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Art et Création - Page 4

  • Habemus papam

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    Source Programmation Arte du 16 octobre 2024.Le film Habemus Papam.

    Cette note n'est pas une critique de cinéphile mais une réaction de fond sur un film divertissant mais superficiel, et divertissant justement parce que superficiel . Son producteur Nino Moretti fait du cinéma et c'est bien ainsi.  Pourtant sur le sujet il y a des questions de fond qui se posent et qui appellent une autre conclusion que celle proposée par  Nino Moretti.  Et si l'on s'amusait un peu avec un autre scénario  ? Voici le Habemus Papam selon le vieux templier. 

    A la mort du pape le conclave réuni à Rome a élu un outsider qui n'était pas considéré comme papable. Problème, ce dernier est pris de panique et ne se montre pas au balcon. S'ensuit une de ces "combinazione" dont le Vatican a le secret. Pendant que le pape s'échappe dans Rome où il fait du Vatican buissonnier, le parte parole du Saint Siège explique à la foule que le nouveau pape s'est plongé dans la prière et s'exprimera plus tard.

    L'absence va durer un jour et une nuit pendant laquelle un garde suisse installé dans la chambre du pontife fait croire qu'elle est occupée en allumant la lumière le soir tout en se goinfrant de friandises ecclésiastiques. Pendant ce temps le nouvel élu prend contact avec une psychanalyste et se rend dans un théâtre, deux expériences de catharsis qui lui permettent de libérer un peu une personnalité étouffée par la carence affective et une éducation conformiste.

    Finalement récupéré dans le théâtre le nouveau pape ragaillardi accepter de revenir au Vatican et de se montrer à la foule au balcon.  Tout semble rentré dans l'ordre dans le petit monde des cardinaux et du conclave. Le nouvel élu se  présente donc  au balcon et il annonce à la foule : " Je ne suis pas le chef dont vous avez besoin" et il rentre aussitôt dans le Vatican. Fin de la farce et du film.

    Un bon divertissement donc, assaisonné d'un peu de psychanalyse mais la conclusion n'est pas la bonne, il manque un complément à la phrase finale et je vous le livre : " Je ne suis pas le chef dont vous avez besoin et d'ailleurs l'Eglise n'a pas besoin de pape"  Mais là évidemment le film aurait cessé d'être drôle car un producteur bien élevé, et surtout italien, ne dit pas ça dans son scénario. 

     

     

  • Grandeur et décadence de ...

     

     

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    Il s'agit d'une grande école qui fait beaucoup parler d'elle en ce moment. Bien sûr je ne la nommerai pas mais je suis sûr que le lecteur saura la reconnaitre. Non pas parce que ses élèves de première année y soient très différents de beaucoup de nos étudiants, c'est à dire incapables d'écrire un texte dans un français compréhensible faute d'avoir jamais appris la grammaire et l'orthographe, mais par le rôle qu'elle joue dans la formation des élites françaises.

    Cette école fut grande mais aujourd'hui elle est en pleine décadence intellectuelle et il ne s'agit pas que de savoir écrire et comprendre le français mais surtout de savoir penser rationnellement

    Les futures élites  qu'elle est censée former sont incapables de raisonner, et ça c'est impardonnable si l'on prétend diriger ce pays.

    La prestigieuse école  est devenue l'école des nuls peuplée d'étudiants inaptes dont l'esprit est  déformé par le prêt à penser médiatico politique au point qu'ils ne savent plus réfléchir par eux mêmes.

    Ne savoir ni s'exprimer ni raisonner passe encore  lorsque la sélection des compétences est  assurée par le marché du travail et les employeurs,  mais pour les étudiants de cette école d'inepsies,  le seul avenir désormais c'est  le copinage dans les médias bien pensants et une carrière à LFI ( La France des Ineptes)

    Et là je suis sûr que vous avez bien  compris de quelle école il s'agit. Faut-il se résigner à cette situation et fermer cette école le plus vite possible ? Non car ce serait aussi tirer un trait sur le génie français  et admettre que la France et l'UE sont définitivement une succursale de l'Amérique dont les élites sont formées dans les Business schools anglo-saxonnes converties au wokisme.

    L'école dont il est question a-t-elle encore un avenir ?  Oui mais au niveau européen. La tentative pour la décentraliser à Strasbourg a du sens,  mais sous réserve que l'UE ait l'ambition d'être plus qu'une succursale de l'Amérique ! Si tel devait être le cas, cette école de cadres pourrait  jouer un grand rôle. Elle pourrait par exemple adopter les méthodes de management à l'américaine au service d'une idée politique, et non pas seulement managériale, de l'UE. Mais ceci  pose la question de l'usage de l'anglais car cette langue qui est un utile et nécessaire latin moderne,  est aussi porteuse d'une culture mortifère et décadente.

    Dans une école des cadres de l'Europe l'anglais ne peut être qu'une langue technique au service d'une politique exprimée  avec la précision de la langue française et  pensée avec la rigueur de l'esprit allemand. Ce n'est qu'à ce prix qu'une telle école mériterait le titre d'école des sciences politiques.

    Nous n'y sommes pas encore, mais en attendant le printemps français et européen, réjouissons nous de voir  écartés pour l'instant du pouvoir politique les inaptes de LFI,  car ce sont eux qui contrôlent cette école et l'université non concurrentielle. Mais pour combien de temps ? Car qui contrôle le pouvoir culturel finit tôt ou tard par contrôler aussi le pouvoir politique. 

    Jean-Luc Mélenchon l'a compris, la droite commence seulement à le comprendre.

  • Regards croisés sur l'Algérie.

     

     

     

     

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    Source présentation par Benjamin Stora de son dernier livre "L'arrivée "  sous titre "de Constantine à Paris 1962-1972". Festival du livre de Mouans Sartoux 4,5,6 octobre 2024

     

    C'est en écoutant Benjamin Stora présenter son dernier livre au Festival du livre de Mouans Sartoux que j'ai pu mesurer la relativité des jugements que nous portons sur le monde.

    Benjamin Stora a débarqué en France quand moi je débarquais en Algérie au titre de la Coopération technique. Et tandis qu'il perdait sa judaïté à Paris je découvrais quant à moi l'anti sémitisme à Constantine. A cette époque de très jeunes gens frais émoulus des grandes écoles françaises tentaient de faire tourner une Algérie désorganisée. J'en étais, et beaucoup parmi nous croyaient être venus à Alger pour y faire la révolution de Frantz Fanon.  Ce n'était pas mon cas n'étant venu en Algérie que pour toucher des primes d'expatriation.

    Nous n'étions pas tout à fait inutiles et je crois pouvoir dire que sans nous le pont de Constantine aurait fini au fond des gorges du Rummel du fait de voleurs de métaux qui en sectionnaient les cables métalliques. C'est aussi à Constantine qu'un jeune algérien me déclara  que si Hitler avait tué 6 millions de juifs les musulmans se chargeraient de ceux qui restaient. Une histoire qui ne cadre pas avec ce que Benjamin Stora raconte, et de fait  j'ai eu l'impression qu'il  n'appréciait pas mon témoignage.

    Est-ce là le déni de réalité consubstantiel à la pensée de gauche ? Selon lui tout se passait bien à Constantine entre juifs et musulmans. Ceux-ci auraient été excités contre les juifs par la propagande pétainiste et  lui aurait découvert l'anti sémitisme en débarquant à Paris dans le 16 è arrondissement. Bizarre tout de même ! 

    Tout cela est un passé malheureux dont le souvenir est entretenu par un pouvoir algérien aux abois. Il et en effet tellement facile d'exciter les Algériens  contre la France quand ça va mal.

    Pout conclure il serait temps pour la  France de cesser de quémander de l'Algérie une amitié  que celle-ci refuse. Le moment est venu de tourner la page et d'abord en abolissant les accords d'Evian. Nous sommes au 21 è siècle et l'Algérie est un pays comme les autres, ni plus ni moins. Même s'il reste vrai que, de chaque côté de la Méditerranéen, il y a encore des primes à gagner pour les uns comme pour les autres.