http://le-vieux-templier.hautetfort.com/

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le vieux templier - Page 105

  • Le catholicisme contemporain en péril.

    51512555-tete-de-pythagore - Copie.jpgSource le livre " Le catholicisme contemporain en péril" Editions Artège, du Père Philippe Capelle-Dumont, philosophe et théologien.

    L'analyse est un constat lucide du déclin de l'église catholique d'un point de vue strictement catholique romain. A ne pas confondre avec le déclin du christianisme. Avec tout le respect pour l'immense érudition du Père Capelle-Dumont son point de vue confond l'Eglise, le christianisme et la crise de l'institution romaine. En termes statistiques le christianisme se porte plutôt bien et les évangélistes n'ont pas du tout l'impression que l'Eglise est en déclin lorsqu'ils vident les paroisses catholiques comme au Brésil par exemple. Est-ce si grave si la foi y trouve son compte ?

    Ce qui est grave par contre et que l'ouvrage analyse fort bien, ce sont les conséquences culturelles du déclin du catholicisme pour la civilisation qu'il a fait naitre et portée pendant des siècles, c'est à dire l'Occident. L'ouvrage a écrire serait donc " L'Occident en péril faute de catholicisme".

    L'histoire et la culture de l'Occident sont en effet liées au catholicisme, y compris dans sa critique et son rejet, qu'il s'agisse de la Réforme protestante ou des Lumières. Alors que l'Orient grec et bientôt russe, créait son identité chrétienne et nationale en rompant avec Rome lors du grand schisme de 1054, l'Occident se construisait en déconstruisant le catholicisme.

    Le processus de déconstruction est maintenant achevé mais il laisse un grand vide et la nostalgie d'une culture universaliste chrétienne normée par Rome.

    Comment alors réinventer le catholicisme ? Le Père Capelle-Dumont ne le dit pas mais il termine son livre par un chapitre intitulé "Eloge de la spiritualité joyeuse" Tout le monde en sera d'accord car la joie est universelle, c'est à dire catholique.

  • Poutine parle, Biden n'a rien à dire.

    220px-OrthodoxCross(black,contoured).svg.pngPoutine parle beaucoup en ce moment, et il nous faut l'écouter plutôt que le diaboliser. D'abord parce que tout pécheur a droit à miséricorde et au chemin de conversion, ensuite, et surtout, parce que Wladimir Poutine nous tend un miroir dans lequel nous pouvons voir nos propres péchés. Se regarder dans le miroir et se remettre en question peut ne pas être inutile. Ceci n'empêche pas de soutenir l'Ukraine qui se bat pour la liberté. Mais que fait l'Occident de l'idéal de liberté ?  Il s'agit d'un débat de fond sur lequel hélas Biden reste bien silencieux.

    J'ai à dessein usé du registre religieux car il est celui du niveau du débat, celui évoqué par Soljenitsyne   à Harvard le 8 juin 1978 dans son discours "Le déclin du courage", je cite : " Si le monde ne touche pas à sa fin, il a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-Âge à la Renaissance, cela va requérir de nous un embrasement spirituel".

    Nous y sommes et Poutine ne cesse de nous le rappeler sans oublier que Soljenitsyne était un chrétien orthodoxe. Il venait de sortir du goulag et il avait compris qu'il n'y avait pas de choix entre l'effondrement et la vie spirituelle.

    On objectera que Poutine cherche à instrumentaliser l'église orthodoxe contre l'Occident, mais en face Biden semble n'avoir rien à dire sinon prolonger la guerre ; ce qui n'est pas une réponse appropriée, ou alors l'Amérique n'a-t-elle plus rien à proposer au monde que la Cancel Culture ou le christianisme archaïque de ses télévangélistes ?

    Si c'est le cas à quoi sert-il de se battre pour l'Ukraine ? Se battre pour être libre ? Mais libre pour quoi faire ? Pour s'auto détruire dans un rêve d'héroïnomane hollywoodien ? Se battre pour affirmer la liberté absolue de l'égo sur Twitter ? Si vraiment l'Occident n'a plus que ça à proposer, eh bien oui Poutine aura raison de détruire les satellites de télécommunication d'Elon Musk.

  • Ukraine quoi qu'il en coûte ?

     

    sans-titre (5).pngDieu soit loué, la France a un budget ! C'est Bruno Le Maire qui l'a dit, le même qui a annoncé que le temps du quoi qu'il en coûte était terminé….

    Bravo mais l'on aimerait savoir aussi (car il ne l'a pas précisé) si la fin du quoi qu'il en coûte vaut aussi pour la guerre en Ukraine.  La question mérite réponse à l'heure où  Zélensjy  réclame 38 milliards pour éviter la faillite de son pays.  Qui va payer ? L'oncle Sam et sa planche à billet ?, l'Allemagne et ses réserves d'euros ? Et la France appauvrie ?

    Ce n'est pas manquer de soutien à l'Ukraine que poser la question. C'est une chose en effet de s'opposer à Poutine, c'en est une autre de suivre Zélensky aveuglément et de prolonger une guerre qui n'est ni dans l'intérêt de l'UE, ni dans celui de notre pays.

    Les Européens sont bien naïfs en effet. Depuis le début de la guerre les militaires et services américains et russes sont en contact et ils gèrent le conflit plutôt bien. Il leur permet en outre de tester les armes et les tactiques à mesure qu'ils découvrent combien avions de combat et chars deviennent obsolètes parce que trop lourds et trop coûteux. En vrais pros ils contrôlent la situation en dépit des hystéries politiques.

    Le vrai problème en effet ce sont les politiciens des deux camps. Ceux-là font de la politique et du spectacle, et font preuve d'un manque évident de réalisme au lieu de négocier la paix dans l'intérêt de tous.

    Seuls les Allemands sont réalistes et Olaf Scholz a fait comprendre que le soutien à Zélensky n'était pas inconditionnel. Le projet allemand de défense européenne basée sur un bouclier anti-missiles. relève de ce même réalisme Espérons que sa visite à Emmanuel Macron sera l'occasion pour notre président de faire preuve aussi de réalisme.

    En effet, en dépit de ses efforts pour maintenir le lien avec Poutine il parait complètement aligné sur les anglo-américains. Avec Olaf Scholz saura-t-il  faire  comprendre à Joe Biden que prétendre " saigner" la Russie est une lourde erreur ?

    Ce serait oublier que sur le long terme la Russie a le temps et surtout l'espace pour elle. Elle peut se permettre de perdre un peu de terrain dans le Donbass pour le reprendre après des années d'une guerre hybride affectant la fourniture en énergie et les flux de données. L'erreur serait de croire que l'Occident gagnerait nécessairement cette guerre en misant sur la déstabilisation de la Russie et une révolte populaire contre Poutine. Sur le long terme le risque de déstabilisation vaut aussi pour l'Occident car ce dernier est soumis à des forces centrifuges puissantes (à commencer par les Etats-Unis) qui pourraient le faire imploser politiquement.

     L'intérêt global de l'Europe et du monde est de négocier avec la Russie en mettant au premier plan l'intérêt des populations du Donbass. Celles-ci doivent pouvoir s'exprimer démocratiquement sur leur appartenance à la Russie ou à l'Ukraine.

     On voit donc qu'avant d'accorder 38 milliards supplémentaires à Zélensky il faudrait d'abord lui faire savoir que le temps du quoi qu'il en coûte est terminé et que sa guerre est d'abord celle de ceux qui la financent.