Quelle Eglise et non pas quelle église catholique, ou plutôt quelle Eglise méritant ce nom de catholique qui veut dire universel ?
A l'heure où l'église catholique se prépare à célébrer le cinquantième anniversaire de Vatican II telle est bien la question en effet.
Quelle Eglise pour demain ? Surtout pas celle qu'illustre la photo de cette note, surtout pas une institution figée dans le passé et le faux semblant, mais une Eglise qui soit celle du peuple de Dieu. Mais dès lors que l'on définit l'Eglise comme le peuple de Dieu des morts et des vivants dans l'Eternité, se pose inévitablement la question de l'identité de ce peuple de Dieu.
Le peuple de Dieu ne se réduit ni au peuple juif, ni à la communion des baptisés chrétiens, ni à l'Umma musulmane, pour ne nommer que les religions monothéistes,le peuple de Dieu est l'Eglise de l'Esprit qui travaille l'Evolution spiritualisante de l'humanité depuis ses origines.
Une telle réalité échappe aux institutions et aux dogmatisme, et laisse libre l'individu de son propre chemin vers Dieu, la seule Eglise institution qu'elle appelle est un Conseil des spiritualités et de l'éthique au niveau planétaire. L'humanité n'est pas encore assez évoluée pour aller dans ce sens et elle doit donc encore souffrir du sous-développement religieux, mais l'espoir est permis, sous réserve que dans toute religion prévalent les notions de tolérance et de dialogue au service de l'oecuménisme. Puissent les responsables de l'église romaine s'en souvenir et intégrer pleinement leur chapelle au Conseil Oecuménique des Eglises chrétiennes ! Ce serait déjà un premier pas vers l'Eglise. Puissent aussi les Juifs reconnaitre enfin que l'humanité toute entière est le peuple élu ! Puissent enfin les musulmans admettre que l'Esprit ne s'est pas endormi avec le dernier prophète de l'enfance de l'humanité !
Nous sommes mi-octobre et il ne me reste plus guère qu'une dizaine de jours de marche avant d'atteindre le but.L'automne se fait sentir et les jours racourcissent. Je descends vers la cuvette de Ponferrada. La ville tient son nom du célèbre pont de fer construit pour les pèlerins. La légende reste mais la ville est défigurée par l'industrie. A part le château des Templiers elle ne m'intéresse pas et je la traverse rapidement. Après les derniers faubourgs je marche dans des vignes qui donnent l'excellent vin du Bierzo. Je respire un air doux et plein d'effluves de moût de raisin. J'atteins Cacabelos dans la douceur automnale et j'y fais étape.Le gîte circulaire est composé de mini chambres donnant sur une cour. J'y dors mal à cause de deux allemandes qui racontent leur vie à haute voix dans le box voisin. Le jour suivant au matin, j'atteins puis je traverse Villafranca del Bierzo et je m'enfonce dans les montagnes en remontant la vallée de la prison (Valcarcel), ainsi nommée en souvenir d'un seigneur brigand qui rançonnait les pèlerins.
Les observateurs non religieux des faits religieux n'y voient que des facteurs géopolitiques. Au contraire les croyants inscrivent ces facteurs dans une vision eschatologique de l'histoire humaine, du moins pour ce qui est des monothéismes.