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Christianisme - Page 17

  • 2) Initiation et religions

     

     

     

     

    2939_2.jpgPeut-on refuser la modernité ? Telle était la question posée  dans notre note 1) Tradition et initiation.

    La présente note répond que la modernité n'est que l'instant qui passe, une mode passagère et que l'on trouve toujours plus moderne ou plus ringard que soi selon le point de vue que l'on adopte. Il faut au contraire se situer dans l'Eternel , le Traditionnel, pour mieux accueillir le présent et ne pas être victime de l'illusion moderne. C'est en cela que consiste la démarcher initiatique, la boussole qui permet de ne pas se perdre dans les confusions de l'instant présent.

    L'initiation a bien des définitions selon sa nature, maçonnique ou chamanique par exemple, aussi vaut-il mieux en donner une définition générale , à savoir qu'elle est  la libre démarche de la conscience et de l'intellect confrontés à la complexité du monde.

    Elle commence avec l'homo religiosus et la démarche du premier chamane, fondateur de la première religion dont il est en même temps le Grand Prêtre. La religion est donc la forme collective, extérieure et  figée de la démarche initiatique individuelle.  Initiation et religions sont liées mais trop souvent les détenteurs du pouvoir religieux l'absolutisent et s'opposent  à la libre démarche initiatique traditionnelle.

    Les doctrines religieuses sont ainsi présentées comme des Mystères absolus  qu'il est interdit d'interpréter par le symbolisme et la libre démarche de la conscience. C'est cet interdit qui explique l'hostilité du catholicisme envers la Franc-Maçonnerie, celle des Ulémas islamiques à la démarche libre des soufis, ou encore la non reconnaissance du judaïsme libéral par les juifs religieux. 

    Si l'on met à part le cas des religions orientales, le problème des  religions monothéistes est de reconnaitre la démarche initiatique, cela vaut tout  particulièrement du christianisme qui  fut à l'origine une religion initiatique, en particulier à travers le symbolisme vivant  eucharistique. Aujourd'hui  le christianisme oublie ses origines et tend à devenir  une religion  humaniste désacralisée et c'est dommage car parmi toutes les religions il est  la voie initiatique qui concilie le mieux le Sacré et l'humain, et qui donne aussi un sens à l'Histoire. 

    Il y a  en effet un avant et un après Jésus-Christ. Le christianisme est le sens de l'Histoire, comme l'exprime si bien Teilhard de Chardin .Il ne se réduit pas à l'église de Rome et s'exprime à travers diverses confessions parmi lesquelles on choisira en fonction de  sa culture et  de ses racines.

    Et là, compte tenu de l'importance de l'élément  traditionnel dans la démarche religieuse faut-il donner la préférence au catholicisme traditionnel ? Pas nécessairement car nos Tradis  cathos confondent Tradition et  Contre Réforme. On peut néanmoins regretter le rejet dont ils sont  l'objet de la part du pape François et des tenants de l'église post conciliaire. Ce rejet ne fait qu'aggraver les problèmes de l'église catholique.

    Celle-ci va mal, non par excès de traditionalisme mais par oubli du christianisme initiatique de ses origines.

    Ceci nous ramène à l'époque des catacombes lorsque Rome s'effondrait sous les coups des Barbares, un peu comme aujourd'hui. Cela vaut réflexion. Ce sera celle de la prochaine note intitulée : 3) Religions et catholicisme. 

     

     

     

  • 1 ) Tradition et initiation.

     

     

    2939_2.jpgLes catholiques  traditionalistes se revendiquent de la Tradition. Ils ne sont pas les seuls et le plus célèbre d'entre eux fut  René Guénon mort au Caire après s'être converti à l'islam. 

    Il y aurait donc "Tradis" catho et islamo "Tradis"?

    Il n'en est rien, il se trouve seulement que toute religion comporte un aspect extérieur, exotérique qui la différencie des autres, et une dimension ésotérique qui leur est commune parce qu'elle est ancrée dans la Tradition initiatique. Celle-ci est de nature  métaphysique et ahistorique mais elle est confirmée par la paléoarchéologie. La Tradition commence lorsque que  le primate darwinien est devenu être humain en manifestant une préoccupation métaphysique qu'il exprime dans l'enterrement de ses morts. L'homo était né mais il n'était homo que parce que religiosus.

    Renoncer à être un homo religiosus est donc une régression de l'Evolution, celle dont  nous menace le développement de l'Intelligence Artificielle. C'est ce refus vital de la régression évolutive qui unit au-delà de leurs différences confessionnelles les Tradis de toutes origines. Tous ont  en commun le refus de la modernité  qui aboutit à la décadence civilisationnelle que nous constatons en Occident : refus de tout  autorité spirituelle, abandon de la métaphysique  et inversion des valeurs. 

    Tel est le constat que nous imposent les évènements que nous vivons chaque jour, constat que  René Guénon avait déjà établi dans son livre " La crise du monde moderne" paru  en  1927.

    Mais ce constat fait, peut-on refuser la modernité ?

    Cela mérite une réflexion que je vous propose de commencer dès la prochaine note intitulée 2) " Initiation et religions"

     

  • Le christianisme comme initiation et non plus comme religion.

     

                                                       

                                                                                                  112705433124.jpgl      

     "Crois en la Vie Eternelle et aime ton prochain comme toi-même !" Paroles chrétiennes par excellence pensez-vous. Certes mais pas que.

     Bien sûr ces paroles sont celles d'un juste qui a mal fini pour avoir été pris pour un autre. Mais ce sont des paroles de vérité qui appartiennent à toute l'humanité, et il n'est pas besoin d'être chrétien pour  les pratiquer.

    Quant à la fameuse phrase de Jésus se définissant comme " La Voie, la Vérité et la Vie" c'est le bouddhisme qui nous aide à la comprendre. Ces  paroles renvoient à la construction mentale  du monde  par chacun d'entre nous, construction illusoire mais qui définit l'Etre pour,  et en chacun d'entre nous.

    Par ces paroles Jésus nous invite à être libre en conscience et vérité, c'est à dire   dans le seul rapport à la conscience. La liberté est au cœur de son message en effet.

    " Crois en la Vie Eternelle et aime ton prochain comme toi-même !"  La Religion se résume à ces paroles de Jésus, qui furent ensuite prêchées par une religion particulière qu'il ne voulut jamais instaurer. Aujourd'hui certains  chrétiens   voient même dans le  christianisme la  religion de la sortie des religions. Cela me semble vrai.

    En effet au-delà  de ses divers habillages théologiques et culturels, le christianisme est extrêmement simple et facile à pratiquer. Pour être chrétien il suffit d'aimer la vie dans le respect de ses lois et dans l'amour des créatures, à commencer par celui des êtres humains.

    "Crois en la Vie Eternelle !" Ceux qui  y croient vivent leurs vies sereinement  dans la continuité de l'Eternité.  Ils n'ont même pas besoin de se référer à  la Résurrection car la Vie Eternelle est au cœur de l'expérience humaine et ne relève du paranormal que par notre ignorance de la profondeur du Réel..

      En illustration citons l'expérience du docteur Elisabeth Kubler-Ross. Celle-ci était découragée dans son travail de recherche auquel elle allait renoncer lorsqu'apparut dans son bureau une ancienne malade, une certaine Mme Schwartz, morte  depuis plusieurs mois. Celle-ci remercia d'abord le médecin de ses soins et ensuite   lui demanda de reprendre ses recherches concernant l'accompagnement des mourants et l'étude de leur passage en mode éternel.

    C'est une apparition qui  rappelle celles  de Jésus à ses disciples découragés.  Quant à l'injonction de Jésus d'aimer son prochain comme soi-même vous la retrouvez dans l'injonction du Bouddha à la compassion "Que tous les êtres soient heureux !"

    Rien de plus naturel qu'une telle attitude qui conditionne  la vie et la survie des sociétés humaines et celle de la planète. L'amour du prochain et de toutes les créatures est la condition de la paix entre les nations et de la survie des espèces, espèce humaine comprise. Telle est la Religion, le mécanisme biologique fondamental de la vie et de l'équilibre des écosystèmes.

    Dans le cœur de l'homme il n'y a qu'une Religion exprimée par les divers symbolismes,  celui de l'Eucharistie chrétienne en particulier. Mais il ne peut exister de religion universelle du fait de l'infinie variété des cultures humaines et du jeu permanent de l'Esprit avec lui-même.

    En fait la Religion existe en toute religion, ou philosophie religieuse  particulière, qui  permet la démarche libre de l'Esprit,  condition de la tolérance et de l'œcuménisme spirituel.

    En ce jour de Pentecôte où est censé souffler l'Esprit, puisse   l'église catholique cesser de condamner la libre démarche initiatique et se souvenir  que la marche vers le Christ en l' Homme est le sommet de l'initiation. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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