Touche pas à mon église ! Cela fait 2000 ans qu'ils la défendent leur église ces chrétiens coptes d'Egypte dont la langue liturgique est celle des pharaons . Un bel exemple de défense du patrimoine que nous aimerions bien imiter en notre vieille Europe où nos églises sont menacées de disparaitre du paysage.
Tout récemment dans l'émission "C est à vous" de France 5, l'ex Ministre de la Culture a laissé entendre que "les églises sans grand intérêt" pourraient être détruites, mais en même temps elle a appelé à "la mobilisation citoyenne pour entretenir et conserver ces édifices" .
Passons sur ce "en même temps" à la mode qui consiste à reculer l'heure des échéances. Sur ce sujet comme sur d'autres il faudra bien finir par trancher.
Pour que nos églises restent dans notre paysage une mobilisation citoyenne est certes nécessaire, mais elle ne saurait être qu'un slogan vide de sens si elle ne s'appuie pas sur la foi.
Ce n'est pas le cas malheureusement en Europe où les églises sont vides faute d'enfants à baptiser et de couples à marier, les collectivités territoriales ne souhaitent donc plus les entretenir, à l'exception des églises ayant une réelle valeur culturelle et patrimoniale,.
Pour garder nos églises "sans grand intérêt", il faut donc penser autrement leur usage. Une récente réflexion du Sénat sur la question suggère de les transformer en "Maisons Communes". Mais "communes" de quoi et en quoi ? Nous avons déjà des Maisons de la Culture.. Le plan du Sénat n'a de sens que si Dieu reste au coeur du projet et la croix au sommet du clocher.
Il s'agit bien en effet de remettre Dieu au coeur du projet sociétal, et non de l'exclure au nom du vivre ensemble et de la laïcité.
Au risque de choquer certains chrétiens il faut même aller jusqu'à admettre qu'il vaut mieuxc transformer une église en mosquée (là où ne vivent que des musulmans), plutôt que de la livrer aux démolisseurs, ou qu'elle soit transformée en outlet pour produits chinois.
Les " Maisons Communes" ne sauraient être que des " Maisons Dieu", gérées et partagées par des associations religieuses dans un esprit concordataire. Comme en Alsace par exemple où les églises sont parfois partagées entre catholiques et protestants.
La fonction des " Maisons Dieu" serait de promouvoir des cours de religions comparées, des prières et méditations communes, ainsi que des activité socio-culturelles intercommunautaires. L'Etat serait propriétaire des lieux et les activités contrôlées par le Ministre de l'Intérieur qui est aussi Ministre des Cultes.
La solution du problème dépend du dynamisme créatif des communautés religieuses et du contrôle de l'Etat. Mais existe-t-il encore un Etat digne de ce nom en France ? C'est à dire un Etat capable de contrôler le fait religieux et de le mettre au service de la France et de son rayonnement spirituel ?
La France est encore capable d'être porteuse de lumière et de foi, elle n'a pas besoin du catholicisme institutionnel pour cela. La vitalité du fait religieux sur le vieux continent est par contre une chance à saisir.
En Russie l'église orthodoxe est en plein renouveau avec soutien de l'Etat et l'islam russe, très surveillé, fait partie du paysage. L'église orthodoxe incarne aussi le patriotisme ukrainien et l'âme de la nation. En Europe occidentale le paysage religieux est plus diversifié et plus riche On note à la fois l'installation de l'islam populaire et la solidité de la communauté des catholiques traditionnels liés ou non à Rome. On constate aussi les progrès constants du christianisme évangélique et des mouvements spirituels les plus divers. Il y a là pleinement de quoi justifier l'activité de " Maisons Dieu" partout.
Dieu ne s'est jamais si bien porté malgré les églises vides. Pour les remplir de nouveau il n'appartient qu'à la France de se remettre à son service. C'est là sa vocation et sa raison d'être, ce que Jeanne d'Arc et De Gaulle avaient compris et que nous ne devons pas oublier pour que notre cher et vieux pays survive aux bouleversements des temps.
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