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Initiation et spiritualité - Page 97

  • Le christianisme comme religion de la sortie de la religion ?

    3271368841.jpgLa déliquescence de l'institution romaine et le déclin du christianisme en Europe ont amené  certains intellectuels comme François Mattei ou Marcel Gauchet à spéculer sur la fin du christianisme, voir l'ouvrages intitulé " Le christianisme comme religion de la sortie de la religion ".

    Dans son dernier livre " l'esprit du christianisme", le Père jésuite Joseph Moingt effleure la même idée, sans la développer ouvertement cependant.

    " Le christianisme comme religion de la sortie de la religion ?" 

    Le point d'interrogation s'impose car le christianisme est loin de disparaitre en tant que religion. Le croire  manifeste une pensée étroitement européo centrée qui fait illusion.

    Le christianisme est en effet une religion très vivante et en progrès, mais hors d'Europe.

    Certes  en Europe les églises sont vides et le chritianisme  y devient un simple humanisme. mais hors d'Europe il progresse partout du simple fait de la croissance démographique en Afrique et en Asie. Cette réalité biologique nourrit un christianisme populaire qui rend nécessaire des structures ecclésiales, qu'il s'agisse du catholicisme comme des églises protestantes. Ces dernières sont particulièrement conquérantes dans leur version évangélique.

    On ne saurait en dire de même de l'église catholique mais, n'en déplaise aux prêcheurs de l'Apocalypse, la fin de Rome n'est  pas pour demain. Au contraire la crise qui s'aggrave au Vatican rend   une mutation de l'institution  inévitable. C'est le prix à payer pour qu'elle s'adapte  à un monde global et justifie son nom  de catholique qui signifie universel.

    Il reste que l'avenir du christianisme est une vraie question au plan du contenu de la foi.

    Pour ma part j'incline à penser que l'on peut vivre de la foi de Jésus et de St François d'Assise en dehors de toute formulation dogmatique mais dans une attitude d'amour et de respect de la création fondée sur la certitude que la réalité a un sens.  Avoir la foi c'est reconnaitre un sens au réel qui nous échappe, et œuvrer en esprit et en vérité au service de l'oeuvre créatrice.

    On peut même avoir la foi en une réalité transcendantale en dehors de toute religion, mais on ne peut se passer de la communauté humaine pour donner sens à cette foi. Les ermites eux-mêmes sont en relation avec  la communauté humaine par leur prière et leur contemplation, et  le plus souvent, ils sont soutenus matériellement par une communajuté spirituelle.

    Le christianisme n'est donc pas la religion de la sortie de la religion, car celle-ci est un phénomène naturel consubstantiel à la nature humaine, mais, en tant que fondement de l'humanisme, le christianisme peut être le catalyseur de l'évolution culturelle des religions du monde, tout en s'enrichissant d'elles et du progrès des connaissances scientifiques.

    Il  n'est plus possible en effet aux chrétiens d'ignorer l'apport du boudhisme à la compréhension des phénomènes mystiques, ou celui des recherches en matière d'études des états de conscience modifiée. Etre religieux c'est aussi comprendre ce qui relie l'en-deçà  à  l'Au-delà, en oubliant les dogmes hérités des cultures antiques et devenus incompréhensibles aux contemporains. En ce sens, mais en ce sens seulement, le christianisme peut aider à sortir de la religion;  ce que  firent toujours les mystiques à la pointe de l'âme, comme le font les scientifiques  qui explorent au niveau quantique  les limites d'un réel illusoire, maya comme disent les boudhistes.

     

  • Les enfants du Verseau, l'Eglise et la crise des religions.

    images.pngSur le sujet deux ouvrages catholiques de référence:

    Le nouvel âge à l 'aube de l'ère du Verseau du Père Jean Vernette Ed Pierre Tequi 1990

    Cet ouvrage présente le mouvement spirituel né en Californie  dans les années 70 . Selon ses promoteurs, sous le signe du Verseau, un nouveau millénaire de bonheur et de spiritualité attendait l'humanité au-delà des vieilles religions. Nous étions à la veille de l'an 2000.

    L'esprit du christianisme  publié par Temps Présent en 2018 , est le dernier ouvrage du Père jésuite Joseph Moingt écrit à 103 ans !!

    Avec un recul d'un demi siècle, le Père Joseph Moingt,  loin des  illusions  conciliaires optimistes  des  années 70, met en lumière la profondeur de la crise de l'Eglise et de la spiritualité chrétienne  ( et pas seulement elle) dans un monde désenchanté. Il faut avoir la foi pour lire son livre jusqu'au bout.

    Avec le recul du temps on peut considérer qu'aujourd'hui les enfants du Verseau sont tous les déçus de la modernité. Ce sont  aussi  bien les hippies  des années 70 devenus papies que les Mao spontex de Mai 68 désabusés de la gauche, ou encore les derniers militants catholiques des années 60 qui crurent aux espoirs du Concile Vatican II. Tous  ont en commun de vivre leurs désillusions  dans un monde sans repères, sans espoir et sans perspectives.

    Le Père Vernette analysait les espoirs  spirituels des années 70, tandis qu'au contraire  le  Père Joseph Moingt  dresse un tableau clinique  de l'effondrement de l'institution écclesiale et de l'effacement des religions dans un monde sécularisé.  A noter que selon lui le retour des intégrismes est un phénomène résiduel qui ne serait que le dernier souffle des religions agonisantes.

    Une  certitude cependant, l'ère du Verseau est bien conforme à son signe zodiacal, elle est un signe d'eau, de fluidité, et d'inconsistance mouvante. Son aspect positif est qu' elle constitue un temps de changemen et de remise en cause qui peut amener le renouvellement et un monde meilleur. 

    A condition précisément d'y croire, de garder la foi et surtout de savoir surfer sur la vague qui nous emporte. Pas facile de mettre ça en théologie dirait sans doute le Père Joseph Moingt qui, à 103 ans vient de démontrer les capacités extraordinaires du cerveau humain transitoire à penser l'Eternel à travers nos concepts relatifs.

  • Dans l'attente du Troisième Temple

    images (1).jpgLes juifs orthodoxes travaillent déjà à la construction du Troisième Temple  en collectant des fonds. Pour eux le Troisième Temple ne peut être construit qu'à Jérusalem et sur le Mont du Temple. L'histoire juive plaide pour ce choix qui malheureusement ne  prend pas en compte la dimension spirituelle et eschatologique du projet. Celui-ci ne concerne pas que le judaïsme historique, mais bien toutes les nations et peuples de la terre.

    L'emplacement du Temple n'est pas ce qui importe le plus, et aujourd'hui comme il y a 2000 ans, les derniers Samaritains le placent sur le Mont Garizim, près de Naplouse. Rappelons-nous l'enseignement de Jésus sur le sujet. Dans son dialogue avec la Samaritaine Jésus enseignait déjà que le Temple se construit partout, et d'abord dans le coeur de l'homme, l'important étant d' "adorer le Père en esprit et vérité"

    Si donc le Troisième Temple doit être construit matériellement il faut le construire en esprit et vérité pour que juifs, chrétiens, musulmans annoncent ensemble la convergence des religions dans une spiritualité mondiale et oecuménique digne d'un monde évolué. 

    Un vœux pieux pour l'instant bien sûr, mais pas inaccessible si nous suivons l'exemple de la foi  Bahaï. Celle-ci est née dans l'islam chiite mais se situe au-delà du confessionalisme  par son respect de la liberté de conscience et de libre analyse de la foi. D'ailleurs pour les Bahaïs  leur prophète n'est pas le dernier. Ils pensent aussi, et à raison, que la révélation divine est permanente et accompagne  l'évolution humaine.

    En ce début de 21 è siècle, notre planète semble avoir atteint le point où pour ne pas sombrer dans un chaos apocalyptique elle a besoin d'une spiritualité universelle. C'est là précisément l'essentiel du message des Bahaïs. Souhaitons leur bon vent car les obstacles culturels et théologiques s'opposant à l'unité spirituelle du genre humain sont immenses La réconciliation des trois grandes religions monothéistes, symbolisée en Terre Sainte par la construction du Troisième Temple, serait donc une grande étape de l'évolution spirituelle de l'humanité.

    Sur le sujet faut-il croire la prophétie des Bahaïs au Mont Carmel ?

    Au sommet du Mont Carmel en effet se trouve un obélisque qui marque le lieu exact où sera construit le Troisième Temple. On peut lire ceci sur l'obélisque " Obélisque au sommet du Mont Carmel marquant l'emplacement du futur temple mère de Terre Sainte"