La réponse aux interrogations sur l'avenir du catholicisme est-elle dans l'écologie ?
C'est en tout cas la tendance actuelle à Rome. Sous l'impulsion du pape François, les frères du même nom viennent de lancer une campagne mondiale pour l'application des préconisations de son encyclique Laudato si. Cette campagne lancée fin mai 2020 durera jusqu'au 24 mai 2021.
On ne peut qu'être d'accord avec l'initiative, tout comme on ne peut qu'être d'accord avec toutes les bonnes intentions. Le problème bien sûr est la mise en oeuvre et c'est là que commencent les difficultés.
Une Encyclique est un monument de centralisation, c'est la parole contrôlée absolue, bref la "fulmination" d'une Encyclique est en soi le contraire de la démarche écologique qui est de nature démocratique et décentralisée. La démarche écologique part du terrain, du local, de la base et non du sommet.
Mais il y a pire, une Encyclique est un acte politique et non spirituel, c'est la raison pour laquelle une Encyclique sera de droite ou d'extrême-droite, comme sous Pie IX ou au contraire de gauche, voire d'extrême-gauche comme avec le pape actuel.
Pour certains catholiques conservateurs en effet le pape François est l'anti pape, Satan à la tête de l'Eglise.Certes mieux vaut rire de ce genre de délires mais cela ne signifie pas pour autant qu'il faille suivre le pape dans son gauchisme politique,. Certes Saint François fut d'abord un révolté qui eut maille à partir avec la hiérarchie religieuse de son temps mais les Franciscains ne sont plus aujourd'hui que de simples pions du Vatican au service d'une politique de gauche. Heureusement le pape n'est pas Mao Tsé Toung qui, du haut de sa toute puissance, pouvait lancer une révolution culturelle affectant 1 milliard d'êtres humains. Heureusement le pape ne peut que "fulminer" et ne contrôle plus grand chose.
Côté positif il est heureux de constater que ses paroles accompagnent le mouvement de l'humanité dans le sens de son évolution vers une transition écologique salutaire. Or il se trouve que cette évolution correspond aux "fondamentaux" du christianisme qui sont effectivement révolutionnaires. Ce sont ces valeurs chrétiennes de partage et d'amour du prochain qui précipitèrent la chute de l'Empire Romain. Les soldats chrétiens ne voulaient plus combattre les Barbares, comme St Martin, l'officier romain qui coupa en deux son manteau d'uniforme pour en donner la moitié à un mendiant qui tremblait de froid.
Or un soldat est fait pour combattre et non pour faire la charité, tout comme un chef d'Etat est fait pour maintenir l'ordre institutionnel, or en tant que chef d'Etat le pape François est un dangereux gauchiste. Sa politique déstabilise un peu plus la société occidentale en pleine perte de repères, et cela au profit des forces montantes du monde pauvre et barbare du sud en migration vers les richesses de l'hémisphère nord.
La politique du pape est celle de St Augustin face à la chute de Rome. " Passons aux Barbares !" s'était écrié celui qui rêvait de construire le royaume de Dieu sur terre, la chrétienté, sur les ruines de Rome.
Le pape François veut un monde renouvelé par les valeurs christologiques et écologiques sur les ruines d'un mondialisme matérialiste, mercantile et inégalitaire. L'évolution des choses lui donne raison, mais plus qu'une radicalité politique contre productive, elle exige que l'Eglise donne l'exemple concrètement à travers un renouvellement théologique œcuménique et la relocalisation de ses modes de fonctionnement.
Plutôt qu'une bureaucratie centralisée à Rome le catholicisme doit redevenir une constellation d'églises locales de type monastique impliquées dans des entreprises et des projets de développement durables à haute valeur ajoutée spirituelle. Dans ce catholicisme-là Rome reste le symbole de l'unité et cesse d'être un pouvoir bureaucratique qui tourne dans le vide.
Mais là nous dépassons l'analyse et nous sommes déjà dans les réalités de demain qu'il faut se garder d'anticiper trop tôt.