Peu importe qui fut ce Juif qui changea l'histoire du monde, il reste d'actualité car comme il l'avait annoncé lui même ses paroles ne passeront pas.
Mais aujourd'hui en Occident beaucoup l'ont oublié et proclament la mort de Dieu. Et certes les apparences leur donnent raison. Mais il y en a qui pensent qu'au-delà des apparences les paroles de Jésus sont toujours d'actualité. Ceux-là ont gardé la foi, ceux-là restent fidèles à la Parole oubliée mais non perdue.
Non le dernier mot n'est pas dit pour qui vit la foi en conscience et vérité car le christianisme est la religion de l'intériorité par excellence et en plus il s'inscrit dans l'Histoire, qu'il fonde. Il y a avant et il y a après Jésus-Christ.Le christianisme c'est ce que l'Evolution créatrice a trouvé de mieux pour que vive la Vie sur notre petite planète.
Rassurez-vous je ne vais pas vous faire un cours sur mon maître Henri Bergson, mais il faut savoir que la foi chrétienne ne se réduit ni à ses institutions ni même aux concepts qui l'expriment, car elle est la Parole vivante de la conscience, une parole vivante de liberté née de la rencontre d'un fait divers juif et de la pensée grecque. Plus tard la libre parole chrétienne des origines fut emprisonnée dans le dogmatisme par le pouvoir romain mais cela ne l 'empêcha pas de féconder toute la culture de l'Occident avec le succès que l'on sait.
Mais aujourd'hui en Occcident cette culture a été remplacée par une culture sans Dieu, hédoniste, libertaire et décadente qui laisse l'Occident désarmé face à l'islam, le vide spirituel laissé par le retrait de la culture judéo chrétienne en Occident est une aubaine pour cette religion jeune et dynamique.
A noter sur le sujet que si l'on peut et l'on doit s'en inquiéter, l'on peut aussi s'en réjouir car l'islam remet Dieu au coeur de la modernité et il contraint le christianisme à se renouveler et à réagir.
Et il le peut car sous la cendre accumulée des siècles chrétiens, la flamme de la Parole vivante ne demande qu'à être ravivée.
" N'ayez pas peur "! disait Jean-Paul . Il avait raison car les siècles ne sont rien pour Dieu et de fait le christianisme se porte bien.
Sous ses diverses formes il surfe sur l'explosion démographique des populations pauvres d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Il concurrence l'islam en Afrique tandis qu'en Amérique et en Asie, en version évangélique, sa progression est fulgurante. Son déclin parmi les populations blanches n'est que le reflet de l'effondrement démographique de ces mêmes populations, c'est à dire un épiphénomène.
Le pape le sait et il passe la vieille Europe au compte des pertes et profits de l'Histoire laissant les catholiques blancs retourner aux Catacombes.
Les derniers chrétiens européens sont donc contraints de s'adapter et de penser leur avenir dans la culture occidentale post chrétienne. Il s'agit pour eux de préserver leur patrimoine mais surtout de vivre le christianisme en dissidence au milieu d'un champ de ruines, et en comptant sur Dieu plutôt que sur le pape.
Tout est possible en effet, y compris que Rome ne soit plus dans Rome. Qu'importe ! La Ville Eternelle ne l'a jamais été, elle n'est qu'une ville parmi d'autres avec un évêque à sa tête.
L'important est que la Parole vivante soit toujours entendue par le Peuple de Dieu, là où il est et comme il est, dans son environnement local. C'est cette Parole qui enflamma autrefois les solitaires d' Extrême Occident. J'ai nommé ces moines irlandais et bretons qui créaient des Maisons Dieu là où le besoin s'en faisait sentir, autour de leurs monastères sans se poser de questions sur l'avenir, sans rien attendre, en ignorant où était Rome, mais ayant une immense confiance dans l'Eternel.
Bel exemple à méditer et à suivre par celles et ceux qui entendent la Parole vivante. Pour celles-là, pour ceux-là qui vivent dans les campagnes abandonnées et les banlieues catacombaires d'Occident, le christianisme ne fait peut-être que commencer.