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Le vieux templier - Page 259

  • Le christianisme comme religion de la sortie de la religion ?

    3271368841.jpgLa déliquescence de l'institution romaine et le déclin du christianisme en Europe ont amené  certains intellectuels comme François Mattei ou Marcel Gauchet à spéculer sur la fin du christianisme, voir l'ouvrages intitulé " Le christianisme comme religion de la sortie de la religion ".

    Dans son dernier livre " l'esprit du christianisme", le Père jésuite Joseph Moingt effleure la même idée, sans la développer ouvertement cependant.

    " Le christianisme comme religion de la sortie de la religion ?" 

    Le point d'interrogation s'impose car le christianisme est loin de disparaitre en tant que religion. Le croire  manifeste une pensée étroitement européo centrée qui fait illusion.

    Le christianisme est en effet une religion très vivante et en progrès, mais hors d'Europe.

    Certes  en Europe les églises sont vides et le chritianisme  y devient un simple humanisme. mais hors d'Europe il progresse partout du simple fait de la croissance démographique en Afrique et en Asie. Cette réalité biologique nourrit un christianisme populaire qui rend nécessaire des structures ecclésiales, qu'il s'agisse du catholicisme comme des églises protestantes. Ces dernières sont particulièrement conquérantes dans leur version évangélique.

    On ne saurait en dire de même de l'église catholique mais, n'en déplaise aux prêcheurs de l'Apocalypse, la fin de Rome n'est  pas pour demain. Au contraire la crise qui s'aggrave au Vatican rend   une mutation de l'institution  inévitable. C'est le prix à payer pour qu'elle s'adapte  à un monde global et justifie son nom  de catholique qui signifie universel.

    Il reste que l'avenir du christianisme est une vraie question au plan du contenu de la foi.

    Pour ma part j'incline à penser que l'on peut vivre de la foi de Jésus et de St François d'Assise en dehors de toute formulation dogmatique mais dans une attitude d'amour et de respect de la création fondée sur la certitude que la réalité a un sens.  Avoir la foi c'est reconnaitre un sens au réel qui nous échappe, et œuvrer en esprit et en vérité au service de l'oeuvre créatrice.

    On peut même avoir la foi en une réalité transcendantale en dehors de toute religion, mais on ne peut se passer de la communauté humaine pour donner sens à cette foi. Les ermites eux-mêmes sont en relation avec  la communauté humaine par leur prière et leur contemplation, et  le plus souvent, ils sont soutenus matériellement par une communajuté spirituelle.

    Le christianisme n'est donc pas la religion de la sortie de la religion, car celle-ci est un phénomène naturel consubstantiel à la nature humaine, mais, en tant que fondement de l'humanisme, le christianisme peut être le catalyseur de l'évolution culturelle des religions du monde, tout en s'enrichissant d'elles et du progrès des connaissances scientifiques.

    Il  n'est plus possible en effet aux chrétiens d'ignorer l'apport du boudhisme à la compréhension des phénomènes mystiques, ou celui des recherches en matière d'études des états de conscience modifiée. Etre religieux c'est aussi comprendre ce qui relie l'en-deçà  à  l'Au-delà, en oubliant les dogmes hérités des cultures antiques et devenus incompréhensibles aux contemporains. En ce sens, mais en ce sens seulement, le christianisme peut aider à sortir de la religion;  ce que  firent toujours les mystiques à la pointe de l'âme, comme le font les scientifiques  qui explorent au niveau quantique  les limites d'un réel illusoire, maya comme disent les boudhistes.

     

  • Les enfants du Verseau, l'Eglise et la crise des religions.

    images.pngSur le sujet deux ouvrages catholiques de référence:

    Le nouvel âge à l 'aube de l'ère du Verseau du Père Jean Vernette Ed Pierre Tequi 1990

    Cet ouvrage présente le mouvement spirituel né en Californie  dans les années 70 . Selon ses promoteurs, sous le signe du Verseau, un nouveau millénaire de bonheur et de spiritualité attendait l'humanité au-delà des vieilles religions. Nous étions à la veille de l'an 2000.

    L'esprit du christianisme  publié par Temps Présent en 2018 , est le dernier ouvrage du Père jésuite Joseph Moingt écrit à 103 ans !!

    Avec un recul d'un demi siècle, le Père Joseph Moingt,  loin des  illusions  conciliaires optimistes  des  années 70, met en lumière la profondeur de la crise de l'Eglise et de la spiritualité chrétienne  ( et pas seulement elle) dans un monde désenchanté. Il faut avoir la foi pour lire son livre jusqu'au bout.

    Avec le recul du temps on peut considérer qu'aujourd'hui les enfants du Verseau sont tous les déçus de la modernité. Ce sont  aussi  bien les hippies  des années 70 devenus papies que les Mao spontex de Mai 68 désabusés de la gauche, ou encore les derniers militants catholiques des années 60 qui crurent aux espoirs du Concile Vatican II. Tous  ont en commun de vivre leurs désillusions  dans un monde sans repères, sans espoir et sans perspectives.

    Le Père Vernette analysait les espoirs  spirituels des années 70, tandis qu'au contraire  le  Père Joseph Moingt  dresse un tableau clinique  de l'effondrement de l'institution écclesiale et de l'effacement des religions dans un monde sécularisé.  A noter que selon lui le retour des intégrismes est un phénomène résiduel qui ne serait que le dernier souffle des religions agonisantes.

    Une  certitude cependant, l'ère du Verseau est bien conforme à son signe zodiacal, elle est un signe d'eau, de fluidité, et d'inconsistance mouvante. Son aspect positif est qu' elle constitue un temps de changemen et de remise en cause qui peut amener le renouvellement et un monde meilleur. 

    A condition précisément d'y croire, de garder la foi et surtout de savoir surfer sur la vague qui nous emporte. Pas facile de mettre ça en théologie dirait sans doute le Père Joseph Moingt qui, à 103 ans vient de démontrer les capacités extraordinaires du cerveau humain transitoire à penser l'Eternel à travers nos concepts relatifs.

  • Anti sémitisme : aveuglement et incohérence.

    images (3).jpg Malgré l'accumulation des lois et les dénonciations vertueuses des politiques, l'anti sémitisme progresse dans notre société faute d'une analyse correcte de ses causes et d'une action cohérente des gouvernants.

    Depuis trente ans le politiquement correct   aveugle nos dirigeants sur le lien entre Islam et anti sémitisme, et cela même s'il existe un anti sémitisme chrétien résiduel. En cause la prétendue politique arabe de la France et nos ventes d'armes aux  "alliés" saoudiens et autres émirs du Moyen-Orient. Le salafisme, terreau du terrorisme, nous vient de cette région, il est même la religion officielle du royaume saoudien sous le nom de Wahabisme.

    Aveuglement mais aussi incohérence. Malgré le danger que représente le retour en France des djihadistes, nos dirigeants n'osent faire confiance aux irakiens chiites pour régler leur sort, de peur de de paraitre remettre en cause la sainte alliance sunnite des pétrodollars et des ventes d'armes.

    La relation à Israël est aussi impactée par cet aveuglement qui consiste à mettre sur le même plan les terroristes palestiniens et l'état israélien.

    Sortir de l'aveuglement et ne pas faire la politique de la France en fonction des ventes d'armes,  mais en réaffirmant les valeurs de la République dans les banlieues islamisées, serait un premier pas dans la lutte contre l'inacceptable. Mais cela exige un courage que nos dirigeants n'ont pas. On peut donc se préparer à de nouvelles manifestations contre l'anti sémitisme, aussi larmoyantes qu' inefficaces.

    Quant à l'islam, cette grande religion, il attend encore son Luther qui le rendra compatible avec les valeurs de la modernité. Mais pour l'instant il est un danger insidieux qui avance masqué en utilisant les droits de l'homme pour nous vaincre et nous soumettre.