"Dis bonjour à la dame !" Voilà la base de l'éducation que reçut il y a très longtemps le gosse teigneux que je fus. Si vous ne savez plus dire bonjour, ne me parlez pas de votre " vivre ensemble". Une leçon bien oubliée à juger des réactions des rares personnes que je rencontre lorsque je m'avise à mettre le nez dehors avec mon laissez-passer dûment signé en poche.
Dans la foule des grandes villes on ne peut dire bonjour à tout le monde bien sûr mais cela devrait l'être au coin de la rue en ce temps de confinement. C'est une joie de dire bonjour, une façon de saluer le jour et d'affirmer que l'on aime vivre encore, surtout en ce moment. Eh bien non ce n'est pas le cas, bien au contraire.
Plus personne ne répond à mon bonjour et pourtant je respecte la distance réglementaire et je fais un grand détour avant tout croisement de jogger ou de ravitailleur. Passe encore s'il s'agit d'un de ces drogués de soi même enfermé dans son égo, et qui vous prend pour un fou si vous n'êtes pas comme lui. Celui-là est irrécupérable.
Non je pense aux autres, l'immense majorité, masque sur le nez et gants bien ajustés. Ils marchent la tête rentrée dans les épaules, morts de peur, et ils croient voir la mort venir vers eux lorsqu'ils vous aperçoivent venant en face. A mourir de rire et pourtant un peu triste.
Heureusement il y a la mémé qui remonte la pente avec son cabas rempli de nourriture, une optimiste celle-là comme moi, et qui me salue joyeusement en riant de la misère des temps. C'est bon pour son immunité. La médecine devrait s'intéresser à la question.
C'est dimanche. Cela vaut la bonne bouteille. Aujourd'hui ce sera du chianti. E viva Italia !
A votre santé ! Et à +..
Hier 27 mars à 18 heures le pape a donné sa bénédiction à la ville de Rome ( urbi) et au monde ( orbi), au monde catholique s'entend; ce qui n'est pas si mal mais très relatif. Même dans les pays dits catholiques la parole du pape ne fait plus recette médiatique, éclipsée qu'elle est par la communication concernant le coronavirus. C'est ce qui m'amène à réagir sur deux points, à savoir la bénédiction du pape et celle de la communication sur la crise sanitaire.
Le carême est un temps de pénitence, l'horreur absolue pour la modernité jouisseuse et égoïste. Et pourtant le carême ce n'est pas compliqué, c'est ce que nous vivons tous en ce moment, croyants ou non. Un petit virus nous force à entendre ce que l'Eglise nous a toujours dit, et que nous ne voulions pas entendre, à savoir qu'il faut changer dans le bon sens. Nous devons faire pénitence, comprenez que nous devons changer. En effet pénitence du latin paenitentia traduit le grec metanoia qui signifie changer, se transformer.