La Chine et Wladimir Poutine montrent le bon usage que l'on peut faire de la religion en la mettant au service de l'Etat. Mais la religion peut aussi être mise au service des besoins spirituels de l'être humain sous réserve d'être adaptée aux lieux et aux circonstances; ce que l'église catholique allemande, pragmatique, a compris. Problème, elle se heurte à la bureaucratie vaticane et à ses apparatchiks.
Pour l'heure l'église catholique romaine est un Etat totalitaire mais impuissant. Au nom de sa pensée unique, il s'oppose à la fois, et en vain, aux évolutions sociétales du vécu de la foi, tout comme à la réalité de sa diversité locale.
L'Etat chinois gère une église catholique locale en dépit du Vatican. De même, la communauté des catholiques allemands est une réalité bien vivante malgré les craintes des deux cardinaux Müller et Woelki.
Selon eux la "voie synodale" promulguée par les évêques allemands pourrait conduire à la " sécularisation" et même à "une sorte d'église nationale allemande". La belle affaire !
C'est même une bonne nouvelle pour les catholiques du monde entier ! Contrairement à ce que pensent nos deux apparatchik allemands, la voie synodale et nationale est la voie du salut du catholicisme, à l'opposé de celle de la pensée unique romaine. Celle-ci est héritée du césarisme alors qu'au contraire la tradition synodale est dans la droite ligne de ce que fut l'Eglise primitive, avant qu'elle ne fut prise en main par l'administration romaine impériale.
Le catholicisme de la diversité voilà le catholicisme de demain ! Un catholicisme adapté à chaque situation et apte à affronter tous les problèmes humains et théologiques dans la recherche permanente d'une vérité toujours relative, confrontée au seul absolu qu'est le Mystère de Dieu. Quant au pape on pourrait toujours l'envoyer à l'Onu faire des discours édifiants.
Certes on peut aimer la Commedia della Arte romaine, c'est un patrimoine, mais ce théâtre religieux n'amuse plus guère dans un monde qui a besoin d'un catholicisme crédible , postmoderne, voire d'avant garde.