La messe, surtout en latin, m'ennuie profondément et je préfère célébrer l'eucharistie, c'est à dire la Vie, en partageant le pain et le vin autour d'une table d'apéritif. Je n'aime pas non plus les discussions théologiques car rien ne peut être dit du mystère absolu de l'existence, sinon que nous sommes sur terre pour vivre, c'est à dire aimer et créer.
Pourtant, parfois, je vais à l'église et voici pourquoi. J'ai trois bonnes raisons pour le faire.
D'abord une église est un marqueur de mon identité culturelle chrétienne et occidentale. Je suis allé jusqu'à Compostelle pour affirmer cela. J'ai mis trois mois pour affirmer ce que je suis et ce que je veux maintenir.
Je vais aussi à l'église parfois pour prier et exprimer ma foi en la Vie. Je peux certes prier et adorer partout, dans la nature comme dans une mosquée ou une synagogue, mais pour prier avec d'autres je préfère mes repères collectifs et patrimoniaux. Nos églises en font partie et rien n'est plus triste que de les voir disparaître du paysage.
Enfin et peut-être surtout c'est dans une église que l'amour du prochain prend sens. Malgré toutes ses turpitudes, le catholicisme est exemplaire dans la prise en charge des urgences caritatives. En dépit de ses provocations avec les migrants le pape François contribue à humaniser notre monde trop souvent indifférent à la souffrance humaine.
Trois raisons donc pour entrer dans une église mais pas de quoi faire Eglise. Il y faudrait pour cela une remise en cause fondamentale de la pensée dogmatique et pas seulement dans le catholicisme. Mais ceci est une autre histoire.