Le samedi 30 mai la chaîne " Toute l'histoire" a programmé le documentaire de Jean-Michel Meurice intitulé " Le pouvoir du Vatican", l'occasion pour ce blog de rappeler que l'essence du pouvoir n'a ni âme, ni religion, au Vatican aussi.
Le remarquable documentaire de Jean-Michel Meurice décrit donc l'histoire du pouvoir du Vatican, au Vatican, et ailleurs. En fait il s'agit du pouvoir absolu du César romain prolongé à travers 2000 ans d'histoire jusqu'à cet Etat minuscule et folklorique, mais un mini Etat qui n'en reste pas moins le lieu d'enjeux de pouvoir féroces et parfois sanglants. Le lieu aussi de perversions et de crimes occultes et inavouables, dignes des meilleurs fictions médiatiques dans le genre.Ce n'est pas pour rien que le Vatican est un sujet dont les médias sont friands. Le Vatican c'est le pouvoir à l'état pur.
Un lieu de pouvoir folklorique certes, mais un lieu de pouvoir qui contrairement à Monaco ou au Palais de Buckingham prétend encore avoir une influence sur la géopolitique mondiale;ce qui n'est pas tout à fait faux. En, effet, aussi bien pendant la seconde guerre mondiale que pendant la guerre froide, le Vatican fut le lieu béni (ne riez pas !) des espions en tous genres, et aujourd'hui encore le Pape aspire à jouer son rôle politique sur la scène internationale. Que vaut cette prétention en dehors de toute relation à la foi chrétienne ?
Le pape par exemple peut-il envoyer des tueurs de par le monde comme n'importe quel autre chef d'Etat ?
A quoi sert le mini Etat Vatican ?
La question est d'autant plus pertinente que partout nous voyons monter les populismes contre des Etats de plus en plus remis en question, non seulement par les peuples, mais par l'évolution du monde elle-même. Partout les Etats semblent impuissants à contrôler quoi que ce soit et se réduire à leur fonction symbolique, idéologique, voire mythique.
A quoi sert le Vatican mais aussi à quoi sert l'Etat américain en cette Pentecôte de 2020 ?
Les astronautes Doug Hurley et Bob Behnken qui viennent de s'installer dans la Station Spatiale Internationale pour un séjour de quatre mois, sont financés par le milliardaire américain Elon Musk, et non par la Nasa et l'argent des contribuables américains.
Et pendant ce temps les émeutes raciales font une fois de plus voler en éclat le mythe américain et ridiculisent un peu plus un président qui l'était déjà. Que vaut le pouvoir politique américain face à celui de la finance et de la haute technologie couplées aux réseaux sociaux ? Le vrai patron de l'Amérique aujourd'hui c'est Elon Musk et non pas Donald Trump.
Et si la question se pose concernant le pouvoir censé être celui de l'Etat le plus puissant du monde , qu'en est il s'agissant de celui du pape ? Il n'a que le pouvoir de la parole mais si celle de Donald Trump ne vaut plus rien, alors que vaut la sienne ?
L'évolution de la réalité du pouvoir tend à transformer en musées les Palais présidentiels et autres vieilleries symboliques à la Vaticane. Le pouvoir désormais se concentre dans des salles d'ordinateurs gérées par des anonymes de la finance et de la haute technologie.
Malgré sa nullité, face à Big Brother, Trump a donc compris qu'il fallait réagir et s'attaquer à Facebook, Youtube and Co avant qu'il ne soit trop tard. Quant au Pape sa réponse ne consiste pas tweeter et à courir après les réseaux sociaux,mais bien à s'opposer à la puissance croissante de Big Brother en proposant une Eglise théologiquement refondée et renouvelée, au-delà de la fiction institutionnelle vaticane.
Ou alors faudra-t-il que dans le domaine religieux se manifeste un Elon Musk visionnaire pour le faire ? Un fou comme lui, ou une folle à la Jeanne d'Arc ?
Mais ceci est un autre sujet.