L'islamisme pose un défi au monde et aux musulmans d'abord. La réponse à ce défi est le christianisme en tant que culture bimillénaire ayant donné la démocratie et le développement économique et culturel du monde. C'est dans le christianisme en tant que culture que se trouve la réponse au défi de la barbarie islamique. Réponse culturelle chrétienne au-delà des arguties théologiques des églises dites chrétiennes qui parfois ne le sont pas.
Qu'est ce donc alors que le christianisme ? Disons d'abord ce qu'il n'est pas.
Il imprègne mais ne se confond pas avec ces bureaucraties religieuses qui prétendent monopoliser Dieu et le distribuer en cachets sous réserve d'être en règle avec le dogme ou la morale du distributeur. Ce christianisme-là est en crise, car pour beaucoup il se réduit au vieux discours né de l'interprétation d'un fait divers juif par des penseurs grecs. Discours qui fut ensuite récupéré par le pouvoir romain. Aujourd'hui ce christianisme-là, de nature institutionnelle, semble de plus en plus folklorique.
En outre ce discours compliqué sur Dieu avec ou sans trinité, devient incompréhensible aux contemporains car il n'y a de Dieu que Dieu, et tout ce que l'on dit ou écrit sur LUI n'est que littérature théologique relative qui ne nous apprend rien.
La mauvaise réponse chrétienne à l'islam est celle du dogmatisme et des bureaucraties religieuses chrétiennes qui tournent à vide. Sans de profondes transformations qui tardent à venir elles sont incapables de répondre au défi de l'islam. Car celui-ci est précisément une religion simple et non bureaucratique. On devient musulman par un simple acte de foi en cinq minutes. L'islam donne des réponses simples aux gens et il ne leur complique pas la vie par des concepts trop intellectuels pour la majorité d'entre eux.
Il y a pourtant une bonne réponse chrétienne à ce défi, c'est celui de la foi engagée qui ne pose pas de questions théologiques inutiles mais agit concrètement pour servir Dieu et sa création.Cette réponse a toujours été présente dans le christianisme. Elle est celle de la foi des moines défricheurs et des moines soldats. Face à la montée de la barbarie, il faut en retrouver l'esprit, les modalités de l'action apparaitront ensuite. Seule cette foi par l'exemple peut revitaliser les institutions chrétiennes et les mettre en ordre de bataille face aux défis de l'heure. Cela implique réalisme et adaptabilité.
" N''ayez pas peur"comme dirait Jean-Paul II, le christianisme reste la religion la plus répandue sur terre mais il est confronté au double défi de la modernité athée et à celui du retour à l'ordre religieux archaïque de l'islamisme. Il lui faut donc à la fois remettre Dieu au coeur du projet politique des sociétés évoluées,( avec les autres religions monothéistes) tout en acceptant de n'être qu'un monothéisme parmi les autres monothéismes
Comment relever ce défi ? D'abord en admettant la réalité du défi et en ayant la volonté de faire la guerre à l'islamisme. Pour cela les chrétiens doivent renoncer au discours pacifiste et angélique que l'on entend trop souvent parmi eux. Ils doivent prendre exemple sur les musulmans qui se battent contre la barbarie sur le terrain, en particulier les Kurdes, ces musulmans ouverts à la démocratie qui ont accueilli les chrétiens persécutés par l'état islamique. Ensuite en comprenant que le djihad existe aussi en christianisme. Il est la guerre sainte que tout homme doit mener contre lui même pour maîtriser ses passions et servir Dieu. Mais la guerre sainte intérieure conduit à l' engagement militant pour changer aussi la cité terrestre, le christianisme est donc nécessairement politique, il ne peut être neutre, incolore et inodore.
Ce combat politique ne concerne pas seulement le Vatican et sa diplomatie, il est aussi et d'abord celui du peuple chrétien sur le terrain. Déjà des volontaires européens combattent avec les Kurdes au nom de la démocratie qui est l'expression ultime du christianisme. Ces combattants de la démocratie sont des esprits libres qui n'obéissent qu'à leur conscience, mais ils ignorent trop souvent que c'est la foi de l'évangile et la parole de Jésus qui sont à la source de la démocratie. Les droits de l'homme sont nés de l'évangile.
Et peu importe que la parole et l'exemple de Jésus soient proclamés par des protestants évangéliques, des catholiques romains ou des orthodoxes. Les confessions et les institutions sont obsolètes, mais elles ne sont pas complètement inutiles. Le Vatican est représenté à l'ONU, les monsignore peuvent encore servir, en 2015 les chrétiens peuvent être à la fois enracinés dans la tradition et tournés vers la modernité. La concurrence entre eux est totalement contre productive face à l'urgence et à la nécessité de s'opposer à la montée de la barbarie.
"Ayons confiance", la réponse chrétienne se prépare, elle est de nature œcuménique, progressiste et démocratique et concerne tous les fils de Dieu. Amen NNDNN