http://le-vieux-templier.hautetfort.com/

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Initiation et spiritualité - Page 158

  • Le bouddhisme et le problème de Dieu.

    112705433124.jpgLe bouddhisme est à la mode en Occident car il est plus ressenti comme une philosophie religieuse que comme une religion; ce qu'il n'est pas en Asie où il est une religion populaire souvent entachée de superstition.

    La spéculation bouddique  est intéressante en ce qu'elle ouvre des perspectives sur la physique quantique permettant ainsi de rapprocher le disours organisé du religieux du discours organisé de la science. C'est ce qui explique que le bouddhisme soit souvent considéré comme athée car il ne pose pas le problème de Dieu.

    C'est là une erreur d'optique et voici pourquoi. La réponse est dans une des déclarations fondamentales du bouddhisme : " Ye dharma hetuprabhava", formule thibétaine adaptée du sanscrit qui signifie ;" Toutes choses procèdent d'une cause".

    Il suffit donc comme le font les spirites d'ajouter " Toutes choses procèdent d'une cause première" pour donner un sens au mot Dieu. Un simple mot puisque tout est discours organisé et donc maya,illusion. Mais ce mot sert de pierre fondatrice de tout discours religieux ou scientifique. N'oublions pas non plus l'évangile de St Jean qui nous apprend que "Au commencement était le Verbe" ( le mot)

     

    Voir aussi les petits bouddhas font recette à Colmar sur http://colmardabord.hautetfort.com

     

     

  • Il était une fois sur le sentier de Compostelle. Note 20. Castrojeriz.

    420px-Stjacquescompostelle.pngLes grognards de Napoléon appelaient Castrojeriz " quatre souris" et ils s'y sont bien battus, comme d'autres avant eux, car Castrojeriz fut l'objet de  bien des batailles entre maures et chrétiens. C'est une étape qui se mérite.Depuis Burgos le pèlerin marche dans la Tierra de Campos où il n'y a rien, sinon parfois à l'horizon un hameau blotti dans un creux de terrain et que l'on découvre soudain, comme Hontanas, où je me suis sustenté d'un verre de rouge et d'un morceau de chorizo après avoir marché des heures dans le vent glacial venu du nord.

    Le temps a changé et je ne sais comment m'habiller. Je suis trop couvert dès que le vent tombe et que le soleil darde sur ce désert, puis le vent reprend et glace ma sueur. Je ne cesse de supporter des chauds et froids auxquels s'ajoute l'inconfort apporté par des mouches qui surgissent de partout et infestent les villages déserts. Vers le soir Castrojeriz se profile au loin avec son château sur sa colline dans la lumière de fin d'après-midi.

    Je passe devant les ruines mélancoliques  du couvent de San Anton où flotte un drapeau espagnol on ne sait pourquoi. Le chemin passe sous deux arches gigantesques qui reliaient autrefois l'hôpital à l'église. Deux garde manger imbriqués dans le mur rappellent qu'au Moyen Age de la nourriture y était déposée pour les pèlerins....ou les lépreux, je ne sais trop.

    A Castrojeriz je trouve un excellent gîte municipal où je retrouve d'abord un couple très catho qui " se fait la gueule" ( marcher ensemble pour un vieux couple est peut-être une sanctification méritoire), puis je tombe nez à nez sur Inga,l'une des norvégiennes avec qui j'avais festoyé au vin de Cahors sur le Causse. J'avais perdu de vue les deux filles sous les trombes d'eau vers Moissac. Nous allons prendre un verre " en ville". En allemand Inga m'informe que sa copine a craqué et qu'elle est repartie en Norvège, puis elle sort un long fume cigarette en argent et se met à fumer en silence dans le bar de la grand rue, ou plutôt de la "rue chemin" la plus longue du sentier ( 2 kms). Je laisse Inga à sa fumerie pour escalader la colline et visiter le château des Templiers qui domine la ville. Là haut dans les ruines,le vent glacé souffle en tempête,mais la vue sur le "paramo" ( le plateau désertique) est magnifique. Le soleil descend lentement et je regagne le gîte dans la demi pénombre, épuisé mais heureux. Je sombre bientôt dans le sommeil.

  • Les religions sont-elles les ennemies des femmes ?

    Symboles_religieux.pngTelle est la question posée  le 23 mars 2012 de 18 heures à 20 heures à la Collégiale St Martin de Colmar dans le cadre d'un "café théologique". Ne pouvant y participer pour cause de voyage aux USA, je donne ici ma réponse.

    La question posée ne devrait pas l'être, or elle l'est malheureusement. Et elle l'est parce que les grands textes sacrés abondent en citations qui assignent aux femmes un statut inférieur. Faute de pouvoir les citer tous en voici quelques exemples.

    Christianisme . ( I Corinthiens 11, 3) " Le Christ est le chef de tout homme, l'homme est le chef de la femme, et Dieu est le chef du Christ". Et plus loin ( I Corinthiens 11,10) " C'est pourquoi la femme  doit avoir la tête couverte, signe de sa dépendance" C'est donc au nom du respect que les chrétiennes comme les musulmanes se voient imposer le port du voile si les textes sont pris à la lettre. A l'évidence Saint Paul n'était pas féminisme et sa position a profondément influencé le christianisme.

    Islam  ( Coran IV, 38)"Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci, et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter les femmes. Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises" Le Coran prévoit même qu'un homme vaut deux femmes s'agissant de la recherche de témoignages ( II, 282)" Appelez deux témoins choisis parmi vous; si vouis ne trouvez pas deux hommes, appelez un seul et deux femmes parmi les personnes habiles à témoigneer, afin que si l'un oublie,l'autre puisse rappeler le fait "

      

    Judaïsme . "Sois béni, Seigneur notre Dieu, Roi de l'univers, qui ne m'as pas fait femme" . Il s'agit là d'une des prières juives du matin. Rappelons la Genèse ( 3,16) :" Le Seigneur dit ensuite à la femme :' je rendrai tes grossesses pénibles, tu souffriras pour mettre au monde tes enfants. Tu te sentiras attirée par ton mari, mais il dominera sur toi "

     

    Et surtout ne croyez pas que les religions non monothéistes soient plus favorables aux femmes.L'hindouisme  antique  prévoyait que la veuve accompagne son mari dans la mort. Aujourd'hui il n'en est plus ainsi mais les veuves sont encore rejetées afin que dot et héritage soient récupérés par la belle famille. Le bouddhisme est tout aussi hostile aux femmes sources du désir à abolir. Dans le Canon Pali il est conseillé de se méfier des femmes :" Pour une qui est sage, il en est plus de mille qui sont folles et méchantes"

     

    Conclusion :  A juger d'après leurs textes sacrés, les religions sont hostiles aux femmes. Pourtant les femmes sont à la source du Sacré comme le montre le mythe de la Vierge Mère issu du vieux culte de Gaïa la Déesse Mère. On peut même dire que la première religion fut féministe à l'époque des dieux agraires et de fécondité. Les femmes n'ont donc pas à désespérer des religions, elles le savent d'ailleurs car elles sont naturellement plus religieuses que les hommes. Les excès du féminisme désacralisé et militant ne doivent donc pas induire en erreur sur ce lien vital qui existe entres les femmes porteuses de vie mais aussi de plaisir et le Sacré. Vierge mère ou Aphrodite la place de la femme est dans le Temple. L'espoir d'un rééquilibrage du couple homme femme dans l'unité du Sacré est même l'un des moteurs des réformateurs religieux de notre époque car pour donner aux femmes leur juste place dans les religions il faut absolument dépoussierer les textes sacrés et les actualiser, à l'opposé de la démarche des intégrismes de tous bords.

    Vaste programme et allez donc dire cela au Pape ou aux barbus !