Lorsqu'il dénonce une société anesthésiée par le divertissement non seulement le pape François émet une juste critique mais en plus il a le courage de s'attaquer indirectement aux médias qui vivent grâcement du spectacle qu'ils mettent en scène. Une réserve toutefois, le pape lui aussi vit du spectacle, il est même un grand acteur du divertissement médiatique.
Sur le fond on peut aussi lui opposer que trop d'êtres humains ont des vies anesthésiées par le stress et le travail déshumanisant. De plus la critique n'est pas nouvelle et déjà Pascal dénonçait le divertissement.
La nouveauté est qu'au 21 è siècle, et contrairement à l'époque de Pascal, ce n'est pas une petite élite aristocratique qui se divertit mais la société toute entière . Au temps de Pascal les gens trimaient et mouraient jeunes, ils n'avaient pas le temps de se poser des questions existentielles ou de fuir par le divertissement et les drogues. Aujourd'hui au contraire en ce temps de chômage et de divertissement de masse, la question du sens de nos existences de plus en plus longues est posée au plan sociétal.
La critique du pape est donc parfaitement pertinente face à l'absence de réponse de la société hédoniste post moderne du tout à l'égo numérisé.
La réponse est spirituelle, c'est ce que le pape pense sans doute. Le problème est que la spiritualité ne se réduit pas à un crédo catholique fort réducteur, voire incompréhensible. Le pape en est sans doute conscient mais que peut-il faire contre la sclérose de son institution ?