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Christianisme - Page 110

  • Quel avenir pour le spiritisme ?

      9781469989860-fr-300 (1).jpgLe spiritisme connut une grande mode en Europe et aux Etats Unis à la fin du  19è siècle et au début du 20è, puis il disparut, comme toutes les modes, les tables tournantes n'intéressant plus personne. Dommage, car le spiritisme est bien plus qu'une affaire de mode et de tables tournantes, il est la grille de lecture de base de toutes les religions depuis l'aube de l'humanité.

    Des Francs-maçons surent le comprendre, comme Léon Denis et Gabriel Delanne, mais face au matérialisme de leur époque ils ne parvinrent pas à passer le message de Kardec. Pourtant sa pensée devait porter des fruits, mais ailleurs, au Brésil. Dans ce pays, la pensée de Kardec a trouvé un terrain fertile dans la culture des nombreux cultes animistes importés d'Afrique avec les esclaves.

    Rien que de très normal puisque le spiritisme a toujours existé à l'état naturel en Afrique comme partout. Il est même consubstantiel à  l'humanité, mais il a disparu dans les pays dits avancés du fait de leur culture matérialiste.

    Il n'est est pas moins vrai que du chaman préhistorique au médium contemporain, il témoigne du lien avec l'Au-delà quel que soit l'habillage culturel du phénomène. Ce sont d'ailleurs ces habillages culturels qui expliquent la variété des religions.

    En effet, chamans, médiums, prêtres, gourous ont toujours, volontairement ou non, créé des groupes qui sont devenus des sectes ou des religions. Ce processus est permanent, et aujourd'hui encore d'autres médiums, inspirés et prophètes, prétendent ramener l'humanité à son lien naturel à l'Au-delà et à Dieu. Sur la base de ce constat, Allan Kardec avait voulu donner la parole à l'Au-delà directement, sans vouloir créer une nouvelle religion, mais en espérant renouveler le christianisme. Dans ce but il écrivit :"L'évangile selon le spiritisme", mais il ne fut pas compris, et de fait, il créa un nouveau groupe qui devint une religion de masse au Brésil. Aujourd'hui cette religion y concurrence le catholicisme. Kardec n'avait ni prévu ni voulu cela. De la même manière Jésus n'a pas voulu fonder l'église catholique, il voulait simplement ramener Israël à une spiritualité plus authentique, mais ses disciples et admirateurs, tout comme ceux de Kardec, créèrent un groupe qui se développa selon la dynamique propre aux groupes humains.

    Et aujourd'hui ? Aujourd'hui on constate que les grandes religions sont concurrencées par une offre spirituelle où l'on trouve le meilleur et le pire.

    Internet permet une diffusion incroyable de cette offre tout en facilitant le zapping spirituel entre les églises, les groupes, les sectes, le développement personnel, etc. L'homme d'aujourd'hui est en recherche et il peine à se stabiliser dans un groupe ou une église. C'est une situation concurrentielle contraire aux monopoles religieux et dogmatiques, mais très favorable à un progrès spirituel fondé sur la libre recherche en dehors des dogmes. Nos contemporains ne vont plus à la messe, mais ils se passionnent pour les états modifiés de conscience et l'étude des phénomènes psi en dehors de tout à priori théologique. Cette démarche est précisément celle des spirites. Le spiritisme est bien plus qu'une religion afro brésilienne. Son avenir s'inscrit dans une démarche spirituelle globale, œcuménique et interactive réunissant celles et ceux qui, quel que soit leur religion ou leur philosophie d'origine, se reconnaissent dans les lois spirituelles communes. Ces lois spirituelles sont reconnues dans toutes les grandes spiritualités et furent codifiées dans le spiritisme, mais sans dogmatisme car le spiritisme admet de changer sa compréhension du monde en fonction du progrès des sciences et des connaissances.

    Quel avenir pour le spiritisme donc ? Celui du développement d'une science tournée vers l'Au-delà plutôt que vers la matière. L'évolution va dans ce sens comme l'avait pressenti Teilhard de Chardin pour qui elle aboutit à la Noosphère ou sphère de l'Esprit. Enthousiasmant non ?

  • Messianisme religieux et fanatisme.

    250px-ReligiousSymbols.JPGLes trois monothéismes sont fondées sur le messianisme qui fonde l'histoire, ils sont dans l'attente d'une transformation historique de l'humanité, pour le meilleur ou pour le pire. Sans messianisme pas d'espérance historique mais à quel prix ? Au prix  trop souvent de comportements  poussant au fanatisme.

    Jésus en est mort, il est mort d'avoir été pris pour le Messie par ses partisans mais aujourd'hui encore l'espérance messianique conduit des jeunes gens à la mort, ceux qui par exemple croient à l'avenue du Califat et de l'Etat islamique.

    Sans aller à cet excès l'islam nourrit le rêve politique. J'en veux pour preuve la parution d'un livre intitulé " Comment peut-on être breton et musulman ?"  dont l'auteur, Thierry Magot, est interviewé dans la revue bretonne  " Breman"numéro 420. Thierry Magot se veut un breton indigné et un musulman critique, il rêve l'islam en qui il voit la source d'un renouveau breton et spirituel. On ne peut que lui souhaiter bon vent mais la réalité est à des années lumière de ses rêves : comme le judaïsme  ou le catholicisme, l'islam est pétrifié dans un passé mythique  mortifère.

    Notons que cela vaut aussi pour  le catholicisme,  réduit à une bureaucratie archaïque, et le nationalisme religieux  du judaïsme. Comme les autres monothéismes, l'islam convulsif et obscurantiste doit lui aussi évoluer vers  une spiritualité post religieuse. Mais ceci est une autre histoire .

  • Et si Jésus n'était pas mort pour rien ?

    Si vous voulez faire rire du christianisme il suffit d'enseigner la théologie officielle chrétienne qui affirme que Dieu a envoyé son fils se faire crucifier pour sauver l'humanité. Cruelle et absurde idée et qui plus est pour quoi faire ?Car de quoi l'humanité serait-elle sauvée ? De quoi avez-vous envie d'être sauvé ? Sauvé de la mort ? Absurde car sans elle la vie sur terre serait impossible, la mort fait partie du cycle naturel et rend possible le renouvellement du monde.

     Sauvé de l'injustice ? de la souffrance ? Mais justement sans injustice il n'y aurait pas des justes pour donner du sens et sans souffrance il n'y aurait pas de médecins pour guérir les corps et réparer la vie. 

    Donner du sens à la vie, c'est là le sens de la mort de Jésus qui fut la mort du juste par excellence. "Faites ceci en mémoire de moi" rappelle qu'il n'y a pas de plus belle mort que celle sacrifiée pour ceux ou ce que l'on aime. Rien à voir avec l'idée biblique du bouc émissaire ou de l'agneau sacrifié.

    Une histoire toute humaine, même s'il n'est pas interdit d'en partir pour développer des symbolismes, y compris celui de la trinité, mais sous réserve de permettre  la réflexion et l'explication rationnelle , sinon il ne faut pas s'étonner si les églises n'attirent plus que les primitifs.250px-Antonello_da_Messina_004.jpg