Le voile intégral vise à la séparation radicale d'avec le monde profane c'est aussi le choix du mystique chrétien ou de quelque religion que ce soit, qui veut consacrer sa vie entièrement à Dieu. Le méditant bouddhiste s'enferme à temps ou à vie dans une hutte de méditation. La carmélite s'enferme à vie derrière une grille qui, pour ne pas être celle de la burqa, en a néanmoins le même sens religieux.
Ces choix extrêmes sont en soi discutables, mais ils impliquent un enfermement choisi afin de vivre hors de la société profane. On peut donc argumenter qu' une femme musulmane peut revendiquer le choix de vivre cloîtrée derrière la grille de sa burqa. L'argument est faux car son isolement ne vise ni à lui interdire la procréation, ni de vivre une vie profane. Il ne s'agit plus là d'un choix mystique individuel mais bien d'un défi lancé à la société profane au nom d'un islam totalitaire qui ignore la démocratie et veut la soumettre à sa loi.
Le voile intégral entraine le conflit avec la société profane et ne permet ni l'accomplissement serein de l'être humain dans la vie de tous les jours, ni la sérénité de la clôture de séparation d'avec le monde profane.Le voile intégral n'est qu'un pavillon noir de pirate refusant les lois. Un islam moderne et tolérant n'imposerait pas la burqa aux femmes pieuses, mais il inventerait la forme musulmane du couvent pour celles qui veulent se consacrer entièrement à Dieu.....Mais ceci est une autre histoire.
A l'heure où les affrontements interconfessionnels enflamment l'Afrique et le Moyen-Orient, force est de constater que les religions sont des marqueurs identitaires forts, tout autant que des voies spirituelles. Il en résulte qu'elles sont en concurrence sur le marché du religieux afin d'augmenter le nombre de leurs pratiquants.
Le douloureux conflit syrien oppose pour l'essentiel la minorité alaouite au pouvoir à une révolte sunnite. Le chef de l'Etat syrien, Bachar el Assad est alaouite et nombre de musulmans considèrent que la secte alaouite issue de l'islam chiite, n'est pas musulmane. Le frère de l'ancien président syrien, Hafez el Assad avait dû obtenir des dignitaires musulmans sunnites et chiites du Liban des fatwas reconnaissant les Alaouites comme musulmans, ceci afin de marier un de ses fils avec une princesse de la famille régnante saoudienne.