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Christianisme - Page 57

  • Dieu tricéphale à Berlin.

    sans-titre.pngLe 3 juin prochain sera posée à Berlin la première pierre d'un édifice qui ne sera ni église, ni synagogue, ni mosquée, mais la maison commune des trois religions monothéistes que sont dans l'ordre d'apparition historique, le judaïsme, le christianisme et l'islam.

    De manière très symbolique l'édifice remplacera une ancienne église du XIII è siècle désaffectée faute de fidèles,  et abattue par l'ancien régime communiste, j'ai nommé la Petriskirche ou église Saint Pierre en français.

    Ainsi selon certains le Moyen-âge religieux ferait place à la modernité et St Pierre serait passé à la trappe. Comble de modernité l'édifice serait appelé House of One, c'est du "globish english"  alors je me méfie car le flou de la langue anglaise permet toutes les traductions.

    Chacune des trois religions monothéistes se verra consacrer son propre espace de prière, de même superficie, adapté aux besoins et particularités de chacune des  confessions. A noter que l'initiative a été prise par un pasteur de l'église luthérienne allemande propriétaire du terrain.

    Commentaires du Vieux Templier.

     Point de vue initiatique    Toute théologie figée dans le dogmatisme ne pourra que condamner l'initiative berlinoise. Au contraire qui pratique la religion en conscience et vérité sera intéressé par une démarche qui nous rappelle que si Dieu est le Mystère il n'est pas interdit à la pensée symbolique de méditer sur Lui en toute humilité. Au plan initiatique et symbolique la  méditation sur Dieu autorise sa représentation artistique.

    Sur le sujet qu'il me soit permis de rappeler que nos ancêtres celtes savaient déjà que Dieu est l'Unique au-delà de la multiplicité des formes. Ils étaient déjà chrétiens trinitaires sans le savoir,  les admirables statues du Dieu tricéphales qu'ils nous ont laissées  en sont la preuve.

    Point de vue pratique       Le diable est dans le détail et  l'enfer est pavé de bonnes intentions. Au sein de chaque religion il y a de nombreux courants qui s'affrontent. Quand on sait qu'à Jérusalem  chrétiens orthodoxes et latins en viennent aux mains  au sujet de la garde des Lieux Saints chrétiens, il faut souhaiter beaucoup de courage et de sagesse aux gestionnaires de la future  Maison Dieu ou Gotteshaus en allemand.

    En effet plutôt que House of One, pourquoi ne pas avoir choisir le terme allemand de Gotteshaus  ( Maison Dieu  en français )? La référence mondialiste à travers l'anglais ne doit pas masquer que la foi est d'abord enracinement dans les communautés locales. Et d'ailleurs de fait vu la nature des populations berlinoises,  l'arabe et surtout le turc seront vraisemblablement plus usités  par les usagers de la Gotteshaus que l'anglais,  et cela au détriment dommageable de l'emploi de l'allemand lié à la déchristianisation de Berlin. 

    Point de vue catholique gallican    A ce jour je ne sais si l'église catholique de langue allemande participera à l'initiative luthérienne et berlinoise, ce serait dommage qu'elle soit tenue à l'écart par Rome au nom d'une fausse prétention du catholicisme romain à  représenter l'Eglise à elle seule. 

    Point de vue historique et eschatologique   Malgré toutes les réserves exprimées ici Il  faut espérer que l'initiative berlinoise sera imitée dans l'attente du jour où il sera possible aux trois monothéismes de reconstruire ensemble la Maison Dieu commune là où elle a sa vraie place, à savoir sur  le Mont du Temple à Jérusalem.

     

     

  • Urbi et orbite.

    sans-titre11.pngNon il n'y a pas d'erreur, il s'agit bien d'un pape qui vient d'alunir après mise sur orbite. Cela s'appelle un pape émérite, c'est à dire un gêneur envoyé sur la lune. S'il avait été évêque il eut été envoyé dans  l'évêché de Partenia,  cet évêché disparu depuis le V è siècle où se trouve  encore  le très sulfureux Mgr Gaillot. 

    Dans l'église catholique tout est affaire de sémantique dès lors qu'il s'agit de se débarrasser des gêneurs. Or en l'occurrence le pape devient de plus en plus gênant au cœur des enjeux de pouvoir du Vatican. L'intérêt de la notion de pape émérite est précisément de faire sortir le pape des jeux de pouvoir pour en faire une sorte de reine d'Angleterre,  c'est à dire un symbole sans pouvoir. 

    Au nom du catholicisme triomphant d'autrefois les traditionalistes s'en désespèrent, mais également leurs adversaires qui constatent le blocage et la sclérose de l'institution. Le pape devient de plus en plus "émérite" sans même  l'être officiellement, parce qu'aucun pape, de droite ou de gauche, n'est plus en mesure de prendre quelque mesure que ce soit.

    Dans ces conditions pourquoi ne plus élire que des papes émérites ? Des papes pour la forme et le folklore, puis confier l'Etat musée du Vatican à des experts de gestion de patrimoine. Ainsi dégagé de son passé  le catholicisme unifié symboliquement en la personne de l'évêque de Rome  (Primus inter pares ) pourrait libérer partout de nouvelles formes d'expression au niveau de ses communautés nationales, linguistiques et culturelles.

    Un rêve certes  mais sachons nous rappeler ce que Théodore Herzl  disait aux pionniers juifs avant leur retour en  Terre Sainte, alors  occupée par les Ottomans. " Si vous le voulez ce ne sera pas un rêve " On connait la suite et la dimension prophétique de l'Israël moderne.

    De même au-delà de son Apocalypse le catholicisme doit être prêt à la réalisation du monde qui vient selon l'évangile de St Jean  " Et je ferai toutes choses nouvelles"   (Jean II) Au-delà  de la crise actuelle, ces choses nouvelles se mettent en place sous nos yeux et nous désespérons au lieu de nous en réjouir.

     

  • Diplomatie vaticane en Biélorussie.

    F0007202.jpgSource " Pravda du 17 02 2021 )

    Selon les informations parues dans la " Pravda" concernant l'évolution de la situation politique en Biélorussie, le Vatican serait appelé à être le garant d'accords en cours de négociation entre la Russie et la Biélorussie.

    Il faut s'en réjouir car la Biélorussie et la Russie orthodoxes appartiennent à cette  Europe restée authentiquement chrétienne qui ne demande qu'à renaître à la face du monde. Dans cette perspective le rôle diplomatique du Vatican est particulièrement estimable et utile.

    Le problème est que le Vatican est aussi le siège de l'église catholique qui prétend être l'Eglise, or l'Eglise relève de Dieu et non de César, et elle ne se réduit pas au pré carré romain. Comment alors sortir de la  contradiction pour retrouver le visage de l'Eglise authentique et vivante ?

    Peut-être en cessant de confondre le patrimoine culturel catholique et le vécu catholique de la foi chrétienne. Qu'il s'agisse des trésors de l'art et de la culture, du fonctionnement de la diplomatie ou de l'université vaticane,  ce patrimoine a une valeur inestimable et doit être préservé  mais il doit être distingué de la mission pastorale et prophétique de l'évêque de Rome.

     En effet s'il faut rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, nul ne peut être Dieu et César ………..en même temps,. Pour cela il faut s'appeler Emmanuel Macron et  ne pas être  pape, comme tous ces malheureux  pontifes condamnés à assumer une fonction impossible au point de les décourager et les amener à ne plus souhaiter que d'être des papes .......émérites !

    Des papes émérites ? Mais c'est bien sûr!  Il faut qu'on en reparle dans une prochaine note.