Oublions les diatribes obscurantistes de vieux curés qui voient le diable derrière les tristes dérives commerciales d'Halloween pour nous souvenir que la Toussaint n'est que la forme christianisée de la vieille fête celte de Samain, le Nouvel An des Celtes. Loin d'être une histoire à dormir debout de fantômes et d'horribles créatures, la nuit du 31 octobre, la nuit de la Toussaint est une fête de la vie éternellement renouvelée ( symbolisée par le gui toujours vert ) Pour les Celtes la nuit de la Toussaint est une porte magique hors du temps entre le monde des vivants et celui des morts.
Chez des peuples qui croyaient non seulement à la Vie Eternelle mais aussi à la réincarnation, le catholicisme n'eut pas de difficulté à enseigner la doctrine de la communion des saints, la communauté des vivants et des morts dans la foi en Jésus-Christ.
Les vieilles croyances celtes n'en ont pas moins survécu sous le vernis chrétien, c'est pourquoi malgré l'interdiction catholique de toute forme de communication directe avec les morts, la croyance populaire aux diverses formes d'esprits revenant hanter les vivants est restée très vivace.
C'est ainsi qu'il n'y a pas si longtemps en Bretagne, lors de la nuit de la Toussaint, il était coutume de laisser une bûche dans l'âtre, pour accueillir et réchauffer les revenants censés parfois rendre une visite à la maison où ils avaient vécu. En breton la fête de la Toussaint s'appelle Kala-Goanv, les calendes d'hiver, le début du temps noir et obscur qui rend flou les limites entre le monde des morts et celui des vivants. Nous entrons désormais dans le miz du (le mois noir ) puis suivra décembre miz kerzu ( le mois très noir ) et alors nous remettrons une bûche lorsque reviendra la Lumière portée par le Christ dont la date de naissance fut fixée au 23 décembre pour la faire coïncider avec les vieilles fêtes païennes du solstice d'hiver.
Au-delà des mascarades d'Halloween et de présumés diableries ayons une pensée cette nuit pour les êtres chers qui nous ont fait ce que nous sommes!