La Constitution de la V è république a été conçue pour l'action , le choix clair et la stabilité institutionnelle. Elle a permis à De Gaulle de remettre sur les rails une France enlisée dans la décolonisation et au bord de la guerre civile.
Un demi siècle plus tard la France est de nouveau enlisée du fait de ses laxismes et de ses illusions, mais aussi parce qu'elle est paralysée par l'UE. Elle est de nouveau au bord de la guerre civile.
Tous les possibles lui sont ouverts cependant et la Constitution de la V è république devrait lui permettre de sortir de l'impasse avant de reprendre sa marche en avant dans l'histoire européenne.
A la veille d'élections législatives qui vont changer la donne, le constat est qu'une cohabitation entre un président désavoué et les forces populaires est désormais exclue, car elle serait contraire à l'esprit de la Constitution de la V è République. Celle-ci affirme le rôle du Président dans son rapport au peuple français.
En outre la cohabitation a déjà eu lieu avec Emmanuel Macron. Ce président sans majorité, a réussi à ce jour à survivre grâce à la Com, et en distribuant les postes. Il a retardé les choix existentiels que ce pays doit faire, par une manœuvre de retardement contraire à l'esprit de la V è République, mais dans le droit fil des combines politiciennes des républiques précédentes. On sait comment celles-ci finirent dans le déshonneur; celui de la débâcle, et celui d'une décolonisation mal conduite avant De Gaulle.
Aujourd'hui l'histoire est heureusement moins tragique. Nous ne sommes ni en 1940, ni en 1958, ni à l'époque de la cohabitation Mitterand Chiraquienne, car en 2024 la cohabitation a déjà eu lieu, et Emmanuel Macron a compris que cela ne pouvait pas continuer ainsi.
Il a donc rendu la parole au peuple par de nouvelles élections dans le pur esprit de la V è République. Que cela soit porté à son crédit et à son honneur!
Reste à savoir maintenant s'il appliquera la Constitution jusqu'au bout dans l'esprit de la V è République. Il dispose de l'article 16 pour le protéger dans son pouvoir, mais surtout saura-t-il surfer sur l'élan populaire en utilisant la voie référendaire ?
Jordan Bardella a prévenu en effet. S'il n'obtient pas une majorité absolue il ne sera pas Premier Ministre parce qu'il refuse d'appliquer la politique pour laquelle il n'aurait pas été élu. Dans ce cas le Président pourrait demander au peuple de trancher dans la plus pure tradition gaullienne, et se retirer dignement si le peuple lui donne tort..
A bon entendeur salut ! Emmanuel Macron a mal commencé, mais il peut bien finir, s'il sait se grandir à la hauteur de la crise en permettant au peuple français de reprendre son destin en main. Dossier à suivre.