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Christianisme - Page 106
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Bouddha ? Non Saint Bernard;
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François parmi les loups. Vraiment ?
François parmi les loups est le titre d'un ouvrage à succès écrit par un vaticaniste distingué.
Il présente le pape comme un agneau au milieu des loups de la Curie. Vraiment ? C'est très réducteur et à la limite insultant pour le pape, car cela revient à le faire passer pour un benêt. Or pour devenir pape il faut être fin politique, voire suprêmement intrigant.
François n'est pas devenu pape par hasard, ni par l'opération du Saint Esprit. Il l'a voulu et cela implique quelques conséquences. Il est devenu le responsable suprême de l'église catholique; ce qui hélas pour lui le rend comptable au plus haut degré de la situation désastreuse de son église. En particulier s'agissant de pédophilie il n'est pas l'innocent à qui l'on cache la réalité, y compris dans les cercles les plus élevés de l'institution.
En fait le pape joue le rôle de l'agneau parmi les méchants afin d' esquiver sa responsabilité et son obligation de trancher le nœud gordien qui étouffe le catholicisme, à savoir son rapport malsain à la sexualité. Concrètement cela signifie sortir de l'hypocrisie et reconnaitre la sexualité comme le moteur psycho biologique de l'être humain au cœur de l'exercice de sa liberté de conscience.
Le chasteté ( et non le célibat qui couvre toutes les turpitudes cléricales) ne peut être qu'un choix personnel du prêtre, le choix des athlètes de Dieu et de la sainteté. Mais ce choix de nature élitiste ne concerne pas l'humble serviteur de Dieu au quotidien. Celui-ci devrait donc pouvoir vivre sa sexualité en fonction de sa nature.
La famille elle-même sous sa forme chrétienne traditionnelle est un choix culturel respectable et le ciment de la civilisation chrétienne. Il faut donc encourager ce modèle car il est le meilleur, mais la famille peut prendre d'autres formes dignes de reconnaissance. On n'impose pas le modèle chrétien, on le choisit, contrairement à la sexualité.
En ce domaine, les hétérossexuels sont comme les droitiers, majoritaires statistiquement, mais pas plus que ces derniers ne peuvent prétendre sans dommage imposer l'usage de la main droite, de même les hétérosexuels ne peuvent sans risques pour l'équilibre psychique d'une personne essayer de la rééduquer par la psychiatrie.
Là dessus François ne dit rien car il lui faudrait pour cela beaucoup déranger et faire des vagues dans un acte de sainteté authentique.Or ce pape n'est pas un saint mais d'abord un politique, c'est à dire lui aussi un loup parmi les loups.
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Eglise catholique, quel avenir ?
L'église catholique quel avenir ? Question absurde pour les croyants qui pensent qu'elle moud dans l'Eternité. Ils ont peut-être raison mais cela ne dispense pas d'un peu de réflexion prospective limitée à notre humble durée humaine.
A ce niveau l'institution ecclésiale romaine est comme toutes les institutions humaines. Celles-ci apparaissent, se développent et disparaissent avec le temps. Nous osons donc proposer une modeste réponse prospective à terme non défini.
Pour approcher d'une esquisse de réponse plus précise il faudrait prendre en compte l'influence de la culture numérique. En effet dans le monde virtuel et numérisé dans lequel nous entrons, toutes les institutions sont menacées par l'ubérisation générale. A l'avenir on peut envisager des sociétés "tupperware" et " do it yourself" qui se dispensent d'infrastructures lourdes et contournent les institutions officielles. Cela vaut aussi pour les églises.
ll faudrait aussi prendre en compte la question du contrôle de l'information. Quel impact ont encore radio Vatican ou KTO face à Internet et aux sources d'information alternatives ?
Faute de données précises sur ces sujets la crise de l'église catholique se résume à un conflit entre réformateurs et conservateurs débouchant sur deux scénarios possibles.
Le premier, le plus probable est la continuation du schéma actuel, à savoir la folklorisation à l'anglaise avec un pape style reine d'Angleterre, grand promoteur de l'économie de produits dérivés tels les mugs, les drapeaux et autres gadgets, le tout basé sur les grands spectacles, les JMJ valant bien l'ouverture du parlement britannique, le carosse en moins, la papamobile en plus.
Selon ce schéma, le folklore et le patrimoine sont mis au service d'un business politico médiatique global qui fait l'impasse sur les problèmes de fond. Dans ce scénario il s'agit de ne pas casser la poule aux oeufs d'or vaticane par des réformes qui gâcheraient le spectacle au profit de la substance. Ce modèle sans avenir dans les pays avancés peut se maintenir longtemps cependant, car il s'alimente de l'explosion démographique de l'Afrique. L'église catholique y trouve encore des paroissiens et surtout une main-d'oeuvre bon marché.Celle-ci gère de plus en plus les églises vides des vieux pays catholiques.
Le second scénario suppose que les réformateurs n'ont pas dit leur dernier mot. Ils prennent encore l'institution au sérieux mais estiment qu'il est urgent de la réformer dans la ligne de Vatican II. Selon ce scénario inévitablement l'institution se protestantise et se situe dans le courant d'un christianisme moderne et laïcisé réduit très souvent à la défense des droits de l'homme. Dans ce schéma rien n'interdirait à l'église catholique d'être le pilier d'une multinationale chrétienne organisée autour du Conseil oecuménique des Eglises. L'administration romaine y retrouverait du sens au service de nouvelles fonctionnalités.
Pour conclure le premier schéma parait le plus vraisemblable car il s'inscrit bien dans une société de spectacle et d'apparence. Le second scénario implique de redonner de la substance à l'institution afin qu'elle réponde aux questionnements modernes, il appelle l'église catholique à être plutôt que paraître, et à se dépouilller des ultimes singeries de son pouvoir, autant dire la renvoyer aux catacombes….
Un sacré défi si l'on ose dire car entre les partisans du vieil arbre, majestueux mais creux, et les jardiniers des fragiles jeunes pousses, Dieu seul peut reconnaitre les siens !