Mon gendre est agnostique,il fait partie de la petite communauté des chercheurs qui explorent le secret des trous noirs et de la théorie des cordes. Mon gendre cherche la vérité, tout comme moi, et tout comme moi il sait qu'il ne l'atteindra jamais.
Mais mon gendre est sage, il admet la relativité des connaissances scientifiques car il sait par exemple que la géométrie plane ne fonctionne plus dans l'espace où fonctionne une autre géométrie, la géométrie dans l'espace précisément.
Les scientifiques sont gens modestes, ils n'affirment rien d'absolu, surtout en ces temps où la science est devenue probabiliste. Les religieux devraient prendre modèle sur eux pour renoncer à leurs dogmes et apprendre la modestie, devenus agnostiques . Tout comme la science la religion ne peut progresser sans une constante remise en cause.
J'ai expliqué pourquoi je me m'excuse pas d'être chrétien, j'explique aujourd'hui ce qu'est un agnostique chrétien. J'aimerais d'abord dire qu'il n'est pas nécessaire de devenir bouddhiste pour dépasser les dogmes.Les bouddhistes ont d'ailleurs eux aussi des concepts très contestables. Le Bouddha voulait éviter la souffrance, aussi a-t-il jeté le bébé avec l'eau du bain car la vie n'est pas que souffrance, elle est aussi joie et amour. Pour les bouddhistes tout est maya, illusion, y compris leur propre théorie d'ailleurs. Là dessus Bouddha a tout compris, mais je n'ai aucune envie d'adopter son discours, tout relatif qu'il soit je lui préfère le discours chrétien.
Car si je suis parfaitement conscient du caractère illusoire de la doctrine chrétienne et de ses dogmes, si je ne vois en elle qu'un simple discours organisé comme tout ce qui sort du cerveau humain, j'en suis arrivé à la conclusion que le discours religieux, monothéiste d'abord , chrétien ensuite, a une fonction vitale et mystérieuse qui nous permet de dépasser le relatif.
Cela a commencé avec le judaïsme. Celui-ci nous a fait prendre conscience de notre rien en nous plaçant sous le regard de l’Eternel et en inventant une histoire humaine qui se joue dans le temps linéaire humain et non dans les cycles de l'Absolu.Puis est venu le christianisme qui a osé dire que ce rien, ce relatif a quelque chose à voir avec l'Eternel dont il est partenaire dans l'Absolu. Extraordinaire et folle histoire parfaitement déraisonnable, et tout cela à cause d'un pauvre type exécuté sur une croix, qui osait croire que l'Absolu est son Père !
Jus de cerveau bien sûr comme la théorie de la relativité d'ailleurs, mais jus de cerveau créateur et dynamique qui fait avancer l'humain sur l'échelle de l'Etre. Je crois que cette histoire fait sens même si la théologie n'est que jus de cerveau comme tout le reste.
Agnostique je suis, parce que je ne peux rien dire sur quoi que ce soit et donc condamné au doute. Mais chrétien je suis parce que je suis cet homme au centre de la croix. Je suis cet homme déchiré entre son aspiration à tout comprendre de l'Absolu et condamné à n'avoir aucune réponse rationnelle. Alors, puisque la raison ne m'apporte que le doute, il me reste le saut de la foi, le saut de la foi en cet Absolu que faute de mieux j'appelle Dieu.
Je suis mais je n'ai pas voulu être, mais une pensée d'amour et d'intelligence a voulu que je sois. Je suis né de l'amour de mon père et de ma mère certes, mais au-delà de la multiplication cellulaire et en remontant la chaîne de l'évolution me voici poussière d'étoile. Et plus loin encore que/qui suis-je sinon cette explosion d'amour qui crée tous les univers éternellement ? Je suis ce rien né de l'Absolu et y retournant, et ne me dites pas que c'est absurde, tout fait sens au contraire car sinon rien ne serait. Dieu est sens et cohérence. Avoir la foi en Dieu ce n'est rien d'autre que de croire à la cohérence des univers explosant d'amour et de vie
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Désolé je suis chrétien et je ne m'en excuse pas ! Je suis fier d'appartenir à cette culture qui a donné les Lumières et la civilisation la plus humaine que la terre ait jamais portée.
Le petit Jésus et les discours moralisateurs sont de retour ponctuellement urbi et orbi à Rome. Le problème est que les beaux discours ne sont pas suivis d'actes concrets en réponse aux problèmes du temps.