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Initiation et spiritualité - Page 31

  • Actualité de Mircea Eliade.

    51512555-tete-de-pythagore - Copie.jpgCela vaut la peine de prendre de la hauteur pour lire l'histoire en perspective spirituelle et religieuse. Mircea Eliade, le grand spécialiste de l'histoire des religions peut nous y aider. Ci-dessous un extrait de son journal d'octobre 1973.

    Je cite "....la société industrielle, parce qu'elle a rendu caducs les systèmes de valeurs traditionnels (famille patriarcale, religion considérée comme institution "totale" , .etc .)  est entrée dans un processus de désacralisation, désormais irréversible...

    …...les Hébreux ont connu la même situation chaque fois que l'"Histoire" leur accordait pour un temps la paix et la prospérité ! Ils se détournaient alors de Yahvé et rendaient un culte aux divinités de la fécondité, à Baal et à Astarté. Ce n'est que lorsque la terreur de l'Histoire devenait à nouveau insupportable qu'ils revenaient à Yahvé.  De nos jours la société industrielle profite en plein du progrès technique et de ses avantages. Nous assistons, pourrait-on dire au triomphe de divinités semblables à Baal et à Astarté, mais désacralisées " fin de citation. 

    Mircea Eliade écrivait ceci en 1973 le point culminant et final des 30 glorieuses qui virent le triomphe des valeurs matérialistes de l'argent, du sexe et de l'égo roi. Baal et Astarté étaient de retour et s'appelaient alors Sea, Sun, Sex  and money. Mais Mircea Eliade savait que cela ne pouvait durer ainsi. Il poursuit et je cite encore "...Or le progrès technique exige certaines formes d'organisation politique qui rendent inévitable le retour de la terreur dans l'Histoire"

    La suite lui a donné raison. Depuis trente ans la terreur est de retour et débouche sur la guerre en Ukraine La conclusion de Mircea Eliade vaut d'être mentionnée car elle prédit le retour du religieux en réponse à la terreur. Je cite sa conclusion " Pour ce qui me concerne, il ne fait aucun doute que de nouvelles créations religieuses, d'une importance considérable, naîtront de cette terreur même " fin de citation.

    Sur ce dernier point en ce début de 21 è siècle, les "nouvelles créations religieuses" constituent une nébuleuse de sectes et groupes les plus divers.  On voit apparaître une éco spiritualité trans religieuse tandis que s'accélère le déclin des religions institutionnelles comme le catholicisme romain. En religion aussi l'heure est à la fragmentation en groupes rivaux selon qu'ils sont traditionnels ou libéraux.

    Une chose est certaine Dieu n'est pas mort et n'a jamais été autant nécessaire à l'équilibre du monde. Autre certitude : une nouvelle création religieuse devra concilier la liberté de l'homme moderne et un ordre collectif qui s'impose à tous.

    Nous en sommes loin et pour l'heure nous vivons le moment décadent du tout à l'égo dans l'ignorance de la loi divine inscrite pourtant au cœur de la liberté humaine.

     

    "

  • Le patrimoine chrétien en question sur Cnews

    images 2.pngA l'occasion des journées du patrimoine des 17 et 18 septembre l'émission "En quête d'Esprit" de Cnews a été consacrée au devenir du patrimoine chrétien.

    " Comment préserver ce patrimoine tant au niveau matériel que spirituel ?", telle était la question. 

    En réponse il y a  l'action médiatique et culturelle  d'une association comme celle du  Puy du Fou représentée par Nicolas de Villiers sur le plateau. Le problème est qu'il ne s'agit là que de spectacle.

     Au plan   matériel ce patrimoine est bien entretenu par l'Etat partout où il représente une valeur culturelle et artistique.  C'est le cas par exemple dans les Alpes maritimes où la moindre chapelle de village contient parfois de véritables trésors baroques méritant d'être conservés.

    La vraie question est celle de la préservation du patrimoine chrétien dans sa substance spirituelle.

    Un vrai non dit car le  problème non mentionné sur le plateau est celui de la déchristianisation de la France. Une question qui ne fut abordée qu'en incidente à travers  l'intervention de Sonia Mabrouk qui présenta son livre intitulée " Douce France". En fait il s'agit de la douce France d'hier qui disparaît, celle des  églises  vides  vouées à la démolition ou vendues pour des usages profanes.

    Une esquisse de réponse à cette question est celle donnée par l'association  "Les priants des campagnes" dont le président Phillipe  de la Mettrie était présent sur le plateau. Il expliqua comment des laïcs se mobilisent pour sauver des églises matériellement,  mais aussi  en y assurant une présence spirituelle en y rassemblant des personnes venues prier ensemble.

    On ne saurait en effet mieux faire pour préserver l'argenterie de famille qu'en l'utilisant,  mais cela ne saurait suffire si les participants au repas sont de plus en plus vieillissants et de moins en moins nombreux.

    En conclusion qu'il me soit permis de dire ici que pour sauver le patrimoine chrétien  il  faut répondre aux questions posées par Sonia Mabrouk. Dans son livre elle constate que la douce France n'existe plus mais elle  continue de croire en la France en tant qu'entité culturelle et spirituelle. Ce point de vue d'une française musulmane   rejoint celui du vieux gaulois que je suis et qui conduit tout naturellement à la question suivante adressée aux priants des campagnes :

    Pour sauver nos églises vides accepteriez-vous d'y prier avec  des non chrétiens qui ont foi en la France ?

     

  • Dieu et mon Droit ou le fondement de la démocratie.

    Dieu et mon Droit.pngLa mort d'Elizabeth II et l'avènement de Charles III suscitent beaucoup d'intérêt nostalgique dans notre pays. Normal la France ne s'est jamais remise de son régicide et elle peine à trouver l'équilibre de ses institutions. L'actualité est donc l'occasion de réfléchir un peu à la gouvernance des nations. Précisons qu'il ne s'agit pas d'opposer artificiellement royauté et république mais bien de comprendre ce principe monarchique qui a fait la grandeur de l'Angleterre, et qui est aussi le fondement de la démocratie.

    Ce principe fondamental "Dieu et mon Droit", est la devise de l'Angleterre. Il est exprimé en français, langue officielle de ce pays jusqu'en 1362. Mais cette devise est aussi le fondement de la démocratie et la source de la grandeur de l'Angleterre, cette nation sœur jumelle de la France née dans le même berceau.

    Malheureusement a contrario notre nation a trop souvent été infidèle à la devise de sa famille. Elle s'est même souvent dressée contre elle. Avec ses guerres civiles sanglantes, ses errances absolutistes et son refus de Dieu, la France n'a pas eu la fortune de sa sœur anglaise, par sa faute et cela malgré Jeanne d'Arc ou de Gaulle.

    Répétons-le, il ne s'agit ni de république ni de royauté. Roi ou président, peu importe le nom que l'on donne au symbole de l'Etat, ce qui importe est le respect du principe monarchique par le détenteur du pouvoir. Or ce principe n'est respecté ni par une royauté absolue, ni par une république laïque parce que ni l'une ni l'autre ne respecte le lien d'équilibre entre Dieu et le Droit qui sacralise le pouvoir.

    Dieu est en effet le fondement et la référence sacrée suprême du Droit et la limite de l'autorité du monarque, c'est à dire du détenteur du pouvoir.  Peu importe son nom : roi, président, chef, raïs, etc  Le Droit n'existe pas sans Dieu, mais le Droit garantit la place de l'homme face à Dieu, sinon nous sommes en théocratie islamique ou papiste.

     "Dieu et mon Droit" ainsi fonctionne la démocratie selon le principe monarchique. Si l'un des termes manque, Dieu ou le Droit, la démocratie est boiteuse et tend à devenir dictature ou anarchie judiciaire.

    C'est cette dernière situation qui caractérise la France, la société laïque ignorante de Dieu qui oscille entre anarchie et dictature du Droit ; à noter cependant que le même phénomène se constate désormais dans tout l'Occident. Il est la conséquence de la sécularisation et de l'indifférence religieuse. Il ne sert de rien en effet d'avoir Dieu dans sa devise (ou sur ses billets de banque) si personne ne croit plus en Lui et décide de tout à l'aune de son petit égo.

    Pour sauver la démocratie en Occident, il faut donc remettre en vigueur le principe monarchique en replaçant Dieu au cœur du projet sociétal, c'est à dire en remettant à l'honneur les valeurs religieuses et spirituelles qui fondent le Droit.

     Faute de le faire les sociétés occidentales sont vouées à la fois à l'anarchie du tout à l'égo, et à la dictature de juges se prenant pour Dieu, c'est à die le wokisme et la décadence.