Et maintenant qu'est-ce qu'on fait ? La question était dans tous les esprits lors de la réunion des ministres des affaires étrangères de l'UE qui s'est tenue le lundi 2 octobre à Kiev. La réponse doit être donnée rapidement avant que ne s'élargissent les fissures qui apparaissent dans le front encore uni des Européens
Au début tout le monde était d'accord pour arrêter les Russes, ensuite tout le monde a fait semblant de croire à la " contre offensive", mais maintenant l'automne est là et il est évident que la "contre offensive" a dépassé la date de péremption du produit. Elle devient invendable et il est temps de savoir où on va.
Qu'est-ce qu'on fait avant que les Slovaques, les Hongrois et les Polonais cessent d'aider l'Ukraine? Les uns parce qu'ils sont pro russes comme les Hongrois, et maintenant les Slovaques, les autres comme les bellicistes Polonais, parce qu'ils n'apprécient pas le petit jeu militaire, et surtout céréalier, de Zélensky.
Au plan médiatique on ne peut plus vendre la guerre en répétant que les Ukrainiens ne cessent de "percer" les lignes russes, mais en omettant d'ajouter qu'ils y font du surplace. Il faut donc trouver autre chose pour vendre la guerre et surtout préparer les opinions publiques à d'éventuelles négociations.
On nous dit donc que si la guerre se prolonge c'est par la faute de Poutine. Ce dernier serait engagé dans un combat "existentiel" contre l'Occident et se préparerait à une guerre longue. Amen.
Mais nos médias omettent de préciser que pour Zelensky aussi, à l'instar de Poutine, il s'agit surtout de se maintenir au pouvoir grâce à la guerre.
Zélensky pratique la fuite en avant et transforme l'Ukraine en paradis de trafiquants et producteurs d'armes, mais il ne veut pas savoir que les ressources humaines de son pays sont limitées.
Côté russe la propagande guerrière donne à fond. On loue les vertus du peuple russe, mais pour continuer la guerre on embrigade de plus en plus de "Mongols", terme pris au sens large qui inclut non seulement les recrues venues de Sibérie mais politiquement et en soutien militaire, tous les peuples des steppes, Iraniens et Turcs compris.
Pour le spectacle, des deux côtés, on se balance des drones pour faire boum quelque part. Stratégiquement cela ne sert à rien, mais c'est bon pour le récit médiatique en donnant l'impression qu'il se passe quelque chose. En fait les médias sont à la peine pour nous vendre une guerre de moins en moins glamour et surtout déjà vue. Nous voici en effet revenus à la guerre de 14 avec un immense front stabilisé sur des milliers de kilomètres, et ces boucheries inutiles pour gagner quelques mètres, bref à l'est rien de nouveau, l'absurde toujours.
La paix n'est possible que si la raison l'emporte dans l'esprit des dirigeants des deux camps au point de les amener à comprendre qu'ils ont intérêt à geler la situation sur les lignes actuelles. A l'ouest le prolongement de la guerre est un facteur de déstabilisation supplémentaire de nos sociétés très fragiles, attaquées de l'extérieur par la Russie, mais aussi de l'intérieur par une submersion migratoire instrumentalisée, via l'ONU et les ONG, par toutes les forces hostiles à l'Occident.
A l'est la Russie continue de s'illusionner sur elle-même. Fille de l'Europe, elle est de moins en moins un "Grand" et se rapetisse à mesure qu'elle glisse vers les steppes et devient dépendante de la Chine et de la Corée du nord. Son prétendu combat "existentiel" contre l'Occident est un reniement et un suicide.
Prolonger cette guerre c'est donc perdant perdant pour les deux camps. C'est favoriser le retour des " Mongols" en Europe et précipiter le chaos sociétal en Occident. Pour tout le monde c'est le retour au Moyen-âge. Puisse-t-on l'avoir compris dans les chancelleries européennes !
PS Ce récit peut apparaitre défaitiste à certains va t en guerre, mais qu'ont ils à proposer en dehors de la mobilisation générale de l'Otan et la montée de la violence jusqu'à l'arme atomique ?