Après Valcarcel j'ai entamé la montée vers le Cebrero, l'un des hauts lieux du sentier. La montée est douce jusqu'à Vega de Valcarcel, mais à Faba la pente devient escarpée et sans ombre. En été il faut partir très tôt pour ne pas s'épuiser en montant dans la chaleur,mais en cette superbe journée d'automne St Jacques est avec le pèlerin et je suis habitué aux rudes montées dans les Vosges. C'est donc sans trop de peine que j'atteins le sommet qui marque l'entrée en Galice.
Je suis maintenant en pays celte comme en témoignent les huttes gauloises plus ou moins restaurées qui se trouvent au sommet (voir photo). Dans les tavernes du sommet le mythe celte est bien exploité commercialement à grand renfort de musique de cornemuse galicienne.
A mes pieds s'étend la Galice, verte et douce comme l'Irlande ou la Bretagne. J'entame la descente et à mi pente je trouve une ferme auberge comme dans les Vosges, mais en plus rustique. Elle s'appelle la Casa Xato. Un feu rustique brûle dans la cheminée, il est bienvenu en cette fin de journée humide et froide. Au menu du soir la meilleure soupe aux choux que j'ai jamais mangée.Le choux est un légume emblématique de la cuisine galicienne, j'adore et je vais dormir heureux le ventre plein.
Je suis à 1200 mètre d'altitude et au petit matin je m'engage dans la descente en plein brouillard.Il me reste 136 kms à parcourir et je ne sais si je suis heureux ou déjà nostalgique de voir approcher le terme du voyage. J'ai un problème de linge car j'ai perdu un maillot qui séchait sur mon sac pendant la marche. C'est la moitié de mon change.Je descends toujours dans le vent et la pluie mais à Saria je réussis enfin à laver mon pyjama devenu puant après 10 jours d'état grippal et de sueurs nocturnes. Pour le pèlerin le linge propre et sec c'est le bonheur. Rien ne manque donc à mon bonheur...Ultréïa !