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Christianisme - Page 109

  • Quel catholique êtes-vous ?

    F0007202.jpgSi j'ai bien compris le résultat de l'étude sociologique du catholicisme français effectuée par le groupe Bayard et paru dans la Croix et le Pèlerin le catholicisme est ...une salade niçoise arrosée à la sauce romaine.

    Le groupe Bayard que l'on dit catholique a besoin de connaître le marché des lecteurs catholiques. Selon son étude il existerait six familles de catholiques, à savoir dans l'ordre : 

     Les festifs culturels ( 45% du marché ), les saisonniers  fraternels  ( 26 % des catholiques ), les conciliaires ( 14 % des catholiques "engagés"), les observants (7 % des catholiques "engagés" ), les inspirés (4% du marché ), et enfin les émancipés ( les 4 % restant). Les baptisés catholiques représenteraient donc encore 80% de la population française.

    Globalement les catholiques pratiquants représentent 5 à 6 % des catholiques.

    Voyons ça de plus près. Les festifs culturels d'abord. C'est le gros de la troupe, les non pratiquants qui ne   vont à la messe que pour les grandes occasions, se rattachent vaguement à une paroisse, sont hostiles aux orientations du pape et votent à droite. A l'inverse les saisonniers fraternels veulent vivre le partage et l'ouverture aux autres dans l'esprit de l'évangile. Ils se réclament de l'abbé Pierre, de sœur Emmanuelle et du pape François. Ils votent à gauche.

     

    Les conciliaires sont engagés fortement contre toutes formes d'exclusion dans les associations caritatives.Ils pratiquent de manière zélée et votent le plus à gauche.

    Les observants  croient que Jésus est mort sur la croix pour le salut des hommes. Ils sont attachés à la liturgie et à la messe en latin. Ils pratiquent dans une paroisse correspondant à leurs affinités mais sont souvent en contact avec une communauté comme la Fraternité St Pierre. Ils dénoncent les dérives des années 70  et se donnent pour mission de restaurer la vérité du catholicisme. Ils sont très proches de "la Manif pour tous" et critiquent le pape François en particulier s'agissant de l'islam et du rapport aux migrants.

    Les inspirés  Ils ont rencontré Jésus et  veulent vivre selon son exemple. Pour eux la foi est un chemin vers le bonheur. Ils se retrouvent dans les communautés charismatiques ou le groupe de prière. Ils votent plutôt à droite, sont proches de la "  Manif pour tous", mais sont favorables au pape François malgré sa politique en faveur des migrants.

    Conclusion en forme de constat et de question.

    Le constat est  que    Pour la majorité des catholiques la doctrine et les dogmes importent peu ou sont interprétés de manière diverse Seuls en effet les observants et les conciliaires disciplinés ( tous ne le sont pas ) se réclament du  catéchisme et des dogmes. Dans les autres groupes chacun s'arrange avec la doctrine selon ses goûts et ses orientations. Les catholiques d'extrême gauche pro migrants n'ont rien en commun avec les catholiques de la " Manif pour tous", mais tous se réclament du christianisme pour justifier leurs positions parfois opposées.

     

    La conclusion  qui s'impose est que face à une telle diversité, l'institution  ecclésiale romaines ne peut plus prétendre à une unité de façade et imposer un menu unique, mais bien proposer une carte. De fait l'église romaine est  vécue de manière protestante et se réduit au tout petit groupe des observants. Qu'attend François pour en tirer les conclusions et déclarer urbi et orbi qu'il est "la reine d'Angleterre ?"

    C'est à dire proclamer qu'il règne mais ne gouverne pas l' institution et expliquer urbi et orbi que cette institution n'existe que dans la réalité diverse et multiple de  ses groupes locaux ? A l'origine cela s'appelait des églises, dont celle de Rome avec son évêque qui n'était alors que le premier parmi ses pairs. Et si on y revenait ?

  • Dialogue islamo chrétien : réalité ou mirage oriental ?

    nomosquenominaret2vz5.pngLa construction de mosquées en Occident et d'églises en Orient est l'aune qui permet de mesurer le degré de compatibilité  du christianisme et de l'islam dans leurs zones respectives de dominance  culturelle.

    En Occident la prise de conscience du danger islamiste explique les difficultés des communautés musulmanes dans la construction des mosquée. Il n'en est pas moins vrai que l'on y construit plus de mosquées que d'églises.

    Ce n'est pas le cas en Orient où la discrimination dont sont victimes les chrétiens leur rend difficile la construction de lieux de culte. Toutefois de timides progrès sont notables en ce moment, mirage ou réalité ?

    La situation n'est pas totalement bloquée en effet. En Egypte,  les Coptes  sont une composante dynamique de la société égyptienne qui s'affirme dans le cadre légal de ce pays et contribue à son rayonnement. Dans la péninsule arabique même des signes d'ouverture sont sensibles.

     A Bahrein le gouvernement a offert le terrain pour la construction d'une cathédrale, tandis qu'au Qatar une église orthodoxe devrait ouvrir prochainement à Doha. Dans  le sultanat d'Oman, une église catholique est en cours d'édification.

    Le vrai problème c'est l'Arabie Saoudite. Ce pays est  complètement fermé à toute culture non islamique et il exporte l'islam wahabite, religion des Saoud mais également inspiration du radicalisme islamique. On dit le prince Mohamed Ben Salman réformateur. C'est à son attitude face à la religion que l'on devrait bientôt savoir s'il l'est vraiment.

  • Le christianisme comme religion de l'évangile.

    téléchargement.jpg"Le christianisme comme religion de l'évangile"  est le titre de l'ouvrage du théologien catholique Claude Geffré publié par la très catholique maison d'édition du Cerf, une référence donc. Mais pas une évidence, peut-être même une théologie trop subtile à la limite de l' arnaque intellectuelle.

    D'abord Claude Geffré parle de christianisme mais pas de catholicisme. On le comprend car le catholicisme semble bien en contradiction avec la teneur de son ouvrage. Il n'a pas titré son livre le catholicisme comme religion de l'évangile. Pourquoi cette pudeur ? Notre auteur aurait-il peur de se déclarer catholique ?

    Et de fait tout son  ouvrage vise à nous apprendre que le christianisme est la religion de la sortie des religions puisque les droits de l'homme en sont l'accomplissement planétaire. Je m'interroge. Si c'est le cas effectivement nous n'avons plus besoin de religions et encore moins d'institutions comme le Vatican et tutti quanti.

    L'agnostique chrétien que je suis est gêné car je pense comme Claude Geffré mais je ne partage pas sa tartufferie très romaine catholique. Si ce qu'il écrit( et que je pense également) est vrai, il faut en tirer les conclusions en déclarant que 2000 ans de construction dogmatique catholique ne sont que relatifs en regard de l'évolution spirituelle de l'humanité. Bref le Credo est le formulaire d'adhésion au club, mais à la lettre seulement, car en esprit il n'a pas plus de valeur que la Magna Charta, ce vieux grimoire médiéval qui est pourtant le fondement de la démocratie britannique.

    D'accord pour déclamer le Credo catholique romain mais sous réserve que dans la pratique le dogme soit enfin présenté dans sa relativité littéraire et symbolique, sans prétention  absolutiste.

    Aux dernières nouvelles du Vatican on progresse en ce sens puisque le pape aurait déclaré que l'enfer n'existe pas, ce qui est exact si vous appelez enfer  ce lieu cauchemardesque, cette rôtissoire médiévale qui terrorise les esprits simples et les islamistes. Cettet idée de l'enfer est dépassée mais l'enfer existe comme l'enfermement d'une conscience qui refuse la vie et le bonheur d'aimer. Un peu trop subtil pour beaucoup hélas et le pape courait forcément le risque de n'être pas compris.

    En ce temps où l'on fête la résurrection printanière de  la nature à travers l'histoire obscure d'un inconnu qui a bouleversé le monde, sachons célébrer la Résurrection de l'amour et de la vie sous  toutes ses formes. Urbi et Orbi !