Et si la guerre en Ukraine était aussi une guerre de religion ? Au-delà de ses causes politiques et géopolitiques elle oppose en effet deux visions du monde.
D'un côté celle du patriarche Kyril de la Sainte Russie, pape de la troisième Rome dont la vocation est de sauver le monde de la décadence occidentale, de l'autre l'Amérique puritaine des justes bénis de Dieu.
Deux messianismes en fait, celui de la religion qui sacralise l'Etat et le pouvoir contre l'individu, et celui de la religion des droits de l'homme qui est l'ultime version du christianisme protestant. Même si cette religion des droits de l'homme évacue Dieu elle pousse à la limite l'individualisme protestant en plaçant l'individu au-dessus de l'Etat et de tout pouvoir.
On comprend alors que cette guerre pourrait durer longtemps car elle est de nature idéologique et éclaire des clivages au cœur de toutes les nations. Poutine doit faire face au plan intérieur à des opposants inspirés par l'idéologie américaine et dont Zélensky est le héros. Inversement les mouvements dits populistes représentent une aspiration à des pouvoirs resacralisés non soumis à la dictature des lobbies LGBT et de l'individu roi, ce migrant qui ne reconnait ni frontières, ni Etats.
Bien au-delà de l'Ukraine cette guerre fait rage dans les esprits et conditionne l'évolution politique de notre planète. Elle va durer longtemps.
L'homme à abattre l'a été et sans doute pour longtemps, et c'est dommage. Au-delà du jeu politique en effet, Eric Zemmour a posé les questions essentielles non résolues de la société occidentale. Malheureusement ses réponses furent trop étriquées, voire " franchouillardes" et son combat n'a de sens que s'il inclut la question de la place de Dieu dans le village global, un problème éminemment politique.
L'Eglise d'Occident semble vivre son crépuscule mais sous la cendre des siècles la foi reste vivante et ne demande qu'à être réveillée. Dans l'attente de nouvelles aurores les chrétiens doivent s'accrocher au terrain et préserver leur patrimoine, cela vaut en particulier du sort de nos églises abandonnées.