristes amateurs de vin ? Ce n'est qu'un exemple supplémentaire de la vraie crise de personnel que connait l'église catholique. Pour gérer son énorme patrimoine foncier et immobilier elle ne recrute plus le clergé séculier et régulier nécessaire à la gestion de ce patrimoine.

    Outre les chiffres donnés plus haut concernant Paris, une enquête publiée en 2014 par un membre du Club Médiapart nous apprend  que rien qu'en Italie, le patrimoine immobiler de Vatican and Co c'est 115 000 immeubles, 230 000 terrains, 9 000 écoles, 4 000 hôpitaux et centres de soin.

    Au plan mondial les données doivent être recueillies pays par pays mais elles font apparaitre le même problème de personnel. En fait en la matière l'église catholique déshabille Pierre pour habiller Paul, elle envoie ses prêtres africains et ses soeurs philipinnes gérer les églises et institutions vides d'Europe mais cela ne suffit pas et ne peut être qu'une solution temporaire.

    Une conclusion me semble évidente : la fonte du personnel clérical impose un transfert de la gestion du  patrimoine ecclésial aux laïcs en fonction des  besoins et demandes du marché, immobilier en particulier. Mais ceci marque la fin de la bureaucratie écclésiale et un pas de plus vers la transformation du Vatican en une forme particulière de business royal folklorique à l'anglaise, avec des papes acceptant de jouer le rôle d'un roi ou d'une reine à la fonction purement symbolique. Bref gérer l'Eglise autrement c'est aussi la concevoir autrement. Nous n'y sommes pas encore.

     

  • Divorcés remariés : quelles pistes pour avancer ?

    téléchargement (8).jpgCeci est une réaction de divorcé remarié au débat diffusé sur KTO le 9 juillet 2019.

    Il y avait du beau monde sur le plateau de KTO pour réagir aux témoignages de catholiques divorcés et remariés diffusés en ouverture du débat : l'évêque d'Oran, la rédactrice de " La Croix", une spécialiste du Droit Canon et un juge de l'Officialité ( Tribunal ecclésiastique en Droit Canon, chargé souvent de prononcer la nullité d'un mariage ) 

    Ces personnalités donnèrent des réponses pour avancer sur un problème ...qui n'en est pas un,  non seulement pour le reste de l'humanité non catholique mais également pour l'immense majorité du milliard et quelques de catholiques.

    Much ado about nothing, car le"problème" n'a rien de Shakespearien, il ne concerne que les quelques catholiques résiduels  prenant encore au sérieux la construction dogmatiue archaïque qui prétend verrouiller dans l'absolu ce qui relève du relatif, à savoir l'amour humain.

    Ce discours  associe l'indissolubilité  du mariage à l'accès à l'eucharistie, comme si seuls les apôtres mariés avaient eu le droit de partager un repas avec Jésus ! 

    On comprend donc la gêne que pose la situation actuelle dans une société qui compte de plus en plus de catholiques divorcés et remariés. Il faut pourtant des règles, encore faut-il qu'elles ne soient pas absurdes.

    Pourquoi en est-on là ? Parce que le bon sens, dans l'église catholique, se heurte  à la peur des forces conservatrices qui confondent l'Eglise et sa construction dogmatique. Pour ces forces l'Eglise est une robe sans couture et quiconque tire sur un fil défait l'ensemble. Les mêmes forces voudraient reconstruire ND de Paris à l'identique sauf que les chênes millénaires de la charpente n'existent plus et que l'innovation s'impose.

    Innovez, mais innovez-donc nom de Dieu !

    Mais ceci n'est que l'humble avis d'un catholique divorcé, remarié et heureux, heureux parcequ'il a la foi en la Vie, rien d'autre que ce qu'enseignait un certain Jésus qui aimait les femmes et le vin, et n'hésitait pas à renverser les tables quand il le fallait.

  • Trois bonnes raisons pour mettre les pieds dans une église.

    350px-Spain_Santiago_de_Compostela_-_Cathedral.jpg   La messe, surtout en latin, m'ennuie profondément et je préfère célébrer l'eucharistie, c'est à dire la  Vie, en partageant le pain et le vin autour d'une table d'apéritif. Je n'aime pas non plus les discussions théologiques car rien ne peut être dit du mystère absolu de l'existence, sinon que nous sommes sur terre pour vivre, c'est à dire aimer et créer.

    Pourtant, parfois, je vais à l'église  et voici pourquoi. J'ai trois bonnes raisons pour le faire.

     D'abord une église est un marqueur  de mon identité culturelle chrétienne et occidentale.  Je suis allé jusqu'à Compostelle pour affirmer cela. J'ai mis trois mois pour affirmer ce que je suis et ce que je veux maintenir. 

    Je vais aussi à l'église parfois pour prier et exprimer ma foi en la Vie. Je peux certes prier et adorer partout, dans la nature comme dans une mosquée ou une synagogue, mais pour prier avec d'autres je préfère mes repères collectifs et patrimoniaux. Nos églises en font partie et rien n'est plus triste que de les voir disparaître du paysage.

    Enfin et peut-être surtout c'est dans une église que  l'amour du prochain  prend sens. Malgré toutes ses turpitudes, le catholicisme est exemplaire dans la prise en charge des urgences caritatives. En dépit de ses provocations avec les migrants le pape François contribue à humaniser notre monde trop souvent indifférent à la souffrance humaine.

    Trois raisons donc pour entrer dans une église mais pas de quoi faire Eglise. Il y faudrait pour cela une remise en cause fondamentale de la pensée dogmatique et pas seulement dans le catholicisme. Mais  ceci est une autre histoire.