L'appel de la route

                                                      Source KTO 20 02 2023. Emission "Une autre jeunesse" : reportage sur un pèlerinage des routiers scouts d'Europe à  Vézelay                                                       

Très ringards ces jeunes avec leurs uniformes,  leur drapeau breton, ou évoquant celui des Templiers. Et que dire de leurs problèmes : rester chaste avant le mariage avec la femme de leur vie qui leur fera beaucoup d'enfants ! Ou encore rêver de servir en politique proprement ! A l'époque de Pierre Palmade et du non sens officiel des mœurs et du monde, ces jeunes sont des fous, des fous de Dieu, tout  comme moi.

Je me reconnais en eux , moi qui fus routier chrétien, et qui, comme eux, ai répondu à l'appel de la route. J'y  réponds toujours espérant encore quelques longues marches avant de faire la pause définitive le long du chemin.

J'ai beaucoup marché  et je marche encore vers Vézelay ou Compostelle, mais j'ai appris à marcher seul, et je sais que Dieu n'est pas propriété du pape. Je sais aussi que le but n'est pas Compostelle, Vézelay et encore moins Rome, mais bien  le chemin que je trace à la largeur de mes épaules, si étroit soit il.

Marchez donc sans crainte jeunes gens !  Dieu est en vous et il ne vous laissera pas tomber, quand bien même tout s'écroulerait  autour de vous. Marchez dans la confiance, même si vous ne savez où vous allez ! Dieu le sait, ou ce Jésus auquel vous attachez tellement d'importance et qui n'en demande pas tant. Marchez ! Vous êtes les vivants d'un monde qui meurt.

 

                                                                                                                                                                                                                                             

 

Victor Orban a raison trop tôt.

Le 18 février, dans son traditionnel discours sur l'état de la nation, le Premier Ministre hongrois Viktor Orban a demandé un cessez le feu immédiat en Ukraine et il a dénoncé les Occidentaux, bellicistes  selon lui. Il s'est présenté comme l'unique partisan de la paix. Cela lui vaut d'être considéré comme un allié de Poutine. Qu'en est il réellement ? Rien que l'analyse des faits.

Selon le Pentagone la guerre ne peut être gagnée par la Russie, et encore moins par l'Ukraine. Elle ne peut donc  se terminer que par un cessez le feu. C'est ce que dit  Victor Orban qui  n'est donc pas un traître à l'Occident mais qui a raison trop tôt.

En effet,  pour arriver à un cessez le feu il faut d'abord démontrer à Poutine qu'il ne peut gagner, et pour le lui démontrer il faut donc soutenir l'Ukraine jusqu'à ce qu'il soit trop affaibli pour continuer. Mais comme l'Ukraine sera elle aussi épuisée et écœurée par la guerre on ne peut pour l'instant que souhaiter sa "victoire",  en évitant tout dérapage en territoire russe,  et en se préparant à un scénario à la coréenne.

Viktor Orban ne fait que dire tout haut ce que pensent les militaires, plus réalistes que certains politiciens. 

Ukraine : buts de guerre à préciser.

Un an après le début de la guerre en Ukraine les Russes déclencheront ils, ou pas, une nouvelle offensive? Les rumeurs vont bon train, l'intox aussi et c'est sans importance car sur le terrain ils ne peuvent aller bien loin.  La  vraie question est ailleurs, elle est de savoir ce que nous ( l'Otan et l'UE) voulons faire de cette guerre.

Imaginez en effet que Poutine propose de geler la situation sur le terrain plutôt que de lancer ses troupes à l'assaut ? Faudra-t-il dire non, en faisant nôtre les buts de guerre de Zélensky qui consistent à récupérer le Donbass et la Crimée ? Ou faudra-t-il réagir en fonction d'intérêts globaux qui ne sont pas nécessairement ceux de Monsieur Zélensky ? En dernière analyse la question est aussi posée d'une désolidarisation de la France envers  l'Otan comme de l'UE si la souveraineté français a encore un sens.

Pour répondre il faut d'abord rappeler que l'union sacrée occidentale reste une nécessité militaire mais que la poursuite de la guerre pose des questions à laquelle il faut répondre. Nos amis anglais les ont déjà fort bien identifiées comme en témoigne le site de BBC news du 9 02 2023. Je cite ce que j'y ai lu :

It is a conflict without immediate, obvious end.  C'est un conflit qui n'a pas de conclusion évidente à court terme.

To how many requests from Ukraine can the answer  be yes ?  Quel est le nombre de demandes de l'Ukraine auxquelles on peut répondre affirmativement ?

For how long ? Combien de temps ?

At what cost ? Avec quelle évaluation des coûts ?

And with what consequences ?  Et avec quelles conséquences ?

Merci aux Anglais de montrer une fois de plus leur grand bon sens allié à la plus grande fermeté dans l'action. De même en diplomatie  ils pourraient peut-être nous éclairer,  car tôt ou tard c'est la diplomatie qui fixe les buts de guerre.

 Or c'est là le hic car l'Occident en général, et l'UE en particulier, semblent s'être laissés entraîner  dans cette guerre sans buts de guerre et sans diplomatie commune.

Les buts de guerre sont-ils imposés aux USA par Zélensky ou l'inverse ? Et d'abord existent-ils dans l'esprit de  Joe Biden et que valent les analyses du Pentagone dans ses décisions ?  A noter aussi que l'opinion publiqu américaine  est de plus en plus lasse de cette guerre et qu'en Europe les sondages sur le sujet sont inexistants bizarrement. Que veut l'UE  qui déroule le tapis rouge à Zélensky, tout en veillant à ce que l'Ukraine ne puisse devenir membre avant longtemps ?

Enfin le parlement français va-t-il ou non débattre du sujet ? Macron n'est pas De Gaulle et le domaine réservé en la matière devient de plus en plus un déni de démocratie.

Le moment approche où il faudra sortir du flou, voire de l'hypocrisie sur le sujet. Ne pas le faire rapidement c'est s'exposer à une offensive de paix russe qui pourrait faire éclater la belle unanimité otanienne. Je suis sûr que les Anglais sauront s'en tirer avec leur très hypocrite mais aussi très élégante diplomatie,  mais j'ai des doutes concernant la France et l'Allemagne,  pour ne rien dire des bellicistes polonais

A la place de Zélensky je serais prudent et je songerais  déjà à devenir raisonnable, c'est à dire prêt à accepter des compromis, plutôt  que de rêver reconquérir tout le Donbass et la Crimé. Et d'ailleurs s'il veut devenir européen comme il le prétend il lui faut  penser en  européen et non plus en nationaliste ukrainien.