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Sur le chemin de Compostelle. Note 22 Marche ou crève !

350px-Spain_Santiago_de_Compostela_-_Cathedral.jpgPoblacion de Campos-Reliegos.

Sur 17,5 kms le sentier file tout droit le long de la route jusqu'à Carrion de los Condes où j'arrive enfin, épuisé.Je trouve refuge dans un couvent tenu par des soeurs. La cité est un musée de monuments religieux,mais seuls m'intéressent la pharmacie et un magasin de vêtements où j'achète un pullover. La nuit est épouvantable, en sueur je ne cesse de tousser, cracher  et de moucher, gênant sans doute le couple qui partage ma chambre, les très catholiques époux Valissant. Au matin les abords de mon lit sont blancs de mouchoirs en papier accumulés pendant la nuit. Dans la chambre voisine sont alités trois pèlerins souffrant d'une intoxication alimentaire peut-être provoquée par de l'eau polluée.Le médecin arrive quand je me mets en route me sentant déjà mieux grâce au confort  de mon pull.

Etape à Ledigos où je dors mieux, puis à Calzade del Soto, village perdu qui ne doit son nom et son existence qu'au sentier (Calzada signifie chaussée). Dans le minuscule gîte municipal du village je me trouve seul avec Inge qui me voit mal en point. En sa qualité d'infirmière elle me conseille de beaucoup boire et de transpirer. Le matin elle part avec moi et me donne le rythme de la marche , puis elle accélère,mais le soir elle m'attend à l'étape. Après une nouvelle nuit de sueur et de toux, je marche seul regardant Inge s'éloigner sur la morne plaine où alternent de nouveau le soleil implacable et les rafales de vent glacé. Je la rejoins arrêtée près d'un Anglais en difficulté, pieds nus, qui refuse toute aide. Nous repartons et elle s'éloigne de nouveau. L'Espagne a une nature cruelle et sans douceur. J'ai envie d'arrêter mais j'enrage car Compostelle n'est plus qu'à trois cents kilomètres, je ne peux arrêter alors j'avance et j'atteins Reliegos vers le soir. Soudain j'ai ...faim. C'est bon signe, la carcasse est en train de reprendre le dessus sur les microbes...Ultréïa !

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