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Le vieux templier - Page 334

  • Dieu et/ou la République ?

    imagesJ86XKS5Q.jpgL'Etat et la Religion ont pour fonction d'assurer la cohésion sociale des groupes humains. Cela est si vrai qu'à l'origine Etat et Religion se confondaient dans la fonction sacrée du Roi. Puis l'Etat et la Religion se sont peu à peu différenciés en Occident où la religion désacralisée n'est plus que folklore. Le problème est que l'Etat ( la République chez nous ) s'est peu à peu désacralisé lui aussi; ce qui conduit à l'anarchie que nous connaissons.

    Seules des minorités convaincues croient encore à la Religion et à la République mais en s'opposant. Opposer Dieu à la République, et vice versa, crée un grand trouble dans une société hallucinée qui majoritairement ne croit ni à Dieu, ni à la République, mais à la consommation, et qui  désespère face à la montée de la précarité.

    En gros on peut dire que c'est de ce vide spirituel et de ce désespoir que naissent les fanatismes  mortifères. Ne nous y trompons pas en effet , l'unité nationale de" l'après  Charlie" n'est qu'un épiphénomène émotionnel et médiatique qui se dissipe déjà.

    Mais en poussant l'analyse plus loin on constate que la situation actuelle est la conséquence de trente ans d'aveuglement républicain sur les conséquences culturelles et sociétales de l'immigration musulmane. L'euphorie des "trente glorieuses" de croissance ininterrompue fit croire à tort que l'homo economicus, l'homme producteur consommateur, allait remplacer l'homo religiosus, l'homme religieux.. En outre sous l'effet de l'hédonisme libertaire ambiant,  l'Etat  renonça à toute autorité. La citoyenneté est devenue introuvable dans une société dans laquelle les individus  ne se connaissent plus que des droits et oublient  leurs devoirs. Et c'est ainsi que dans l'Europe déchristianisée  l'individualisme hédoniste a  ouvert un boulevard à toute forme de religion prosélyte apportant un espoir collectif au nom de Dieu.

    Prétendre revenir à la République de grand papa est une impasse. La politique doit au contraire partir du fait religieux pour remettre Dieu au cœur du projet sociétal. Nous en sommes loin, mais plus la crise s'approfondira et plus Dieu fera son retour en politique, pour le meilleur ou pour le pire.

    Mais qu'attendent donc les églises pour apporter des réponses  à nos jeunes ? Le message de Mahomet semble mieux passer que celui du Christ. Peut-être parce qu'il est simple à comprendre, alors que l'incompréhensible préchi précha de nos curés fait  mourir d'ennui. L'islam s'affirme à grand bruit tandis que nos bureaucrates romains se perdent dans leurs querelles byzantines et le verbiage. Dommage, car la vocation de l'Eglise est d'affirmer haut et fort à la face du monde, qu' "Il n'y a de Dieu que Dieu et que tout le reste n'est que littérature ".

  • Europe demain l'islam ?

    120px-Flag_of_Saudi_Arabia_svg.png L'importance de l'immigration musulmane et les récents évènements parisiens ont mis en lumière l'impact de l'islam sur les sociétés occidentales. Pour le meilleur ou pour le pire ?

    Le pire serait la guerre civile. Elle n'est pas impossible comme semble le penser Houellebeck dans son livre intitulé " Soumission". Nous savons aussi que "les civilisations sont mortelles" ( Paul Valéry) et nous n'ignorons pas que la nature a horreur du vide. Si donc l'Europe renonce à ses valeurs et refuse ses racines judéo-chrétiennes, il y a gros à parier qu'elle sera...musulmane car l'homme est un animal religieux qui ne peut se contenter d'adorer un taux de croissance.

    Je crois quant à moi au meilleur car l'islam pose de manière radicale la place de Dieu dans notre société et nous oblige à repenser notre rapport au sacré dans notre propre tradition religieuse, essentiellement chrétienne et plus particulièrement catholique. Mais c'est une remise en question radicale qui implique le  refus de la soupe tiède religieuses bien pensante et politiquement correcte que nous servent le Vatican et les institutions religieuses établies. Que ces institutions se remettent en question et vite, si elles ne veulent pas voir s'accélérer le phénomène massif de sortie des églises établies, ou pire la conversion de nos jeunes à l'islam radical !

    Car, et c'est là le paradoxe des vieilles sociétés européennes, que cette sortie massive des institutions religieuses parallèlement à un retour puissant du sentiment religieux et de la quête d'engagement spirituel. Les églises se vident mais les sectes, islamiques ou non, font recette, ainsi que les stages de développement spirituel.

    L'avenir du christianisme n'est donc pas dans ses vieilleries institutionnelles et morales, surtout celles du catholicisme romain, mais dans les nouvelles formes du vécu de la foi, comme par exemple celui des communautés de base. Ces dernières n'ont pas besoin d'institutions ni d'églises, mais de pasteurs qui fonctionnent un peu comme les imams reconnus par la communauté des croyants.

    Europe demain l'islam ? Non mais une Europe renouvelée par la foi  de croyants de toutes origines capables ensemble de remettre Dieu au cœur du projet sociétal, ce que d'aucuns appelleront une Europe ré évangélisée.

  • Epitaphe pour un ami reparti dans la Lumière.

    images (5).jpgPilote militaire, officier supérieur germanophone très impliqué dans la coopération militaire franco allemande, je ne dirai rien d'autre de lui, rien à voir avec le secret défense, simplement de la pudeur.

    Conscient de son rang hiérarchique il était discret et efficace mais il  savait écouter les plus humbles. Il avait la passion du vol et celui de sa Harley Davidson qu'il conduisit une dernière fois par un beau samedi ensoleillé de la Provence. Le dimanche matin il était parti discrètement, mort dans son sommeil.

    C'est donc tout naturellement que le service funèbre fut célébré dans la cathédrale pleine à craquer, par un aumônier militaire allemand ami du défunt. Et c'est de cette cérémonie dont j'aimerais vous parler ici car elle fut authentiquement chrétienne et initiatique.

    Jamais l'aumônier ne larmoya  ni ne nous asséna les habituelles fadaises sur le sacrifice de Jésus.  En français et parfois en allemand il ne fit référence qu'à l'essentiel de la foi chrétienne, à savoir que la mort n'est qu'illusion et délivrance de l'Etre dont la vie terrestre s'achève naturellement dans le retour à la Lumière. IL EST VIVANT  ! tel fut son message. Celui d'un  christianisme de joie et d'amour de la vie, un christianisme vainqueur et fort. Puis la famille du défunt alluma les cierges autour du cercueil tandis que l'assistance sut chanter juste; ce qui est rare dans nos églises. Ensuite  le chant grave de sa promotion s'éleva sous la vieille voûte romane. C'est un chant de prière et de confiance dans la victoire de la Vie, même au cœur des combats qu'elle nous impose de livrer.

    Précédé par une escouade d'amis motards en Harley Davidson. il partit rejoindre son coin d'éternité pour nous  y attendre.

    "Un pilote ne meurt jamais, il s'envole une dernière fois pour ne jamais revenir " Saint Exupéry.