Dieu, famille, patrie.

La visite de Giorgia Meloni  à Bruxelles n' a pas défrayé le chronique et a surtout été marquée par un pragmatisme réciproque sur tous les sujets. En fait  les technocrates bruxellois commencent à comprendre que les gouvernements dits " populistes" sont aussi européens que celui d'Emmanuel Macron ou  d Olaf Scholtz.  Mais ils le sont autrement  et Bruxelles devra s'y habituer.

Si donc le pragmatisme commence à s'imposer, peut-être est-il temps de préparer une refondation de l'UE prenant en compte les thèses qui s'opposent à la doxa mondialiste et libérale libertaire  des élites. Cette doxa n'a jamais été le fait des peuples européens qui n'ont jamais été consultés et qui commencent à se faire entendre.

Pour sa première visite la dirigeante italienne a mis sur le tapis les questions économiques urgentes  et la gestion des flux migratoires, et elle l'a fait au nom du peuple italien. D'autres peuples suivront qui poseront la question de leur identité et de celle du continent au-delà de l'habituel bla bla bienpensant.

Ce sera l'occasion de rappeler que construire l'Europe sans racines chrétiennes est impossible. Il n'est pas nécessaire pour cela d'adopter le slogan de Giorgia Melonipour "Dieu, famille, patrie" qui   rappelle trop celui de Vichy "Travail, famille, patrie" mais il faut remettre Dieu au  cœur du projet politique européen et occidental.

Voilà pourquoi pour l'UE, et d'abord pour la France, je  préfère la  devise des anglo-normands "Dieu et mon Droit " qui ne  réduit pas l'action  politique  à l'intérêt particulier de la famille et du territoire. Cette devise  a fait le succès de l'Angleterre et  sauvé la France de ses  désastres quand elle fut appliquée avec succès  par  Jeanne d'Arc et de Gaulle. Elle pourrait aussi sauver l'UE de son néant existentiel et politique.

Quant à la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité, elle ne peut valoir pour l'Europe car pour nos voisins elle est incompréhensible. Hors de la France cette devise est reçue comme une abstraction hors sol avec  cette égalité  de têtes guillotinées à même niveau,  et cette fraternité qui  n'a jamais existé qu'imposée par les baïonnettes révolutionnaires.  Quant à la liberté chez la plupart de nos voisins elle n'a des sens que dans la  référence à Dieu et au Droit.

La vieille  culture de l'Occident est systématiquement soumise aux delete et suppress de la Cancel Culture. Pour stopper cette évolution  un grand Reset culturel  s'impose et il faut le placer sous le signe de   Dieu et du Droit, mais  pas  celui de la CEDH mais bien de mon Droit national, régional et local dans le respect du principe de subsidiarité . 

Soyons en bien avertis, sans ce reset l'Occident va sombrer  dans  l'anarchie ethnique et sociétale , et  laisser  le  Big Brother électronique chinois  inspiré de Confucius, prendre non seulement le contrôle de la planète mais aussi celui de nos consciences.

Le catholicisme contemporain en péril.

Source le livre " Le catholicisme contemporain en péril" Editions Artège, du Père Philippe Capelle-Dumont, philosophe et théologien.

L'analyse est un constat lucide du déclin de l'église catholique d'un point de vue strictement catholique romain. A ne pas confondre avec le déclin du christianisme. Avec tout le respect pour l'immense érudition du Père Capelle-Dumont son point de vue confond l'Eglise, le christianisme et la crise de l'institution romaine. En termes statistiques le christianisme se porte plutôt bien et les évangélistes n'ont pas du tout l'impression que l'Eglise est en déclin lorsqu'ils vident les paroisses catholiques comme au Brésil par exemple. Est-ce si grave si la foi y trouve son compte ?

Ce qui est grave par contre et que l'ouvrage analyse fort bien, ce sont les conséquences culturelles du déclin du catholicisme pour la civilisation qu'il a fait naitre et portée pendant des siècles, c'est à dire l'Occident. L'ouvrage a écrire serait donc " L'Occident en péril faute de catholicisme".

L'histoire et la culture de l'Occident sont en effet liées au catholicisme, y compris dans sa critique et son rejet, qu'il s'agisse de la Réforme protestante ou des Lumières. Alors que l'Orient grec et bientôt russe, créait son identité chrétienne et nationale en rompant avec Rome lors du grand schisme de 1054, l'Occident se construisait en déconstruisant le catholicisme.

Le processus de déconstruction est maintenant achevé mais il laisse un grand vide et la nostalgie d'une culture universaliste chrétienne normée par Rome.

Comment alors réinventer le catholicisme ? Le Père Capelle-Dumont ne le dit pas mais il termine son livre par un chapitre intitulé "Eloge de la spiritualité joyeuse" Tout le monde en sera d'accord car la joie est universelle, c'est à dire catholique.

Poutine parle, Biden n'a rien à dire.

Poutine parle beaucoup en ce moment, et il nous faut l'écouter plutôt que le diaboliser. D'abord parce que tout pécheur a droit à miséricorde et au chemin de conversion, ensuite, et surtout, parce que Wladimir Poutine nous tend un miroir dans lequel nous pouvons voir nos propres péchés. Se regarder dans le miroir et se remettre en question peut ne pas être inutile. Ceci n'empêche pas de soutenir l'Ukraine qui se bat pour la liberté. Mais que fait l'Occident de l'idéal de liberté ?  Il s'agit d'un débat de fond sur lequel hélas Biden reste bien silencieux.

J'ai à dessein usé du registre religieux car il est celui du niveau du débat, celui évoqué par Soljenitsyne   à Harvard le 8 juin 1978 dans son discours "Le déclin du courage", je cite : " Si le monde ne touche pas à sa fin, il a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-Âge à la Renaissance, cela va requérir de nous un embrasement spirituel".

Nous y sommes et Poutine ne cesse de nous le rappeler sans oublier que Soljenitsyne était un chrétien orthodoxe. Il venait de sortir du goulag et il avait compris qu'il n'y avait pas de choix entre l'effondrement et la vie spirituelle.

On objectera que Poutine cherche à instrumentaliser l'église orthodoxe contre l'Occident, mais en face Biden semble n'avoir rien à dire sinon prolonger la guerre ; ce qui n'est pas une réponse appropriée, ou alors l'Amérique n'a-t-elle plus rien à proposer au monde que la Cancel Culture ou le christianisme archaïque de ses télévangélistes ?

Si c'est le cas à quoi sert-il de se battre pour l'Ukraine ? Se battre pour être libre ? Mais libre pour quoi faire ? Pour s'auto détruire dans un rêve d'héroïnomane hollywoodien ? Se battre pour affirmer la liberté absolue de l'égo sur Twitter ? Si vraiment l'Occident n'a plus que ça à proposer, eh bien oui Poutine aura raison de détruire les satellites de télécommunication d'Elon Musk.