Passionnant débat sur Cnews entre Eric Zemmour et Jacques Attali le vendredi 7 mai.
Le débat fut très riche et je limiterai mon commentaire à la question de la culture du Moi d'Abord évoquée par les deux débatteurs. Pour Eric Zemmour, cette culture est celle de la gauche libérale libertaire qui depuis François Mitterand a délité la France au profit du mondialisme marchand.
Selon Jacques Attali ce n'est pas si grave car ce qui importe est la survie de l'humanité, celle de la France lui étant subordonnée.
Dans l'absolu nul ne peut donner tort à Jacques Attali de penser que la survie de la France sera mieux assurée si les grands problèmes mondiaux sont en voie de solution, le problème est que la France n'est pas une donnée abstraite mais une réalité charnelle et souffrante qui pourrait bien disparaître avant que le monde n'aille mieux.
C'est donc Eric Zemmour qui a raison en rappelant cette réalité charnelle de l'immigration non contrôlée et le danger du grand remplacement. Ce grand remplacement serait un mythe selon Jacques Attali et il s'appuie sur les statistiques. Sauf que là encore les statistiques ne sont que des abstractions. Il est en effet facile de faire des Français de papier avec de nouveaux arrivants qui n'en restent pas moins culturellement des étrangers.
Conclusion Si la culture du Moi d'abord n'est pas rapidement remise en cause les pouvoirs et l'avenir de la France et du monde seront accaparés par des minorités culturellement acquises à la soumission de l'individu au but collectif. Ces minorités sont essentiellement religieuses mais elles sont organisées, croyantes et prêtes aux sacrifices pour le bien de leur cause, elles ont donc potentiellement vocation à s'imposer aux moutons de Panurge de l'individu roi facilement manipulés et privés de toute combativité.
La France a donc besoin de se mobiliser pour une cause collective autour de son récit national.
Le problème est que le récit national à la Zemmour n'est plus un récit collectif acceptable, il faut donc en inventer un autre mais pour cela peut-être faut-il brûler Jeanne d'Arc. Nous en reparlerons demain.