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Le vieux templier - Page 380

  • Le Sacré et les institutions religieuses et politiques.

    !cid_RWxlY3Rpb25zRXVyb3BlZW5uZXMuanBn$2597729$973217@alsacedabord.jpgQu'est-ce qui est sacré et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Est sacré ce qui pour nous a de la valeur en soi , mais qu'est-ce qui a de la valeur en soi ?

    Je me souviens avoir profondément vexé une femme après lui avoir offert un bijou. Face à son émerveillement devant un superbe diamant, j'avais remarqué sottement "qu'après tout ce n'était qu'un caillou".

    Face à l'Eternel que nous portons en nous, tout est sans valeur et relatif. Quand bien même je serais le roi du monde cela me ferait rire, et je me sentirais comme un benêt face au ciel étoilé. Pour moi seul l'Eternel est sacré et digne d'intérêt, mais je ne suis pas seul au monde et je dois vivre avec les autres.

     Pour vivre dans ce monde il nous faut  des  institutions, sociales, politiques, religieuses et autres. Ces institutions me font père de famille, citoyen, humain tout simplement. C'est à travers elles que je donne un sens sacré à ma vie ici-bas, en essayant de faire l'oeuvre de Dieu.  Au nom du Sacré je ne peux donc me retirer comme l'ermite sur la montagne car l'oeuvre de Dieu doit être faite. Je ne peux renoncer car l'oeuvre de Dieu est éternelle et je dois aller jusqu'au bout de mon chemin personnel à son service. Pourtant je comprends ce pape qui renonce et se retire pour prier. Prier c'est aussi oeuvrer pour Dieu. Je comprends Benoît XVI ce pape qui n'a plus voulu couvrir l'imposture vaticane au nom de Dieu. Et pourtant il faut aussi des papes qui mettent les mains dans le cambouis, car un monde d'ermites est inconcevable, même s'il faut aussi des ermites voués à la prière et au renoncement sacré.

    De plus, un monde sans ermites serait un monde qui aurait définitivement perdu le sens du Sacré. Moines et ermites nous rappellent que l'Eternel et le Sacré sont bien au-delà des institutions  transitoires (institutions religieuses comprises ) que nous ne devons surtout pas idolâtrer.

    Notons pour conclure que contrairement au 20è siècle qui avait dévoyé le sens du Sacré dans les grandes idolâtries fascistes et communistes, le 21 è siècle débute dans la désacralisation générale des institutions religieuses et politiques. Le monde semble perdre  ses repères les plus sacrés et courir vers le chaos moral et spirituel, encore plus que politique ou économique. L'Italie du pape démissionnaire et du triomphe de Beppo le clown, en est la parfaite illustration. Tandis que le pape lucide s'en va pour ne plus couvrir les turpitudes de son église, les clowns à la Berlusconi et à la Beppo font recette ! Pour combien de temps encore avant l'effondrement final ? Et comme l'on comprend les sages qui quittent la nef des fous pour se faire... ermites !

  • Décroissance économique et croissance spirituelle.

    Décroissance_pour_notre_salut.jpgIl ne fait pas bon de parler de décroissance économique à l'heure où celle-ci s'installe peu à peu dans le monde, à commencer par l'Europe. Pourtant, et cela les politiques ne peuvent le dire s'ils veulent être réélus, le monde ne sera plus jamais comme avant. Les trente glorieuses c'est fini, et cela même si les pays émergents sont appelés à soutenir encore assez longtemps une croissance à l'ancienne devenue insoutenable.

     Les anciens pays riches ( pour un certain temps encore) s'installent peu à peu dans la décroissance, cette lente  récession liée à l'épuisement des modèles anciens de développement. Cela est particulièrement le cas des pays du sud de l'Europe entrés tardivement dans la société industrielle.

    Et pourtant cette crise est aussi une raison d'espérer car elle impose non seulement un nouveau modèle de croissance verte, mais surtout une redécouverte des valeurs non marchandes, non productivistes et non mercantiles, en un mot les valeurs spirituelles et l'humanisme qu'elles sous-tendent. Qui aime son prochain comme lui-même est naturellement solidaire. Qui est pauvre en esprit ne vit pas pour la consommation gaspilleuse. Qui est émerveillé par la Création la respecte et invente une planète verte, etc etc.

    Sur le sujet rien de plus juste que la position des religieux qui défendent le repos hebdomadaire. Ce dont il s'agit c'est de redonner à Dieu toute sa place dans la société, car lui seul peut permettre le retour à un société équilibrée, non dominée par les valeurs de l'argent et  du productivisme  mercantile qui entrainent le gaspillage insensé des ressources de la planète. Lorsque les évêques font sonner les cloches le samedi pour rappeler que le repos hebdomadaire doit être respecté, ils font oeuvre de salut public. Peut-être même feraient-ils bien de sonner le tocsin pour rappeler aux contemporains qu'il y a  danger ! Acceptons-nous,  ou non, d'être transformés en robots productifs et consuméristes ?  Ou bien pensons-nous que la vie a un autre sens ? Si nous le pensons nous inventerons une nouvelle économie et nous sortirons de la crise.

  • Un mécréant rend hommage à Benoît XVI.

    090316.jpgSi vous avez suivi mes notes sur mon pèlerinage à Compostelle, vous avez compris que je suis un mécréant pas très catholique. Mais je suis un mécréant qui a la foi au point d'avoir écrit un manuscrit intitulé " Catholicisme et modernité", manuscrit que j'avais envoyé au Vatican à Benoît XVI et qui me valut en retour sa photo que j'ai dans mon bureau. Quant au manuscrit je l'ai détruit considérant :

    1) que l'église catholique n'est pas réformable.

     2) que c'est sans importance car Dieu n'a pas besoin de nos religions, seulement de la foi de ceux qui aiment la Vie.

    Et pourtant je rends hommage à Benoît XVI parce que précisément il avait pris son église au sérieux, contrairement à ce pître que fut Jean-Paul II,  ce cabot qui mit en scène sa propre mort ! Pour Benoît XVI son église n'est pas un théatre, mais la référence des consciences humaines. Et parce qu'il constate que la modernité ne peut adhérer à ce qu'il croit , il préfère renoncer et se consacrer à la prière.  Benoît XVI  est un homme totalement sincère et lucide et c'est en cela qu'il est peut-être, et de manière tragique, le plus grand pape de l'histoire, le pape de la fin, sinon des temps, mais celui d'une certaine institution catholique qui devient aussi folklorique que la royauté britannique.C'est ce sentiment tragique de la fin d'un temps pour son église qui, à mon sens,  explique ce pape et  le rend si respectable et si grand.