Dieu et la France thème qui vous situe à l'extrême droite alors qu'au contraire le rapport à Dieu est au coeur de la dialectique historique révolutionnaire française. Cela vaut explication.
L'histoire de Dieu et de la France commence avec le baptême de Clovis. C'est l'histoire d'une nation privilégiée de Dieu mais parfois infidèle. Un pays pas tout à fait comme les autres où l'on se massacre beaucoup, pour ou contre Dieu.
Pour avoir la paix la République inventa la laïcité et la notion de citoyenneté. Elle ne fit que créer une nouvelle catégorie de croyants. Le citoyen croit à la République et à la loi républicaine, comme d'autres en Dieu et en la Charia. Certains attardés continuent même de croire au pape représentant de Dieu sur terre, et le problème reste posé.
Pourtant Robespierre avait eut l'intuition qu'il n'y a de foi que dans la Transcendance et il voulut confier la République à Dieu en rebaptisant Etre Suprême le Dieu catholique. Mais c'était une fausse bonne idée et il le paya de sa vie.
Napoléon, qui était sage parfois, s'arrangea avec Dieu en instituant le Concordat, et dans la droite ligne de la tradition gallicane, il rappela au pape qu'il n'était rien sans la France. C'est pourquoi il lui prit la couronne et se couronna lui-même. Il avait tout compris.
Cet agnostique, soutenu par la Franc-maçonnerie, savait que sans Dieu, ni la République ni l'Empire ne sont légitimes. Mais la leçon fut oubliée, et en 1872 le Grand Orient supprima Dieu de ses Constitutions. Ainsi naquit la III è République, illégitime dès son origine parce que ses parrains Francs-maçons l'étaient eux-mêmes.
A cette époque les maçons authentiques, c'est à dire déistes, se tournèrent vers la Grande Loge Mère d'Angleterre pour reconstituer une Franc-Maçonnerie régulière, c'est à dire déiste, en France. Mais il était trop tard pour qu'ils puissent porter la République sur les fonts baptismaux. La 3è République fut donc l'enfant du Grand Orient, un enfant non baptisé et porteur d'une tare génétique. La 3 è République transmit la tare à la 4 è République qui fut débile. De Gaulle, ce catholique, apporta à la France une V è République solide et forte mais qu'il n'eut pas le temps de réconcilier avec Dieu.
Le problème n'est toujours pas résolu.
Aujourd'hui le Dieu judéo chrétien,devenu vieux, ne gêne plus la République, mais celle-ci est confrontée à un monothéisme plus jeune, musulman et conquérant, qui se moque bien de sa laïcité. La République retrouve son problème originel de légitimité. Passe encore de couper la tête au roi mais à Dieu? La République ne peut ni le faire disparaître ni le remplacer, il lui faut donc vivre avec, comme le font la plupart de nos voisins avec leurs systèmes concordataires ou leurs relations pragmatiques à la religion.
Des voisins qui comme nous sont confrontés par l'islam au surgissement de Dieu comme question sociétale.
Une question que la République ( et l'Europe )ne peut plus éluder et qui renvoie la France à son baptême. Dieu est le plus grand ! Puisse-t-elle le comprendre et agir en conséquence !