Il ne fait pas bon de parler de décroissance économique à l'heure où celle-ci s'installe peu à peu dans le monde, à commencer par l'Europe. Pourtant, et cela les politiques ne peuvent le dire s'ils veulent être réélus, le monde ne sera plus jamais comme avant. Les trente glorieuses c'est fini, et cela même si les pays émergents sont appelés à soutenir encore assez longtemps une croissance à l'ancienne devenue insoutenable.
Les anciens pays riches ( pour un certain temps encore) s'installent peu à peu dans la décroissance, cette lente récession liée à l'épuisement des modèles anciens de développement. Cela est particulièrement le cas des pays du sud de l'Europe entrés tardivement dans la société industrielle.
Et pourtant cette crise est aussi une raison d'espérer car elle impose non seulement un nouveau modèle de croissance verte, mais surtout une redécouverte des valeurs non marchandes, non productivistes et non mercantiles, en un mot les valeurs spirituelles et l'humanisme qu'elles sous-tendent. Qui aime son prochain comme lui-même est naturellement solidaire. Qui est pauvre en esprit ne vit pas pour la consommation gaspilleuse. Qui est émerveillé par la Création la respecte et invente une planète verte, etc etc.
Sur le sujet rien de plus juste que la position des religieux qui défendent le repos hebdomadaire. Ce dont il s'agit c'est de redonner à Dieu toute sa place dans la société, car lui seul peut permettre le retour à un société équilibrée, non dominée par les valeurs de l'argent et du productivisme mercantile qui entrainent le gaspillage insensé des ressources de la planète. Lorsque les évêques font sonner les cloches le samedi pour rappeler que le repos hebdomadaire doit être respecté, ils font oeuvre de salut public. Peut-être même feraient-ils bien de sonner le tocsin pour rappeler aux contemporains qu'il y a danger ! Acceptons-nous, ou non, d'être transformés en robots productifs et consuméristes ? Ou bien pensons-nous que la vie a un autre sens ? Si nous le pensons nous inventerons une nouvelle économie et nous sortirons de la crise.