Le catholicisme français est un monument en péril qu'il s'agit de préserver, mais pas nécessairement de reconstruire à l'identique.
Un bon architecte ferait donc un état des lieux afin de conserver les éléments patrimoniaux du monument, puis il ferait des propositions de réaménagement dans un esprit moderne et fonctionnel. Qu'il me soit donc permis de jouer à être cet architecte et d'offrir mes plans à quiconque croit encore à l'avenir du catholicisme français….to whom it may concern...
Que faut-il garder ? Que faut-il construire autrement ?
Il faut garder bien sûr le lien patrimonial avec Rome, mais il faut aussi et surtout, affirmer la différence française novatrice.
Le maintien du lien avec Rome exclut toute dérive institutionnelle protestante car le catholicisme a pour vocation d'unir les chrétiens et non l'inverse. Mais cette union des chrétiens sera d'autant mieux vécue que chaque église locale saura enrichir le catholicisme de sa différence, le catholicisme français, gallican, en particulier.
L' émergence d'un catholicisme français novateur pourrait s'inscrire dans sa spécificité historique de nature intellectuelle et politico religieuse..
En effet historiquement alors qu'en Europe du nord la pensée libérale des loges maçonniques faisait évoluer la religion et la société, en France malheureusement la pensée libérale des Loges se heurta à la Contre Réforme catholique. De ce blocage naquit la Révolution française et un courant anti catholique qui se prolongea plus tard dans la laïcité athée. Cette situation entretient encore aujourd'hui la condamnation de la Franc maçonnerie à Rome au dépens de la pensée maçonnique chrétienne, voire christique. Aux yeux de Rome, la fille aînée de l'Eglise est ainsi devenue la grande rebelle de la famille chrétienne. Un catholicisme français tourné vers l'avenir , devrait au contraire lui redonner sa place de fille aînée de la famille en réhabilitant la pensée symbolique et libérale dans le domaine de la théologie.
Deuxième spécificité historique : le rapport politico religieux à l'islam.
C'est un fait historique que la France est à l'origine des croisades et qu'elle fut longtemps la gardienne des Lieux Saints. Plus tard la politique française envers l'islam est devenue ambiguë au point que parfois elle donne l'impression de sacrifier les chrétiens d'orient.
Ce sont sur ces deux point que le catholicisme français peut et doit rebondir.
Il peut se renouveler dans la mise en œuvre d'un discours théologique novateur reconnaissant la valeur de la pensée symbolique dans l'exposé de la foi . Enfin et surtout, sur le terrain, le catholicisme français a vocation pour mener une action spécifique dans le rapport à l'islam, aussi bien dans nos banlieues qu'au Moyen orient.
Voilà les plans... to whom it may concern, sinon autant en emporte le vent !