La polémique autour de la chanteuse Nakamura illustre une réalité sociétale et linguistique américaine qui débarque chez nous avec trente ans de retard. Ce qui est d'ailleurs très inquiétant vu l'état de l'Amérique aujourd'hui où la question ne cesse d'empirer.
Mais passons, notre président est content car il va pouvoir présenter au monde une image de la France telle qu'il voudrait qu'elle soit, c'est à dire une France noire et futuriste loin de la France du bœuf en daube et du bal musette animé à l'accordéon de grand papa.
Soit, sauf que notre président ignore apparemment que les Américains commencent à comprendre que trop vouloir accueillir les minorités n'est pas nécessairement un bon service à leur rendre, en particulier dans le domaine de l'accès à l'éducation et à la culture.
Il y a une trentaine d'années aux USA et au nom du " affirmative action" c'est à dire de la préférence raciale, au profit des noirs essentiellement, la question a été posée d'introduire le " Ebony English", c'est à dire l'anglais des noirs des cités, comme référence éducative à l'école, l'anglais "normative" paraissant trop difficile pour les enfants des milieux défavorisés, et constituant donc une discrimination au départ qu'il fallait éliminer.
Très vite les pédagogues américains sérieux ont compris qu'abaisser ainsi le niveau de la langue d'apprentissage ne préparait pas vraiment ces enfants à accéder à toute la richesse que porte la langue anglaise.
Notre président qui se prend pour un Américain ( au petit pied cependant ) croit donc que le "Ebony french" de Mme Nakamura doit être le nouvel horizon linguistique de la France. Il devrait pourtant s'informer sur la question avant de faire le malin pour rien comme d'habitude.
Pour écrire les choses noir sur blanc sur le sujet ( si j'ose me permettre ), qu'il soit permis d'entendre Mme Nakamura chanter l'hymne à l'amour d'Edith Piaf. Ce serait une belle chose, mais en vrai français et en play-back s'il vous plait !