Eglise pour tous ? Une fausse bonne idée.

 

A Fatima le pape a appelé à construire une église ouverte  à tous; ce qui est une fausse bonne idée dans le contexte de la déclinante église catholique actuelle. Son appel est  un signe de faiblesse mais il mérite d'être entendu par ses implications spirituelles et politiques.

A qui s'adresse-t-il donc ? A des convaincus qui pensent comme lui. Mais dans ce cas il faudrait savoir comment il va s'y prendre pour ouvrir les portes de sa chapelle, et pourquoi faire ? 

Eglise ouverte pour tous ? Ouvrir les portes et les fenêtres actuellement c'est provoquer dans l'institution un grand courant d'air aux effets ravageurs. Le mécréant que je suis préfère conseiller au  pape de ne pas prendre ce risque et d'être d'abord le pape de son église en s'appuyant sur ce qui y fonctionne encore, c'est à dire le catholicisme traditionnel, les ordres monastiques, l'Opus Dei ou l'Œuvre d'Orient par exemple. 

Toutefois dans le désert religieux dans lequel nous vivons son  appel  est inspiré par le Ciel ( par la Vierge de Fatima ? ) car c'est  un appel au service de Dieu. Mais dans ce cas comment servir Dieu en rassemblant au-delà du catholicisme ?  Pour donner un sens concret au message papal peut-être faut-il partir du peuple de Dieu dont on sait où il commence en Jésus-Christ, mais dont nul ne sait, sinon Dieu, où il finit dans les cœurs et les consciences.

L'appel du pape  est un appel au rassemblement du peuple de Dieu dans le refus d'une société athée, matérialiste et mortifère. C'est un appel œcuménique qui concerne le chrétien comme le juif comme le musulman. Mais c'est aussi un appel  qui implique des prises de position politiques nettes et sans compromis, plutôt à droite, et c'est peut-être bien là  toute la contradiction de notre pape gauchiste !

L'Eglise ouverte à tous qu'il a dit ?

Selon les informations parvenues des JMJ il semble que le pape François aime improviser ses discours plutôt que de suivre un texte, peut-être préparé par d'autres. Il aime   " se lâcher" comme on dit. Et à Fatima il s'est lâché en proposant aux jeunes son "église ouverte à tous".

Comme on est d'accord avec lui ! Mais comment le croire face aux contradictions permanentes d'une institution qui nourrit le monde de belles paroles  ? Et surtout qui se montre incohérente dans les faits, à commencer dans le domaine de la sexualité.

Comment prendre au sérieux la doctrine sexuelle catholique sur la chasteté par exemple ,quand les jeunes des JMJ se gardent bien de la pratiquer et donnent un sens très concret à l'incarnation de l'amour sur terre, mais sans oublier le préservatif. 

Il faudrait tout de même savoir ce que veut dire "église pour tous" là où il n'y a qu'exclusion, ou presque.

 A mon tour de me "lâcher" sur ce blog pour déplorer l'exclusion de l'Eucharistie dont sont victimes les divorcés catholiques remariés, dont je suis. Où est l'amour et le pardon dans cette exclusion ? Evidemment je pourrais faire semblant et communier quand même, mais le mensonge et l'hypocrisie me sont détestables, et quand il y a une règle elle doit être respectée.

 Heureusement l'Eglise ne se réduit pas à l'église catholique et à son incohérence. Voilà pourquoi j'aime encore entrer dans une église lorsqu'elle est vide pour y prier en conscience et vérité, mais  je ne vais plus à la messe depuis longtemps.  J'aimerais pourtant  m'impliquer dans cette Eglise qui me parait indispensable à notre temps et surtout à celui qui vient.

Heureusement Dieu  m'a fait la grâce de la foi envers et contre tout et si j'ai des doutes sur l'église de Rome je crois en l'Eglise et je pratique  à ma manière un christianisme libre basé sur la prière et la contemplation, en mon âme et conscience. En outre parce que j'aime l'efficacité et le concret, je soutiens une institution catholique admirable, à savoir l'Œuvre d'Orient. Si l'Eglise de tous a un sens, c'est dans cette ONG remarquable qui a vocation à devenir le lieu privilégié de la rencontre de l'Orient et de l'Occident, à l'horizon de Jérusalem et de la commune culture monothéiste.

L'Œuvre d'Orient n'est pas toute  l'église catholique certes, mais elle permet de ne pas désespérer de cette dernière. Dossier à suivre.

Israël : un vote casi messianique.

 

 

 

La situation en Israël devrait attirer notre attention car elle illustre l'état d'un monde dans lequel le clivage des opinions entre  religieux et  non religieux devient un facteur politique. Ce clivage particulièrement visible en Israël puisqu'il le fonde depuis son origine ( le sionisme étant une idéologie laïque et socialiste que les plus radicaux des juifs religieux n'ont jamais reconnue) vaut aussi pour la France et tout l'Occident.

En Occident judéo-chrétien, et sous l'influence de l'immigration musulmane qui place Dieu et sa Loi au cœur du débat sociétal, juifs et chrétiens  prennent conscience à leur tour du fossé qui les sépare des populations sécularisées en perte de repères spirituels, et soumises à la fausse éthique hédoniste du Tout à l'Ego.

Cette fausse éthique portée par les médias bien pensants conduit à la judiciarisation de la société et à l'affaiblissement de toutes les autorités, à commencer par celle de l'Etat. C'est ce que refusent Netanyahou et les religieux en Israël. A travers la réforme judiciaire qui vient d'être adoptée par la Knesset, c'est non seulement la suprématie abusive  des juges de la Cour Suprême sur la Knesset qui vient d'être abolie, c'est aussi un signal fort envoyé aux partisans d'une morale de la responsabilité individuelle ancrée dans le respect de la Loi naturelle et divine. Désormais en Israël une majorité politique portée par les partisans de Dieu et de sa Loi ne sera plus soumise au diktat d'un simple tribunal humain. Allah Akbar ! ' (Dieu est le plus grand ) disent les musulmans à juste titre.

Ce rappel à la Loi divine s'inscrit dans la vocation messianique d'Israël que  le christianisme et l'islam n'ont pas aboli. On peut donc considérer que le vote de la Knesset a une valeur universelle et ne peut qu'encourager celles et ceux qui entrent en résistance morale parce qu'ils ont pris conscience de la dérive d'un monde sans Dieu.