L'Eglise d'Occident semble vivre son crépuscule mais sous la cendre des siècles la foi reste vivante et ne demande qu'à être réveillée. Dans l'attente de nouvelles aurores les chrétiens doivent s'accrocher au terrain et préserver leur patrimoine, cela vaut en particulier du sort de nos églises abandonnées.
Pour qu'elles ne deviennent pas des hangars ou des supermarchés il faut les maintenir ouvertes à la prière des croyants au-delà de l'Entre Soi de catholiques devenus trop peu nombreux. Sachons faire de nos églises vides des Maisons Dieu, une façon concrète de donner sens à "une foi critique", non dogmatique et nourrie de la prière des croyants.
Pour cela point n'est besoin d'un concile, y suffit. une simple association laïque gérée par des catholiques ouverts au dialogue interreligieux. D'autres préfèreront au contraire réserver la garde de nos églises aux purs d'entre les purs s'ils en trouvent encore. Pourquoi pas ? Vivre comme un Amish ou un catho tradi est une vocation spirituelle. Mais l'universalité chrétienne ne s'y réduit pas car le christianisme est infiniment divers dans ses expressions et il ne devient catholique, c'est à dire universel, que par l'accueil de la diversité humaine.
La culture chrétienne est catholique lorsqu'elle s'inscrit naturellement dans la communication interculturelle des croyants. Les clochers de nos églises abandonnées ont donc vocation à rester des repères dans le paysage, mais pour cela il leur faut devenir les relais spirituels d'une communication qui replace Dieu au cœur du village global.