Sources : Marc Touati sur LCI et Laurent St Martin sur RTL
La France n'est pas l'Amérique, l'Amérique peut ignorer sa dette abyssale, pas la la France. Notre pays ne peut prétendre que sa dette ne compte pas, et donc elle doit tendre à l'équilibre budgétaire. Ce ne sera pas encore cette fois.
En effet, le budget annoncé ne sauvera pas les finances de la France et ne permettra pas son redressement, mais il sera vraisemblablement voté pour permettre la survie du gouvernement de Michel Barnier jusqu'au printemps. En ce moment la classe politique se positionne dans un round d'observation et de temporisation avant d'affronter les grandes ruptures qui s'annoncent.
Bien sûr ni Marc Touati, ni Laurent de St Martin ne se sont avancés sur ce terrain, mais leurs analyses conduisent à cette conclusion implicite. Tout a été fait en effet pour que le budget soit adopté. Il repose sur de subtiles dosages satisfaisant toute la classe politique, y compris dans la perspective d'un " détricotage" des mesures les plus clivantes. Le budget a été conçu de manière à satisfaire tout le monde au moment du vote.
Le budget voté sera donc nécessairement un budget d'immobilisme politique et une simple rustine provisoire pour nos finances crevées. Mais il devrait assurer juste de quoi éviter un nouvel abaissement de la note française par les agences de notation.
Pour la suite il faudra impérativement revenir au 3 % de déficit autorisé, en convergence avec l'évolution européenne. Ou alors il faudra sortir du système avec Jean-Luc Mélenchon et l'instauration d'un régime islamo chaviste, ou également sortir du système dans le cadre d'un absurde régime nationaliste replié sur l'hexagone, c'est à dire dans les deux cas le déclin définitif de la France.
C'est désespérant s'écrieront alors les esprits raisonnables, mais lucides qui aspirent à un printemps français et européen. Eh bien non car nous serons sortis du macronisme et le pays commencera de se doter de la base économique et financière indispensable pour être pris enfin au sérieux dans son désir d' affirmer une nouvelle volonté de puissance française et européenne.
Pour cela il faut d'abord convaincre les Allemands, il faut d'abord démontrer une aptitude minima à la gestion. Ce n'est qu'à cette condition qu'avec d'autres européens il sera possible de remettre en question le privilège exorbitant du dollar en matière de dette.
Pas plus que la France l'Union Européenne ne peut continuer à s'en remettre à la banque américaine pour se financer, ou alors il faut aller jusqu'au bout de la logique libérale et suivre l'exemple du fou ultra libéral qui dirige l'Argentine et qui voudrait remplacer la monnaie nationale argentine, le peso, par le dollar.
Selon cette logique en effet pourquoi ne pas adopter le dollar pour qui le déficit n'existe pas ? Pour l'Amérique et le dollar la faillite est impossible, il suffit chaque année d'une petite comédie politique au Congrès pour sauver l'Etat américain de la banqueroute en remontant le plafond de la dette. Cela peut durer indéfiniment et illustre le fait que l'argent n'a que la valeur qu'on lui accorde.
C'est ce privilège du banquier qui finance le meilleur ( le plan Marshall par exemple ) et le pire comme les ventes d'armes. Si elle le souhaite l'Amérique peut ainsi soutenir l'Ukraine jusqu'au dernier Ukrainien en prêtant à Zélensky des montagnes de papier. En retour celles-ci permettent à Zélensky les achats d'armes qui font tourner le complexe militaro américain. Cela peut durer longtemps.
On voit donc qu' au bout du compte c'est la justification morale des financements qui importe. Et là nous retrouvons les choix politiques.
Au sein du système occidental et atlantique il faut savoir ce que veut la France.
De deux choses l'une en effet : ou bien la France (et l'Union Européenne) ont un sens et un destin politique, ou elles n'en ont pas. Et si l'on pense que la France a un destin historique et ne se confond pas avec l'Amérique il faut en tirer les conséquences. Cela exige d'abord le rééquilibrage du système monétaire international en faveur de l'euro, et la mise en place d'un système mondial d'échanges et de commerce qui ne soit pas fondé uniquement sur le dollar.
C'est cela être gaulliste aujourd'hui, c'est comprendre, contrairement à Emmanuel Macron, que la France n'est pas l'Amérique, qu'elle ne parle pas american global English, et surtout que, contrairement à l'Amérique, elle ne peut pas se permettre de s'endetter indéfiniment en relevant chaque année le plafond de sa dette.
Contrairement à ce que pense le mauvais banquier Macron la dette ça existe, et tout ne peut être financé quoi qu'il en coûte. De bonnes raisons pour licencier le plus vite possible le mauvais employé logé à l'Elysée gratuitement à nos frais, et quoi qu'il nous en coûte !