Il y a 500 ans naissait Sainte Thérèse d'Avila.

En dehors de la péninsule ibérique la naissance de la sainte à Avila il y a cinq cents ans ne fait pas les gros titres. Il faut dire qu'elle n'est pas religieusement correcte dans l'église catholique où l'on préfère désormais un pape tweeter et médiatiquement acceptable à la spiritualité carmélitaine.

Ceci n'est pas de ma part une prise de position de catholique intégriste. Je me garde bien d'entrer dans les querelles théologiques entre catholiques considérant que la nature de la spiritualité est bien au-delà. Et c'est précisément cela qui me fascine chez cette sainte comme d'ailleurs chez tous les mystiques. Quelle est la nature de l'expérience qu'ils vivent ?

Ce n'est pas sans raison qu'elle est appelée la folle de Dieu et qu'elle est considérée comme une grande hystérique par une psychiatrie réductrice. Là encore je ne prends pas partie,j'essaie de comprendre honnêtement en portant un regard à la fois rationnel et spirituel sur cette femme qui est à l'Espagne ce que Jeanne d'Arc ( cette autre "hystérique") est pour la France. Je constate aussi les phénomènes inexplicables liés au mysticisme comme par exemple la lévitation dans le cas de Thérèse d'Avila ou des voix "guides" dans celui de Jeanne d'Arc. Il y a pour ainsi dire de la logique dans ces folies. Rendons grâce à Dieu de nous envoyer parfois de pareilles folles....

Thérèse d'Avila c'est l'Espagne à la fois charnelle et passionnée de Dieu comme Jeanne c'est la France première fille de l'Eglise. Folies répondent les psychiatres...peut-être mais ces femmes ont obtenu des résultats et ont changé sinon le monde, du moins le cours des choses,au point que l'on peut voir le doigt de Dieu dans leurs parcours terrestres.. Si vous avez la foi bien sûr ce qui est mon cas.

Avoir la foi c'est vivre pour réaliser, chacun à son niveau, le dessein de Dieu pour soi-même et pour l'humanité. Avoir la foi c'est cela et il n'est pas besoin d'être fou pour agir en conséquence

Réflexion sur la sainteté.

Qu'est-ce qu'un saint ? Une lumière pour bien vivre sa vie ou une raison de mourir en paix ? Je préfère les sages aux saints, car à y bien regarder les saints sont souvent de dangereux fanatiques, mais il est vrai que si bien des crimes sont commis au nom de Dieu d'autres le sont également au nom des idées.  Pythagore lui-même avait son côté bizarre lorsqu'il interdisait de manger...de fèves! Allez donc comprendre ! Mais pour ce qui est des saints, ce dont je suis sûr est que l'estampille du Vatican en la matière n'est pas une garantie d'authenticité. Dans le microcosme romain il faut surtout avoir les bons pistons pour être déclaré saint, y compris en procédure accélérée à juger du cas de Jean-Paul II.

D'autres mauvais esprits jugeront très suspecte la sainteté du fondateur de l'Opus Dei... mais passons,  les voies de Dieu sont parfaites parait-il.

La Comedia della arte italienne étant très pratiquée au Vatican, ce n'est pas à Rome que je chercherai à comprendre ce qu'est un saint. Je préfère me référer au Christ qui enseignait que c'est au fruit que l'on reconnait l'arbre. Ce qui en la matière nous réserve quelque surprise en nous faisant comprendre que les saints se trouvent dans toutes les religions ( au côté d'ailleurs des pires démons mitrés ou enturbannés )

J'en veux pour preuve le cas des corps non putréfiés de certains mystiques de diverses religions. Deux cas récents l'un chrétien, l'autre bouddhiste méritent l'attention, j'ai nommé les prodiges du saint maronite libanais Charbel Makhlouf et celui du lama sibérien chambo lama. Dans les deux cas les corps ont gardé leur plasticité et leurs liquides très longtemps après la "mort" de deux grands esprits ayant voué leur vie à la prière et à la méditation. De même au Tibet a été trouvé le corps momifié d'un moine "mort" il y a 500 ans, momifié mais non embaumé, momifié par la seule force de l'esprit.

Certes à force d'être manipulés, examinés et sortis de leur environnement ces corps finissent peu à peu à se dégrader, mais ils constituent d'admirables témoignages de la puissance de l'esprit, du software, sur le hardware temporaire qu'ils animent.

Surtout ils anéantissent notre distinction artificielle entre la vie et la "mort" car nul ne peut dire quand se produit la "mort", la seule réalité étant celle de l'esprit insaisissable au plan spatio temporel. Les témoignages des prodiges accomplis par les mystiques de toutes origines sont les preuves de l'état de sainteté, c'est à dire un état de quasi complet contrôle du corps par l'esprit. Dans ce domaine, bien plus qu'au Vatican et ses saints suspects, c'est en Inde, parmi les Sadhus, nus et couverts de cendre, que l'on peut le mieux comprendre cette domination du corps par l'esprit qui définit la sainteté.

Mais bien peu sont prêts à tout quitter pour vivre en saddhu ou en saint, il nous reste donc les religions et les saints du calendrier. Le mien a d'ailleurs mis du temps à y trouver sa place. Saint Roland ( fêté le 15 septembre) n'était pas connu dans ma jeunesse . Pour me confirmer l'évêque dut me donner un nom de saint figurant au calendrier de l'époque; ce qui insinua le premier doute sur la crédibilité de son église et me mit sur la route de la mécréance comme en témoigne cette note. Mais  Dieu me  la pardonnera car si je doute de ses saints et de son pape, il  m'est témoin que je ne doute de rien par ailleurs, étant un homme de grande foi.

 

Faut-il ne pratiquer aucune religion pour être authentiquement spirituel ?

Tout le monde fait plus ou moins de la religion sans le savoir. Pour nombre d'artistes l'art et leur création définissent leur quête de spiritualité et d'absolu et ils font de l'art une religion, tout comme certains scientifiques avec leur recherche. D'autres font des Ovnis et du paranormal une religion, quelques rosicruciens et francs-maçons prennent tellement au sérieux leur démarche intérieure qu'ils en font...une religion. Et que dire de ces religions laïques et athées du XX è siècle, communisme et nazisme, qui comme toutes les religions de masse aboutirent aux pratiques sacrificielles de masse.

Face à ces attitudes j'aurais tendance à croire que le réel n'est qu'un discours organisé et illusoire mais là vous me direz que je suis ...bouddhiste ; ce que je ne suis pas. 

Je m'affirme au contraire chrétien et même catholique au  sein de cette église de plus en plus atteinte de fossilisation spirituelle pour reprendre les termes du pape...à son égard. Pourquoi ?

Parce que je crois nécessaire les institutions religieuses à condition de ne pas les prendre trop au sérieux, ni à la lettre ni en esprit. Il ne faut voir en elles que des facteurs  passagers et imparfaits de l'évolution humaine  vers la Noosphère ou sphère de l'Esprit. Dès lors que vous pouvez relativiser les religions, vous pouvez les accepter.

Le problème c'est d'éviter de devenir un fou de Dieu et pas seulement dans l'islam !Car dans toute religion  vous êtes en danger de devenir sectaire et mesquin, et incapable de comprendre le monde qui évolue. Faut-il alors n'en pratiquer aucune pour être authentiquement spirituel ? Là encore je réponds non, car la démarche spirituelle solitaire est illusoire. Au contraire le progrès spirituel exige les confrontations et les contradictions avec les modes de pensée qui ne sont pas les nôtres. Les diverses hypothèses religieuses sont aussi nécessaires que celles de la science, car elles sont des démarches de l'Esprit qui se construit lui-même à travers ses contradictions et ses remises en question.

Pour conclure je vous conseillerai la démarche spiritualiste de la Franc-Maçonnerie régulière (déiste ), et de pratiquer un peu de religion selon la culture qui est la vôtre. En ce premier jour de la nouvelle année, je ne saurais vous donner de meilleur conseil en vous présentant mes vœux, chers ami(e)s inconnus qui fréquentez ce blog.