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Christianisme - Page 82

  • Confinement jour 8 Indulgence plénière de Carême.

    140.jpg Elle se reconnaîtra en lisant cette note. Bien que  longtemps engagée au PS et élue régionale alsacienne  ( personne n'est parfait), elle et son compagnon sont de mes amis colmariens.  La crise sanitaire l'a amenée à réclamer des comptes à nos gouvernants sur les réseaux sociaux. Je  ne les  fréquente pas ( pas nos gouvernants, mais les réseaux sociaux) Mais je ne peux complètement les ignorer,  et j'avais donc réagi en privé à une réaction violente de Victorine face à la crise sanitaire. Je lui avais  conseillé l'indulgence envers nos dirigeants considérant la complexité des prises de décision.

    Je ne suis pas certain qu'elle suive mon conseil mais connaissant la sincérité de ses engagements elle a droit à l'erreur elle aussi. C'est pourquoi en ce temps de carême je lui accorde l'indulgence plénière dont voici le texte  (à réciter, un vendredi de carême devant la représentation de Jésus-Christ, selon le document officiel de la Pénitencerie Apostolique Eucheridon Indulgentiarum) 

    "Me voici, ô bon et très doux Jésus........" Ne riez pas ce n'est pas ça qui va faire avancer le schmilblick, surtout dans l'Eglise. Mais ce qui est sûr c'est que le Carême est de retour. Nous en reparlerons.

    Avec une pensée toute particulière pour Colmar où me portent tant de souvenirs  charnels et humains à l'opposé de l'esprit de Carême pourtant si nécessaire aujourd'hui.

    A +..

  • Divin coronavirus et signes des temps.

    images.jpgNon ce n'est pas la fin du monde mais cela y ressemble. C'est de toute manière la fin d'un monde, un simple petit virus et le cours du monde en est changé. N'étant point prophète je ne me hasarderai pas  à prédire ce qui nous attend. Je constate simplement que les partisans de la décroissance ont de quoi se réjouir, la pandémie en cours remet heureusement en cause une mondialisation  écologiquement et humainement irresponsable.

    Rien ne sera plus comme avant et nous allons devoir réorienter l'aventure humaine. Est-ce un signe des temps ?

    Et ici il ne s'agit plus de prophétisme biblique mais de l'actualité la plus brûlante. Le monde de la consommation globalisée et gaspilleuse s'achève, un monde plus respectueux  de l'équilibre écologique planétaire exige d'être inventé. J'ai presque envie de crier "Alléluia ! merci petit virus! " Encore faut-il pour cela que la pandémie permette la prise de conscience de la nécessité d'un changement de paradigme spirituel. Cela concerne toutes les spiritualités bien sûr mais surtout et d'abord le christianisme.

    Courante chez les lecteurs de la Bible  l'expression "signes des temps" serait apparue avec Jean XXIII lors du Concile Vatican II. Selon cette théologie ( qui est celle de ce blog ) il ne s'agit plus seulement pour l'Eglise de garder le dépôt de la foi mais d'associer étroitement son évolution interne à celle de l'humanité toute entière.

    La pandémie en cours apparaît ainsi comme un signe des temps, le marqueur d'un tournant évolutif de l'histoire humaine, donc aussi de celle de  l'Eglise. Les enjeux environnementaux et le sort de la planète deviennent ainsi le cœur de l'annonce de la Bonne Nouvelle. La prise de conscience écologique incite les chrétiens à revenir aux sources de leur foi et de concevoir l'action de l'Eglise  dans le monde  bien au-delà de la simple institution catholique.

    Le clap de fin est aussi, et surtout, celui d'un nouvel élan de la foi.

    Prochaine note : premier jour du journal d'un confiné. 

     

  • De l'inutilité individuelle et de l'utilité collective de la théologie.

    51512555-tete-de-pythagore - Copie.jpgLa théologie est à la fois utile et inutile selon l'usage que vous en faites. Si vous cherchez la vérité sur vous-même et sur l'univers renoncez-y, car elle n'est qu'un tissu de discours relatifs et contradictoires basée sur une assertion non prouvée qui est l'existence de Dieu. La théologie est une non science, elle est aussi  un discours organisé arbitraire comme l'histoire toujours écrite de manière biaisée selon la théologie ( y compris baptisée idéologie ) qui la sous-tend.

    Et pourtant sans  théologie, c'est à dire sans un dieu qui la sous-tend , ni l'Histoire, ni l'aventure humaine n'ont de sens. Sans théologie l'homme reste un animal, il ne peut progresser pour atteindre un stade supérieur d'évolution qui lui permet d'inventer le clan, puis la  tribu, le peuple la nation, l'empire et finalement l'universel humain du monde globalisé. Sans ce mot Dieu et sans  théologie, aucun discours rationnel et cohérent de l'histoire des hommes n'est possible.

     La pensée ne peut y échapper : au début était le Verbe. 

    Si vous ne fondez pas votre discours sur cette assertion fondamentale vous serez condamné éternellement au doute contradictoire, et, en conséquence, vous ne pourrez ni donner un sens à votre action, ni organiser un discours collectif mobilisateur.

    Le Logos fondateur apparaît avec le premier  chamane, le premier intercesseur du discours qui  crée l'univers collectif du clan, de la tribu etc. Puis apparaissent les prêtres rois qui maintiennent le lien sacré entre l'en-deçà et l'au-delà.  (leurs derniers représentants modernes sont le pape et le Dalai Lama) 

     Les civilisations s'organisent à partir de ce lien sacré au Logos, puis elles meurent et sont remplacées par d'autres qui croient en d'autres dieux, ce deus ex machina, qui  est le ressort secret, sacré et religieux de toutes les civilisations.

    Si vous m'avez suivi jusqu'ici je vous renvoie à  Arnold Toynbee et son" Histoire des civilisations" qui est en fait une théologie de l'histoire.

    Selon lui les civilisations naissent, grandissent et meurent avec les dieux qui les ont fait naître; ce qui nous ramène à notre actualité qui illustre mon propos.  Notre civilisation judéo-chrétienne est moribonde, exit donc  le christianisme qui la sous-tend.

    Sauf que Toynbee, en désaccord avec ses premières conclusions, achève son oeuvre en identifiant le deus ex machina des civilisations  au Dieu chrétien.

    S'il a raison c'est un formidable espoir pour l'avenir du monde et cela vaut réflexion, nous en reparlerons. Mais pour l'heure nous constatons l'effondrement mondialisé de  la civilisation et de la culture judéo-chrétienne  occidentale.

    On comprend les inquiétudes du pape et l'on aimerait qu'il s'aide de la pensée d'Arnold Toynbee pour apporter la bonne nouvelle d'un christianisme qui peut encore être l'avenir du monde. Dieu est bien de retour en effet.

    Y compris, et peut-être d'abord, dans le discours politique.  Ce retour est d'abord apparu comme la conséquence de la révolte de l'islam contre la culture occidentale mondialisée, mais désormais apparaît également une réaction chrétienne dans les discours de Trump, de Poutine et des responsables politiques européens de l'est.

    Il y a donc crise de la civilisation associée à une crise religieuse comme Toynbee l'avait  bien vu.

    L'avenir est-il  à l'islam avec les djihadistes et Erdogan ? Ou au rétablissement du christianisme selon l'orthodoxe Poutine et le protestant Trump ?

    Selon moi l'avenir l'appartient ni à l'islam ni au christianisme ancien, mais au christianisme renouvelé par l'Esprit,le Logos en fonction des déterminismes de la modernité. Dieu est devant nous et non derrière, car il fait éternellement "toutes choses nouvelles" au-delà de nos apocalypses. ( Apocalypse  Jean II )

    Nous en reparlerons prochainement en évoquant de nouveau Arnold Toynbee mais aussi Teilhard de Chardin ces deux génies qui  pensaient juste et qui voyaient plus loin..

    Dossier à suivre.