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Christianisme - Page 17

  • 4) Catholicisme et France.

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    Cette note est la conclusion des trois notes de réflexion précédentes et  ne  saurait surprendre ceux qui pensent que  l'Eglise et  notre vieux pays sont  liés de toute Eternité. La France est  née de l'Eglise, tout autant que celle-ci a été  modelée par elle lorsque les Francs faisaient la loi à Rome. C'est donc bien de cela dont il s'agit, c'est à dire du retour de la France catholique.

    La France est d'abord une entité spirituelle qui agit de par le monde par le rayonnement de sa foi et de ses idées.  Au Moyen-âge, bien plus que par sa domination démographique et politique, ce furent les bâtisseurs de cathédrales et d'abbayes qui diffusèrent son influence.

    Etrange coïncidence, le héros dans l'affaire du migrant fou d' Annecy, Henri d'Anselme, faisait son pèlerinage en allant d'une cathédrale de France à une autre, au nom de cette même foi. Il n'y a pas de hasard.

    Mais la France des cathédrales devient aussi celle des mosquées me direz vous. Certes, mais est-ce si grave si tous les croyants mettent la France de nouveau au service de Dieu ? 

    Dans la France sans foi ni loi de 2023 les  musulmans ne sont pas de trop pour entrer en résistance avec nous pour affirmer la place de Dieu dans l'espace public par le port du voile ou  le retrait derrière la clôture monastique.

    Ces comportements et ces choix font scandale parce que selon les critères de la modernité la religion appartiendrait au passé et devrait disparaitre; ce dont la France aurait  besoin ce ne serait pas de religion mais de se  refonder en devenant une start up nation.

    Pourquoi  pas ?  l'Intelligence artificielle  peut même y aider, mais sous réserve que Dieu soit premier servi comme disait Jeanne d'Arc.

    Or pour l'heure c'est au contraire Satan  qui mène le jeu à juger de l'actualité. Le peuple de Dieu ne peut donc qu'appeler à une refondation de la République sur la base d'un christianisme authentique et bien compris. Cela commence par une relecture chrétienne de la devise républicaine. 

    En effet la liberté est fondée en Dieu, elle n'est pas celle du Tout à l'Ego. 

     L'égalité est un concept mathématique qui ne doit pas être confondu avec le principe d'équité sinon les êtres humains sont transformés en abstractions statistiques dépourvues de réalité charnelle. 

    Quant à la fraternité elle dérive de l'amour du prochain et ne peut être imposée par la loi, ou par la force des baïonnettes  révolutionnaires . La République est donc fourvoyée  dans l'erreur intellectuelle et morale depuis 1789 , sa vraie devise est chrétienne et se lit Liberté, Equité, Charité. 

    Mais la  France ne souffre pas seulement de sa République dévoyée, elle est aussi frappée d'une fièvre d'américanisation galopante qui rend obsolète son modèle laïc, athée ou agnostique alors même que l'émigration musulmane  l'oblige à inventer un modèle sociétal à l'américaine qui n'exclue pas la religion..  

     C'est ce modèle qui permet aux Amish ou aux Mormons de vivre à leur guise dans le plein respect de la Constitution américaine, tout comme la communauté LGTB dont le  prosélytisme agressif trouve son origine dans le vieux fond messianique puritain de l'Amérique., comme si  le  drapeau arc en ciel était devenu le symbole de la nouvelle terre promise. 

    C'est malheureusement la tendance aussi dans notre France américanisée et l'on peut rêver mieux comme terre promise.  Mais pour cela  il faut proposer  un authentique contre  modèle sociétal, religieux, mais à la française.

     "In God  we trust"  (" Nous avons confiance en Dieu" ) proclame l'Amérique. Une France américanisée tournée vers l'avenir ne peut que partager cette confiance. Mais avec une petite différence car notre Dieu n'est pas celui du Far West, il est  celui des racines européennes du Droit et de la démocratie. C'est ce que  nous rappelle  la vieille devise anglo normande   "Dieu et mon Droit", cette devise doit aussi être celle de la vraie  Europe,  pas cette UE  mort née et jamais baptisée des technocrates de Bruxelles, mais l'Europe de la foi et des croyants que la France a vocation à rassembler.

    Mais bien entendu si mon discours vous paraît trop réactionnaire ( ce qu'il est dans le bon sens du terme ),  vous pouvez toujours lui préférer le discours moderne de  M. Mélenchon,( moderne dans le pire sens du terme), vous pouvez rêver d'une  VI è République des Sans Culottes, des Sans Foi ni Loi, des  Sans Vergogne, des Sans Papiers, des  Sans Frontières " !

    Vous pouvez, mais vous serez déçus car cette  République est Sans  Avenir, et elle est Sans Avenir  parce qu'elle est  la République  des Sans Dieu.

     

     

     

  • 3) Tradition et catholicisme.

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    Dans notre dernière note intitulée 2) Initiation et religions nous avions exprimé une préférence pour un catholicisme traditionnel qui ne se réduisit pas au refus du modernisme. Il nous faut maintenant justifier ce choix alors même que le catholicisme est justement malade du modernisme.

    Il  est en crise  parce qu'il lui faut s'adapter aux réalités très relatives du temps  tout en restant ancré dans la Tradition. Le problème n'est pas nouveau, il en est ainsi depuis les origines du christianisme. Au début de l'Eglise, les partisans juifs de Jésus voulaient maintenir le ritualisme juif.  L'église  de Jérusalem  autour de  Jacques s'opposa ainsi  à l'ouverture au monde des disciples de Paul, qui  ne souhaitaient pas imposer la circoncision aux partisans de Jésus issus de la société païenne.

    De même aujourd'hui les Traditionalistes s'opposent aux courants modernistes issus du Concile Vatican II. Ils refusent l'innovation  au nom du ritualisme catholique issu de la Contre Réforme.

    Rien de bien nouveau car historiquement les modernes se sont souvent opposés à Rome au nom de la réforme. Le problème est que dès que les réformes aboutissent à la  Réforme, celle-ci  à son tour connaît de nouveaux courants dissidents et ainsi de suite. Inutile donc de refaire la Réforme toujours à refaire. Ceci dit la défense de la Tradition n'est pas  la régression dans le passé.  Il est au contraire vital  de laisser jouer l'Esprit dans les institutions car  c'est  la condition de ce " Et je ferai toutes choses nouvelles "  (Jean II ) situé à l'horizon de toutes les apocalypses.

    Mais comment faire direz vous ? En conciliant   la  Tradition, son ritualisme et  sa discipline à la liberté de pensée qui nourrit la démarche de foi , et parfois l'envol mystique de l'âme.

     L'église catholique devait donc encourager ses Traditionalistes à continuer dans la foi pour  combattre les erreurs modernes. Mais plutôt que de les combattre elle devrait les inciter à être de vrais Traditionalistes, ce qu'ils ne sont pas actuellement. La démarche traditionnelle  ne se réduit pas à la messe en latin et  à tel ou tel rite catholique ancien, car  elle est de nature ahistorique  et  de nature métaphysique. C'est aussi une démarche libre incompatible avec la psycho rigidité conceptuelle.

    La Tradition a toute sa place dans le catholicisme et doit y retrouver son expression collective . Mais comment ?

    D'abord sans doute en apaisant la querelle avec les intégristes de la Fraternité Saint Pie V par exemple, mais également en levant l'excommunication contre la Franc-Maçonnerie  dont on ignore trop souvent  le caractère hautement spirituel et traditionnel de certaines obédiences.  Enfin et surtout en posant la question  de savoir quelle organisation ecclésiale, de type ordre ou  confrérie, serait capable de proposer un catholicisme traditionnel et initiatique. 

    Il y a pour cela une demande des baptisés et au-delà, ne pas y répondre c'est  laisser à l'islam seul la résistance traditionnelle contre les dérives de la modernité. Car cette résistance doit maintenant s'organiser, particulièrement en France dont on dit qu'elle est la fille aînée de l'Eglise.

     Cela vaut bien encore un ultime effort de réflexion. Ce sera celui de  la prochaine note intitulée  "Catholicisme et France "

     

     

     

     

     

  • 2) Initiation et religions

     

     

     

     

    2939_2.jpgPeut-on refuser la modernité ? Telle était la question posée  dans notre note 1) Tradition et initiation.

    La présente note répond que la modernité n'est que l'instant qui passe, une mode passagère et que l'on trouve toujours plus moderne ou plus ringard que soi selon le point de vue que l'on adopte. Il faut au contraire se situer dans l'Eternel , le Traditionnel, pour mieux accueillir le présent et ne pas être victime de l'illusion moderne. C'est en cela que consiste la démarcher initiatique, la boussole qui permet de ne pas se perdre dans les confusions de l'instant présent.

    L'initiation a bien des définitions selon sa nature, maçonnique ou chamanique par exemple, aussi vaut-il mieux en donner une définition générale , à savoir qu'elle est  la libre démarche de la conscience et de l'intellect confrontés à la complexité du monde.

    Elle commence avec l'homo religiosus et la démarche du premier chamane, fondateur de la première religion dont il est en même temps le Grand Prêtre. La religion est donc la forme collective, extérieure et  figée de la démarche initiatique individuelle.  Initiation et religions sont liées mais trop souvent les détenteurs du pouvoir religieux l'absolutisent et s'opposent  à la libre démarche initiatique traditionnelle.

    Les doctrines religieuses sont ainsi présentées comme des Mystères absolus  qu'il est interdit d'interpréter par le symbolisme et la libre démarche de la conscience. C'est cet interdit qui explique l'hostilité du catholicisme envers la Franc-Maçonnerie, celle des Ulémas islamiques à la démarche libre des soufis, ou encore la non reconnaissance du judaïsme libéral par les juifs religieux. 

    Si l'on met à part le cas des religions orientales, le problème des  religions monothéistes est de reconnaitre la démarche initiatique, cela vaut tout  particulièrement du christianisme qui  fut à l'origine une religion initiatique, en particulier à travers le symbolisme vivant  eucharistique. Aujourd'hui  le christianisme oublie ses origines et tend à devenir  une religion  humaniste désacralisée et c'est dommage car parmi toutes les religions il est  la voie initiatique qui concilie le mieux le Sacré et l'humain, et qui donne aussi un sens à l'Histoire. 

    Il y a  en effet un avant et un après Jésus-Christ. Le christianisme est le sens de l'Histoire, comme l'exprime si bien Teilhard de Chardin .Il ne se réduit pas à l'église de Rome et s'exprime à travers diverses confessions parmi lesquelles on choisira en fonction de  sa culture et  de ses racines.

    Et là, compte tenu de l'importance de l'élément  traditionnel dans la démarche religieuse faut-il donner la préférence au catholicisme traditionnel ? Pas nécessairement car nos Tradis  cathos confondent Tradition et  Contre Réforme. On peut néanmoins regretter le rejet dont ils sont  l'objet de la part du pape François et des tenants de l'église post conciliaire. Ce rejet ne fait qu'aggraver les problèmes de l'église catholique.

    Celle-ci va mal, non par excès de traditionalisme mais par oubli du christianisme initiatique de ses origines.

    Ceci nous ramène à l'époque des catacombes lorsque Rome s'effondrait sous les coups des Barbares, un peu comme aujourd'hui. Cela vaut réflexion. Ce sera celle de la prochaine note intitulée : 3) Religions et catholicisme.