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Le vieux templier - Page 17

  • Habemus papam

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    Source Programmation Arte du 16 octobre 2024.Le film Habemus Papam.

    Cette note n'est pas une critique de cinéphile mais une réaction de fond sur un film divertissant mais superficiel, et divertissant justement parce que superficiel . Son producteur Nino Moretti fait du cinéma et c'est bien ainsi.  Pourtant sur le sujet il y a des questions de fond qui se posent et qui appellent une autre conclusion que celle proposée par  Nino Moretti.  Et si l'on s'amusait un peu avec un autre scénario  ? Voici le Habemus Papam selon le vieux templier. 

    A la mort du pape le conclave réuni à Rome a élu un outsider qui n'était pas considéré comme papable. Problème, ce dernier est pris de panique et ne se montre pas au balcon. S'ensuit une de ces "combinazione" dont le Vatican a le secret. Pendant que le pape s'échappe dans Rome où il fait du Vatican buissonnier, le parte parole du Saint Siège explique à la foule que le nouveau pape s'est plongé dans la prière et s'exprimera plus tard.

    L'absence va durer un jour et une nuit pendant laquelle un garde suisse installé dans la chambre du pontife fait croire qu'elle est occupée en allumant la lumière le soir tout en se goinfrant de friandises ecclésiastiques. Pendant ce temps le nouvel élu prend contact avec une psychanalyste et se rend dans un théâtre, deux expériences de catharsis qui lui permettent de libérer un peu une personnalité étouffée par la carence affective et une éducation conformiste.

    Finalement récupéré dans le théâtre le nouveau pape ragaillardi accepter de revenir au Vatican et de se montrer à la foule au balcon.  Tout semble rentré dans l'ordre dans le petit monde des cardinaux et du conclave. Le nouvel élu se  présente donc  au balcon et il annonce à la foule : " Je ne suis pas le chef dont vous avez besoin" et il rentre aussitôt dans le Vatican. Fin de la farce et du film.

    Un bon divertissement donc, assaisonné d'un peu de psychanalyse mais la conclusion n'est pas la bonne, il manque un complément à la phrase finale et je vous le livre : " Je ne suis pas le chef dont vous avez besoin et d'ailleurs l'Eglise n'a pas besoin de pape"  Mais là évidemment le film aurait cessé d'être drôle car un producteur bien élevé, et surtout italien, ne dit pas ça dans son scénario. 

     

     

  • Budget : servir ou se servir ?

     

     

     

     

     

     

     

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    Même sous sa forme actuelle le budget de Michel Barnier obligera les Français à  commencer de se serrer la ceinture et c'est très bien ainsi car c'est la condition du redressement. Le problème est que les Français ne peuvent comprendre qu'ils doivent faire des sacrifices si l'exemple ne vient pas d'en haut. 

    Or le budget ne prévoit rien en la matière. La classe politique ne donne pas l'exemple et c'est bien là le problème. Il est loin le temps où De Gaulle recevait  à  l'Elysée sur ses propres deniers lorsqu'il s'agissait de sa famille ou de ses amis. Ses successeurs hélas ont pris l'habitude inverse, à savoir entretenir les commensaux de la cour et les favorites sur les deniers de l'Etat.

    Pas étonnant dès lors que  notre président fasse exploser le budget de l'Elysée comme celui de l'Etat !

    PS Mieux vaut tard que jamais. Nos dirigeants lisent ce blog et ils ont été touchés par la grâce. Les présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat Mme Yaël Braun-Pivet et Monsieur Gérard Larcher ont annoncé hier mardi renoncer à l'augmentation de leurs états respectifs. Cet éclair de lucidité morale a touché également notre Président qui a renoncé lui aussi à augmenter le budget de l'Elysée. 

  • Budget : la France n'est pas l'Amérique.

     

     

     

     

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    Sources :  Marc Touati sur LCI et Laurent St Martin sur RTL

    La France n'est pas l'Amérique, l'Amérique peut ignorer  sa dette abyssale, pas la  la France. Notre pays ne peut prétendre que sa dette ne compte pas, et donc elle doit tendre à l'équilibre budgétaire. Ce ne sera pas encore cette fois.

     

    En effet, le budget annoncé ne sauvera pas les finances de la France et ne permettra pas son redressement, mais il sera vraisemblablement voté pour permettre la survie du gouvernement  de  Michel Barnier jusqu'au printemps. En ce moment la classe politique se positionne dans un round d'observation et de temporisation avant d'affronter les grandes ruptures qui s'annoncent.

    Bien sûr ni Marc Touati, ni Laurent de St Martin ne se sont avancés sur ce terrain, mais leurs analyses conduisent à cette conclusion implicite. Tout a été fait en effet pour que le  budget soit adopté. Il repose sur de subtiles dosages satisfaisant toute la classe politique, y compris dans la perspective d'un " détricotage" des mesures les plus clivantes. Le budget a été conçu de manière à  satisfaire tout le monde au moment du vote.

    Le budget voté sera donc nécessairement un budget d'immobilisme politique et une simple rustine provisoire pour nos finances crevées. Mais il devrait assurer juste de quoi éviter un nouvel abaissement de la note française par les agences de notation.

    Pour la suite il faudra impérativement revenir au 3 %  de déficit autorisé, en convergence avec l'évolution européenne. Ou alors il faudra sortir du système avec Jean-Luc Mélenchon et l'instauration d'un régime islamo chaviste, ou également sortir du système dans le cadre d'un absurde régime nationaliste  replié sur l'hexagone, c'est à dire dans les deux cas le déclin  définitif de la France.

    C'est désespérant s'écrieront alors les esprits raisonnables, mais lucides qui aspirent à un printemps français et européen. Eh bien non car nous serons sortis du macronisme et le pays commencera de se doter de la base économique et financière indispensable pour être pris enfin au sérieux dans son désir d' affirmer une nouvelle volonté de puissance française et européenne. 

    Pour cela il faut d'abord convaincre les Allemands, il faut d'abord démontrer une aptitude minima à la gestion. Ce n'est qu'à cette condition qu'avec d'autres  européens il sera possible de remettre en question le privilège exorbitant du dollar en matière de dette.

    Pas plus que la France l'Union Européenne ne peut continuer à s'en remettre à la banque américaine pour se financer, ou alors il faut aller jusqu'au bout de la logique libérale et suivre l'exemple du fou ultra libéral qui dirige l'Argentine et qui voudrait remplacer la monnaie nationale argentine, le peso, par le dollar. 

    Selon cette logique en effet pourquoi ne pas  adopter le dollar pour qui le déficit n'existe pas ? Pour l'Amérique et le dollar la faillite est impossible, il suffit chaque année d'une petite comédie politique au Congrès pour sauver l'Etat américain de la banqueroute en remontant le plafond de la dette. Cela peut durer indéfiniment et illustre le fait que l'argent n'a que la valeur qu'on lui accorde.

    C'est ce privilège du banquier qui finance le meilleur  ( le plan Marshall par exemple ) et le pire comme les ventes d'armes. Si elle le souhaite l'Amérique peut ainsi soutenir l'Ukraine jusqu'au dernier Ukrainien en prêtant à Zélensky des montagnes de papier. En retour celles-ci permettent à Zélensky les achats d'armes  qui font tourner le complexe militaro américain. Cela peut durer longtemps.

    On voit donc qu' au bout du compte c'est la justification morale des financements qui importe. Et là nous retrouvons les choix politiques.

    Au sein du système occidental et atlantique il faut savoir ce que veut la France. 

    De deux choses l'une en effet : ou bien la France (et l'Union Européenne) ont un sens et un destin politique, ou elles n'en ont pas.  Et si l'on pense que la France a un destin historique et ne se confond pas avec l'Amérique  il faut en tirer les conséquences. Cela exige d'abord le rééquilibrage du système monétaire international en faveur de l'euro, et la mise en place d'un système mondial d'échanges et de commerce qui ne soit pas fondé uniquement sur le dollar.

    C'est cela être gaulliste aujourd'hui, c'est comprendre, contrairement à  Emmanuel Macron, que la France n'est pas l'Amérique, qu'elle ne parle pas american global English,  et surtout que, contrairement à l'Amérique, elle ne peut pas se permettre de s'endetter indéfiniment en relevant chaque année  le plafond de sa dette.

    Contrairement à ce que pense le mauvais banquier Macron la dette ça existe, et tout ne peut être financé quoi qu'il en coûte. De bonnes raisons pour licencier le plus vite possible le mauvais employé logé à l'Elysée gratuitement à nos frais, et quoi qu'il nous en coûte !