
Source : discours de Trump au bal du Congrès 12 12 2025.
Donald Trump a déclaré au bal du Congrès qu'il se voyait bien le leader des nations européennes. Sérieusement ce ne serait pas pire vu le niveau des élites européennes. Théoriquement Mme Van der Leyen est le "leader" de l'UE mais elle est vomie par nos nationalistes qui visiblement lui préfèreraient Trump.
Laissons les à leurs passions destructrices mais prenons au sérieux la question du leadership en Europe occidentale. C'est une question qui se pose précisément parce qu'elle n'est pas censée se poser dans l'UE. A l'origine en effet l'UE fut conçue comme une puissance économique sans leadership politique ou militaire. Celui-ci fut confié aux Etats Unis qui permirent toutefois aux nations européennes de croire qu'elles existaient encore. Ils eurent même la magnanimité de permettre aux Anglais et aux Français de se doter d'armes nucléaires, mais en fait dès l'origine l'UE et l'Otan ne furent que des instruments de l'Empire d'Occident dont la capitale est Washington.
Les nationalistes européens voient donc naturellement en Trump le chef des nations européennes débarrassées de l'UE mais en faisant cela ils se rendent encore plus dépendants des USA, car individuellement chaque nation européenne ne pèse pas lourd dans le monde d'aujourd'hui.
Existe-t-il une alternative à cette domination américaine qui justifie que le Président des USA se voit de fait le leader des nations européennes ?
Voici la réponse d'un patriote français. C'est mon meilleur ami. Il est polyglotte et a des liens familiaux franco anglo américains d'une part et franco germano suisses d'autres part. C'est donc un parfait européen et un occidental mais il n'oublie jamais qu'il est français et chrétien d'abord. Ce qu'il m'a dit vaut peut-être réflexion.
Selon lui la France comme toutes les nations européennes doit accepter de faire partie de l'Empire américain et ne peut s'en détacher sauf à devenir une dictature communiste ou poutinienne. Toutefois pour alléger le poids de l'Amérique dans tous les domaines, la France peut travailler au renforcement et à la réforme de l'UE dans le cadre transatlantique.
Pour cela un authentique dialogue y compris musclé parfois , est nécessaire avec les Etats Unis. Cela implique aussi une réforme de l'Otan permettant l'émergence de l'Europe en tant que puissance militaire disposant d'une garantie nucléaire reconnue, et cela même si elle est limitée à la sanctuarisation du seul territoire français ou anglais. Cette autonomie stratégique européenne va d'ailleurs dans les vues de Trump.
Mais, avec ou sans Trump, les Européens ont d'abord des intérêts occidentaux qui leur sont propres. Face à la Russie bien sûr mais aussi et encore plus , face au sud global et aux dangers d'un monde chaotique.
La prospective va dans ce sens et il n'est pas exclus que, confrontée aux mêmes défis, l'Amérique ne soit contrainte de cogérer l'Occident face à la menace globale d'un monde redevenu barbare. L'histoire nous l'enseigne.
Rome dut partager l'Empire en deux pour mieux le gérer. Peut-être l'Amérique y songe t elle aussi s'agissant de l'Empire américain dans lequel nous vivons ? Entre Trump et Mme Van der Leyen le choix est celui du réalisme et de la complémentarité qu'imposent les faits.